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La Banque nationale Suisse exclut le Bitcoin de ses réserves

15h00 ▪ 5 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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Tandis que les cryptos bousculent l’ordre monétaire mondial, et poussent les États et les banques centrales à revoir leurs stratégies, la Suisse choisit la voie de la prudence. La Banque nationale suisse (BNS), gardienne de la stabilité économique du pays, vient de rejeter fermement l’idée d’intégrer le bitcoin dans ses réserves. Ce positionnement clair intervient au moment où une initiative citoyenne tente de forcer l’adoption de la crypto au plus haut niveau institutionnel.

Le Bitcoin semble être rejeté du coffre par un représentant de la BNS.

En bref

  • La Banque nationale suisse (BNS) réaffirme son refus d’intégrer le bitcoin parmi ses réserves officielles, malgré l’essor global des cryptos.
  • Le président Martin Schlegel justifie ce rejet en invoquant la forte volatilité du bitcoin et son manque de liquidité, incompatibles avec les exigences de stabilité de la BNS.
  • Une initiative citoyenne portée par des militants pro-bitcoin vise à modifier la Constitution suisse pour imposer l’intégration du bitcoin aux réserves nationales.
  • Le débat interpelle sur l’avenir des cryptos dans les stratégies des banques centrales et sur l’équilibre entre démocratie directe et indépendance monétaire.

La stabilité avant tout : pourquoi la BNS refuse d’intégrer le bitcoin ?

Au cours de l’assemblée générale annuelle tenue à Berne ce vendredi 25 avril 2025, Martin Schlegel, président de la Banque nationale suisse (BNS), a rejeté catégoriquement l’idée d’inclure le bitcoin parmi les actifs de réserve.

Il a affirmé devant les actionnaires :

La crypto ne peut actuellement pas remplir les exigences pour nos réserves monétaires.

Schlegel a souligné que les actifs de la BNS doivent répondre à des critères stricts, notamment une liquidité de marché élevée et une stabilité de valeur, des qualités que le bitcoin n’est pas en mesure d’assurer dans l’état actuel de son développement.

En s’en tenant à ces critères, la BNS vise à garantir la disponibilité rapide de ses ressources, essentielles pour mener des interventions de marché ou soutenir le franc suisse en période de volatilité.

Concrètement, la BNS identifie plusieurs faiblesses qui excluent le bitcoin de ses options de réserve :

  • Le manque de liquidité suffisante : les volumes d’échanges du bitcoin sont jugés trop faibles pour assurer une vente rapide sans impact majeur sur les prix ;
  • Une volatilité extrême : les fluctuations importantes du bitcoin ne permettent pas de garantir une préservation fiable de la valeur des réserves ;
  • L’inadéquation stratégique : la BNS doit disposer d’actifs mobilisables sans délai en situation de crise, condition difficilement remplie par les cryptos.

En maintenant cette ligne de conduite, la banque centrale suisse affirme sa priorité absolue : préserver la stabilité et la résilience du système financier national, même face aux nouvelles dynamiques économiques mondiales.

Un référendum pro-bitcoin qui bouscule le statu quo institutionnel

À l’opposé de la prudence de la BNS, une initiative citoyenne cherche à bousculer les fondations juridiques de la gestion des réserves nationales. Sous l’impulsion de Luzius Meisser, entrepreneur et fervent défenseur du bitcoin, un mouvement ambitionne de forcer la Banque nationale suisse à diversifier ses actifs en intégrant le bitcoin aux côtés de l’or.

De plus, selon Meisser, « le bitcoin représente un atout spécial dans un monde multipolaire où la confiance dans les dettes publiques s’effondre progressivement ». Cette initiative vise à organiser un référendum national pour modifier la Constitution, afin de donner ainsi une dimension politique à ce débat économique.

Le processus législatif suisse, basé sur la démocratie directe, permet aux citoyens de proposer de telles modifications constitutionnelles, sous réserve de réunir le nombre suffisant de signatures. Si l’initiative atteint ce seuil, un vote national pourrait alors obliger la BNS à revoir ses principes de gestion d’actifs.

Cette perspective interpelle notamment sur la capacité d’une banque centrale à maintenir sa neutralité et sa flexibilité opérationnelle tout en répondant à des injonctions populaires spécifiques.

Si la campagne pour le bitcoin parvenait à mobiliser une part significative de la population suisse, cela pourrait créer un précédent inédit dans l’histoire des banques centrales modernes. Toutefois, même en cas de succès, la route serait longue avant une mise en œuvre effective, compte tenu des ajustements légaux, réglementaires et techniques nécessaires. Dans un monde où la confiance envers les monnaies traditionnelles vacille, le débat autour du bitcoin dans les réserves souveraines pourrait ainsi marquer une évolution fondamentale du rôle des banques centrales face aux cryptos.

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Luc Jose A. avatar
Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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