La Bourse de Paris chute alors que la Fed tarde à baisser ses taux

La Bourse de Paris devrait ouvrir en forte baisse ce vendredi, les investisseurs craignant que la vigueur de l’économie américaine ne retarde la tant attendue première baisse des taux de la Fed. Le CAC 40 pourrait perdre 0,58% à l’ouverture selon les analystes.

Vers une ouverture en forte baisse pour le CAC 40

Les indices européens devraient démarrer la séance de vendredi dans le rouge, emboîtant le pas à Wall Street qui a terminé en repli jeudi soir. Selon les premières indications, le CAC 40 pourrait céder 0,58% à l’ouverture, après avoir grappillé 0,13% la veille pour clôturer à 8 102,33 points.

« La tendance a été impactée par des statistiques économiques meilleures qu’attendues qui pourraient laisser entendre que la Fed veuille attendre plus longtemps que prévu avant de baisser ses taux d’intérêt« , explique John Plassard, spécialiste de l’investissement chez Mirabaud.

L’indice PMI composite de S&P Global, qui mesure l’activité économique américaine tous secteurs confondus, a en effet atteint en mai son plus haut niveau depuis 25 mois. Les services ont brillé et même l’industrie manufacturière a montré des signes de reprise.

Ce dynamisme risque d’inciter la banque centrale américaine à maintenir plus longtemps une politique monétaire restrictive, alors que les marchés espèrent une baisse des taux dès septembre.

La Fed déterminée à juguler l’inflation quitte à freiner la croissance

Pour ramener l’inflation à son objectif de 2%, la Fed a relevé drastiquement ses taux entre mars 2022 et juillet 2023, les portant à leur plus haut niveau depuis 20 ans, dans une fourchette de 5,25 à 5,50%. Ils sont restés inchangés depuis, la banque centrale adoptant une position d’attente.

Mais les derniers chiffres de l’activité suggèrent que l’économie américaine résiste mieux que prévu au durcissement monétaire. La Fed pourrait donc être tentée de garder ses taux élevés plus longtemps afin de s’assurer que l’inflation est bien matée, quitte à risquer un fort ralentissement économique.

À la Bourse de Paris, TotalEnergies sera sous les projecteurs. Son PDG Patrick Pouyanné a confirmé étudier une double cotation du groupe à Paris et New York, sans préciser si la place américaine deviendrait la principale.

Par ailleurs, TotalEnergies se prépare à une assemblée générale tendue ce vendredi, les activistes climatiques comptant perturber ce rendez-vous où les actionnaires doivent voter sur les résolutions climatiques et la reconduction du PDG.

De son côté, SEB a défendu sa stratégie sur les PFAS, ou « polluants éternels », et tenté de rassurer ses actionnaires réunis jeudi en assemblée générale.

La Bourse de Paris devrait donc souffrir ce vendredi, pénalisée par la crainte que la Fed ne retarde encore le « pivot » espéré vers une politique monétaire plus accommodante. Les valeurs stars du CAC 40 comme TotalEnergies resteront néanmoins au centre de l’attention des investisseurs.