La BCE précipite l’avènement de l’euro numérique
D’après Fabio Panetta, membre du directoire de la Banque centrale européenne, l’euro numérique ne verra pas le jour avant 2026. Le second rapport de la BCE relatif au lancement de cette CBDC, publié la semaine dernière, table toutefois sur son possible déploiement dès l’automne 2023.
La CBDC pour concurrencer les cryptomonnaies et/ou contrôler les gens ?
Le 27 décembre dernier, l’ex-président de la Russie Dmitry Medvedev a évoqué la fin du système monétaire du Bretton Woods, l’écroulement du dollar et aussi celui de l’euro. Sa litanie de prédictions a également vu l’éclatement de la zone euro.
Une provocation de la part d’un pays qui souffre d’un isolement pour avoir empiété la souveraineté de l’Ukraine ? En tout cas, dans ses dires, il y a matières à réflexion.
La Tribune a récemment énuméré « cinq points chauds à surveiller en 2023 ». Parmi eux se trouvent les conséquences des hausses récurrentes des taux effectuées par les banques centrales, dont la BCE et la FED. À leurs yeux, c’est la meilleure alternative contre l’inflation. Pourtant, leurs impacts sur la croissance sont à craindre alors que les économies restent fragilisées par la Covid-19.
D’où la question : est-ce que les conditions sont réunies pour accélérer le déploiement de l’e-euro ? Comme le bitcoin et autres cryptomonnaies se trouvent aux antipodes de la patronne de la BCE, il semble logique que les gouverneurs des banques centrales des 27 misent sur la solution CBDC. Une solution qui « fortifierait la souveraineté monétaire [de l’Europe] » et qui « ajouterait de la valeur pour les utilisateurs et favoriserait l’innovation », estime Fabio Panetta.
À noter par ailleurs que M. Panetta a déjà fait l’annonce de l’année de sortie de l’euro numérique : 2026.
La BCE et ses énièmes rapports sur l’euro numérique
Tout comme la Banque du Japon, la Banque centrale européenne a préféré tâter la situation avant de s’embarquer dans l’aventure des CBDC. Son premier rapport concernant cet actif, publié début octobre, « examine, du point de vue de l’Eurosystème, l’opportunité de créer une monnaie numérique de banque centrale, l’euro numérique ». Attention, ce rapport ne présente pourtant pas de similitudes avec celui qui compare le bitcoin avec le « Saint Graal ».
Le second rapport sur l’e-euro met en exergue les aspects pratiques de cet actif : rôles des intermédiaires, modèle de règlement, modèle de distribution, tâches d’enregistrement et de vérification… Le plus frappant dans ce dossier concerne l’approche proposée par les chercheurs : plutôt la supervision des intermédiaires qu’une intervention directe de la BCE.
N’oublions pas non plus que les CBDC de certains pays (Nigeria, Japon, etc.) se butent à un mur : l’intérêt de la population. Espérons toutefois que l’euro numérique tant promu par Christine Lagarde et son équipe ne connaîtra pas le même sort.
Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.
La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose
Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.