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La banque de France adoube le bitcoin

jeu 14 Nov 2024 ▪ 6 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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Le gouverneur de la banque de France a levé l’anathème sur le bitcoin au micro de France Inter. Un jour à marquer d’une pierre blanche.

bitcoin

Le goût du risque

François Villeroy de Galhau a mis de l’eau dans son vin, lui qui assénait deux ans en arrière que le bitcoin « ne constitue pas une réserve de valeur, mais plutôt un actif spéculatif s’apparentant à la bulle des bulbes de tulipes aux Pays-Bas au XVIIe siècle ».

Le gouverneur a changé de ton, lâchant à contre-cœur que chacun est libre d’y investir son épargne.

« C’est un actif risqué. Cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas investir dans le Bitcoin, cela fait partie de la liberté. […] Certains veulent prendre plus de risque et c’est leur droit », a-t-il déclaré.

Le gouverneur a rappelé que « la loi la plus sûre en Finance, c’est qu’il y a un arbitrage entre le rendement et le risque. Certains produits rapportent plus, mais ils sont en règle générale plus risqués ».

Certes, mais rappelons qu’en Finance, cet arbitrage se mesure via le ratio de Sharpe. C’est-à-dire le ratio entre le rendement et la volatilité (le risque). Taux de rendement divisé par le taux de volatilité.

On veut que ce ratio soit le plus élevé possible. S’il est inférieur à 1, le rendement s’obtient au prix d’une prise de risque trop élevée. S’il est supérieur à 1, la sur-performance ne s’obtient pas au prix d’un risque trop élevé.

Or, sur les quatre dernières années, le bitcoin affiche un ratio de Sharpe supérieur à 1. Contre 0.78 pour la bourse américaine et 0.67 pour l’or. Il est même supérieur à l’investissement le plus sûr qui soit : les bons du Trésor US !

L’effet Trump

Les déclarations policées du gouverneur ne sont pas anodines. Elles signalent la fin des tentatives de régulation assassine à l’échelle du G20. La victoire du bitcoin est totale.

Nous devons ce retournement de veste à l’élection de Donald Trump qui a promis de créer une réserve stratégique de bitcoins pendant sa campagne électorale.

« Si je suis élu, mon gouvernement conservera 100 % de tous les bitcoins que nous détenons déjà [208 000 BTC] ou que nous acquerrons », avait-il lancé lors de la conférence bitcoin de Nashville en juillet dernier.

Il avait également déclaré que « c’est la politique actuelle du gouvernement qui menace le dollar, et non pas le bitcoin ».

Cela dit, les États-Unis savent que les BRICS ne reviendront pas en arrière sur la question des réserves de change. Ils ne veulent plus dépendre entièrement d’un système monétaire contrôlé par l’occident. Ce n’est pas un hasard si les achats d’or des banques centrales atteignent des records. Et à ce propos, entendons-nous dire que l’or serait un actif risqué ? Non…

Mais alors, pourquoi accuser le bitcoin d’être risqué puisqu’il est de l’or, en mieux ? Les lecteurs mp3 ont remplacé les CD et il est difficile ne pas entrevoir la même obsolescence pour l’or. Le bitcoin est une percée technologique offrant au monde une monnaie de réserve existant en quantité absolument finie. A contrario, on extrait chaque année toujours plus d’or…

C’est une réalité à laquelle même les banques centrales devront tôt ou tard se soumettre.

Pourquoi avoir boudé le bitcoin jusqu’à présent ?

Cette défiance tient beaucoup au fait que certains affirment avec véhémence que le bitcoin renversera les banques centrales. Leurs gouverneurs ne pouvaient que faire corps face à cette menace en apparence existentielle. Néanmoins, l’idée que le bitcoin puisse remplacer le système fiat s’estompe.

Après la stupeur initiale, l’industrie bancaire a quitté ses craintes. En définitive, le crédit – c’est-à-dire la capacité de créer de l’argent ex nihilo et de le détruire au moment du remboursement – est la clé de voûte d’une société complexe. Le Bitcoin n’offre pas d’alternative de ce côté-là.

La thèse qui semble finalement faire consensus chez les bitcoiners est celle articulée par Michael Saylor. Pour le PDG de Microstrategy, « le bitcoin n’a pas besoin de remplacer la monnaie fiat pour réussir ».

Mais alors, le bitcoin ne mettra pas fin à la croissance exponentielle de la masse monétaire, ni à l’inflation exacerbée par la raréfaction des ressources énergétiques ? Non.

En revanche, il permet de répartir la facture de l’inflation. Cette inflation qui frappe les petites gens dont l’épargne se constitue essentiellement d’euros. Une inflation qui, à l’inverse, enrichit ceux qui possèdent les actifs rares (immobilier de prestige, œuvres d’art, actions de bourse, etc). C’est-à-dire les actifs que seuls ceux qui sont déjà riches peuvent se payer.

Le bitcoin a ça de révolutionnaire qu’il est accessible à toutes les bourses. Peu sont ceux qui peuvent s’offrir un appartement haussmannien, mais tout le monde peut acheter pour 50 euros de bitcoin.

Au fond, ne serait-ce pas la fin des privilèges qui dérange en haut lieu ?

Ne manquez pas notre article : « Bitcoin – Ruée des petits investisseurs en vue ».

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.