La BCE en passe de retourner sa veste ?
La BCE a de nouveau rehaussé son taux directeur de 0.75 %, mais le vent semble tourner. Christine Lagarde va-t-elle bientôt ressortir sa planche à billets ?
La BCE remonte, son taux directeur passe à 2 %
La BCE a relevé ses taux d’intérêt directeurs de 0.75 %. Le taux d’emprunt pour les banques privées passe à 2 %, au plus haut depuis 2009. Le taux de rémunération des dépôts des banques privées auprès de la BCE passe lui à 1.50 %.
Face à une inflation qui atteint 10 % dans la zone euro, soit cinq fois son objectif de 2 %, la présidente de la BCE s’est voulue résolue. « Nous devons faire ce qu’il faut » pour faire baisser l’inflation, a-t-elle déclaré.
Ce fut une réponse à peine voilée à la première ministre italienne pour qui le resserrement de la politique monétaire est « un choix irréfléchi ». Ainsi qu’à Emmanuel Macron, qui s’est inquiété de voir les banques centrales « briser la demande » pour lutter contre l’inflation.
BCE et Quantitative Easing
Concernant le « QE » (planche à billets), le conseil des gouverneurs entend poursuivre le « réinvestissement ». De quoi ?
Pour rappel, la BCE détient pour environ 5 000 milliards d’euros de dettes gouvernementales, soit plus de 40 % de toute la dette publique de la zone euro…
Évidemment, ces titres de dette arrivent tôt ou tard à échéance. Ainsi, le bilan de la BCE devrait naturellement diminuer au fur et à mesure que les États remboursent leurs dettes.
Mais ce n’est pas le cas à cause des « réinvestissements ». Ces derniers signifient qu’aussitôt remboursée, la BCE réinvestit immédiatement cet argent pour acheter de nouveau de la dette. Si bien que son bilan reste stable.
Nous pouvons lire dans le communiqué que ces réinvestissements continueront « pendant une période prolongée après le début de la hausse des taux d’intérêt ». S’agissant du programme d’achats d’urgence sous prétexte de pandémie (PEPP), les réinvestissements se prolongeront « au moins jusqu’à la fin de 2024 ».
Le gouverneur de la Banque de France, M. Villeroy a d’ailleurs déclaré ce matin qu’il faut « être prudent sur le quantitative tightening » :
« Il faut être prudent, car nous ne savons pas très bien quelles seront les conséquences. La FED, qui avait réduit la taille de son bilan en 2018, a dû s’arrêter parce qu’il y avait des effets de marché qui n’avaient pas été anticipés ».
Les effets de marché étant la chute de la bourse. Nous y sommes, le moment est venu de repartager le léger malaise de Christine Lagarde quant à savoir si la BCE réduira son bilan :
Tout bien pesé, il est plus probable que la hausse des taux d’emprunt des gouvernements force la BCE à sortir le dernier-né de sa trousse à outils : (« l’instrument de protection de la transmission »). Vous l’aurez compris, cet outil n’est rien d’autre que la planche à billets…
Bain de sang pour la dette
Il suffit de se pencher sur les marchés de la dette pour comprendre que la FED et la BCE se remettront bientôt à imprimer. Pourquoi ?
Parce que la valeur des titres de dette s’effondre. Pourquoi ?
Parce que l’inflation est beaucoup plus élevée que ce que rapportent ces titres de dette.
Voici par exemple le marché de la dette gouvernementale US. Il est en baisse de 23 %. Du jamais vu depuis 1788 :
Le gouverneur de la banque de France, M. Villeroy, a déclaré ce matin qu’il n’y a aucune obligation d’augmenter les taux de 0.75 % lors des prochaines réunions de la BCE.
Même son de cloche du côté des États-Unis. Le fonds géant Blackrock s’attend à ce que la FED annonce une hausse de 0.75 % suivie de deux autres hausses plus petites et d’une stabilisation à 4,75 %.
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Les banquiers centraux sont en train de retourner leurs vestes puisqu’en définitive, les seuls scénarios à long terme sont :
Option 1 : Les banques centrales n’impriment pas, les obligations/actions s’effondrent, le système financier implose. Il suffit de voir qu’Amazon vient de perdre 20 % en une seule journée pour s’en convaincre.
Dans ce scénario, les fonds de pension (qui investissent essentiellement dans les dettes gouvernementales) feront faillite et les retraites ne seront plus versées.
Option 2 : Les banques centrales impriment plus de monnaie et les monnaies fiat reprennent leur marche vers 0.
Option 3 : Se débarrasser de la monnaie fiat et épargner en bitcoin pour assurer ses vieux jours de manière souveraine.
Terminons en soulignant que Christine Lagarde n’a pas pipé mot à propos de la CBDC… Et que le Japon, toujours en avance, annonce emprunter 39 000 milliards de yens (264 milliards $). Brrrr….
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