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La Banque de France enregistre une perte record de 17,7 milliards d'euros en 2024 !

lun 24 Mar 2025 ▪ 5 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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La Banque de France se retrouve en 2024 confrontée à une situation financière inédite avec une perte opérationnelle de 17,7 milliards d’euros. Cette perte, loin d’être anecdotique, met en lumière des fragilités profondes au sein du système financier européen, exacerbé par l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et la gestion des dettes publiques.

La Banque de France en ruine, écrasée sous les billets géants représentant la perte record de 17,7 milliards d'euros. Les banquiers choqués et les éclats du bâtiment accentuent l’intensité de la catastrophe économique.

La source de la perte colossale

La Banque de France a enregistré une perte de 17,7 milliards d’euros en 2024, principalement due à la gestion de son portefeuille d’obligations d’État dans un contexte de taux d’intérêt fluctuants. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette perte :

  • Les achats massifs d’obligations à faible taux : au moment de la crise sanitaire, la BCE avait acheté des obligations d’État à faible rendement (environ 0,7 %), dans un cadre de soutien économique. Cela a eu un impact sur la rentabilité des actifs de la Banque de France .
  • Un écart entre les taux d’intérêt des actifs et des passifs : lorsque les taux d’intérêt ont augmenté pour contrer l’inflation, la BCE a dû rémunérer les dépôts bancaires à des taux beaucoup plus élevés (4 %), alors que les obligations achetées au début de la crise généraient des rendements bien inférieurs.
  • La baisse des rendements : les rendements de ces obligations ont été insuffisants pour compenser les coûts élevés associés à l’augmentation des taux de rémunération des dépôts bancaires, ce qui a provoqué un déséquilibre dans les comptes de la Banque de France.
  • Les pertes non compensées : bien que la Banque ait partiellement compensé cette perte par ses réserves, une somme nette de 7,7 milliards d’euros demeure non récupérée, ce qui a affecté les finances de l’État français.

Ces éléments expliquent la nature et l’ampleur de la perte subie par la Banque de France. De plus, ils éclairent davantage sur les fragilités du système monétaire européen face à un contexte économique mouvant.

Les implications pour l’État et les perspectives

En plus de ces pertes directes, la situation provoque des préoccupations majeures en ce qui concerne les finances publiques françaises.

La perte nette de 7,7 milliards d’euros en 2024 empêche la Banque de France de verser des dividendes à l’État, ce qui a ainsi réduit les ressources dont dispose l’État pour ses dépenses.

Cette perte, bien qu’atténuée par les réserves accumulées, montre une tendance critique qui s’est amorcée en 2023 avec un déficit de 12,4 milliards d’euros.

Le fait que ces pertes s’aggravent d’une année sur l’autre incite à réfléchir sur la pérennité de ce modèle de même que sur la capacité de la Banque de France à maintenir une telle gestion dans un contexte économique aussi volatil.

Cependant, les autorités financières prévoient une réduction des pertes en 2025, ce qui laisse entendre que la situation pourrait se stabiliser si les conditions économiques s’améliorent. Mais cela dépendra en grande partie de l’évolution des taux d’intérêt et de l’inflation, ainsi que de la réponse de la BCE pour éviter un effondrement des banques centrales nationales.

À long terme, une telle perte récurrente pourrait forcer l’État à revoir ses priorités économiques, voire entraîner des ajustements dans sa politique budgétaire.

Cette perte révèle sur les fragilités du système économique européen et interpelle sur la durabilité de la politique monétaire actuelle. L’incertitude qui persiste quant à l’évolution des taux d’intérêt et l’impact de ces choix sur les finances publiques impose une réflexion sérieuse sur l’avenir de l’État-providence et la gestion des finances publiques en France.

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Luc Jose A. avatar
Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.