La BCE prend son temps malgré l'inflation
La Banque centrale européenne prévoit toujours un arrêt des achats de dettes cet été. D’ici là, la cuisine de la BCE imprimera encore 40 milliards d’euros en avril, 30 milliards en mai et 20 milliards en juin.
Mise au placard de l’imprimante en juin
Les achats de dettes vont cesser mais la BCE entend toutefois « poursuivre les réinvestissements ». Concrètement, son bilan restera stable. C’est-à-dire qu’à chaque fois qu’un gouvernement rembourse une dette qui se trouve avoir été achetée par la BCE, cette dernière rachète aussitôt de nouvelles dettes pour ne pas laisser son bilan diminuer.
Une image valant mille explications, cela signifie que cette courbe, qui représente le bilan de la BCE, va devenir parfaitement horizontale :
Ces réinvestissements continueront « aussi longtemps que nécessaire, pour s’assurer que les taux d’emprunt ne remontent pas ». Or c’est précisément ce à quoi s’attend Fitch Ratings. L’agence de notation estime que « les taux d’emprunt de l’Italie et de la France vont probablement augmenter en 2022 ».
Ce qui est somme toute logique quand on sait que ces deux pays viennent de faire défaut sur une large portion de dette appartenant à la Russie. Passons…
Dans le cas où les taux d’emprunt monteraient trop, la BCE a prévu de réactiver le fameux TLTRO (Targeted longer-term refinancing operations). Il s’agit encore et toujours d’imprimer de l’argent, mais plutôt que de racheter des dettes, la BCE injecte de l’argent sous forme de prêts à long terme.
Ce genre de prêts est assorti de taux négatifs aussi bas que -0,75 % (les banques remboursent moins que ce qu’elles ont emprunté). Cette porte de secours permettra d’intervenir en cas de dérapage des taux d’emprunt lorsque les achats de dettes cesseront et que la BCE remontera ses taux directeurs.
Cette hausse des taux interviendra « quelque part entre quelques semaines et quelques mois après le début du second semestre », a déclaré Madame Inflation, comme l’appelle désormais la presse teutonne.
Interpellée sur le fait que la FED réduira son bilan dès le mois prochain (fin des réinvestissements), la présidente de la BCE a lancé qu’il ne faut pas « comparer des pommes avec des oranges ». « La zone euro souffrira davantage, du fait de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine, que les États-Unis »...
Interrogée plus tard sur le peu de fiabilité des projections d’inflation de la BCE, Mme Lagarde a concédé que les projections actuelles « n’intègrent pas le scénario d’un arrêt des importations de gaz et de pétrole russes ».
Le Premier ministre russe a fait le calcul pour elle. Alexander Novak a prévenu que « le prix du baril montera à 300 $ » si son pays cesse complètement ses exportations. Une inflation à trois chiffres…
En somme, la BCE n’a pas l’intention de se presser pour resserrer sa politique. De toute façon, « une réduction des achats de dettes ne fera pas baisser le prix du baril », a-t-elle lâché… Les carottes sont cuites, accumulez du bitcoin.
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