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La banque centrale russe veut réserver le Bitcoin aux riches

12h00 ▪ 6 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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La présidente de la banque centrale russe s’est attirée les quolibets en tentant de serrer la bride au bitcoin.

Cette illustration de style bande dessinée des années 70 représente une immense main surgissant de l'ombre et s'emparant d'un Bitcoin lumineux, tandis qu'une foule en contrebas tend les bras vers la cryptomonnaie. En arrière-plan, on distingue les emblématiques tours de Moscou, notamment la cathédrale Saint-Basile et le Kremlin, renforçant un contexte russe. La palette de couleurs dominée par l'orange, le noir et le blanc accentue le contraste dramatique de la scène, suggérant un enjeu de contrôle et de pouvoir autour du Bitcoin en Russie.

Le Bitcoin épouvante toujours des banquiers centraux

Si la Banque centrale européenne reste acerbe vis-à-vis du bitcoin, celle de Russie n’est pas en reste. Sa présidente Elvira Nabioullina propose de le « réserver aux individus les plus riches », dans un contexte où l’écart entre l’UE et les États-Unis sur le bitcoin se creuse.

C’est ce que rapporte le Moscow Times à propos des paiements internationaux que la banque centrale russe réalise en bitcoins pour contourner l’embargo financier occidental. Le bitcoin s’avère être un allié très précieux en attendant que les tensions internationales s’apaisent.

Ces paiements en BTC sont ouverts aux banques, aux compagnies d’assurance ainsi qu’aux fonds d’investissement. En revanche, les particuliers ont besoin d’un revenu annuel supérieur à 50 millions de roubles (580 000 dollars) pour en profiter.

Bien entendu, cette restriction ne concerne que ce « système expérimental » noyauté par la banque centrale. Acheter des bitcoins n’est absolument pas interdit en Russie. Cela dit, les commerces ne sont pas autorisés à l’accepter en paiement.

À l’instar de Christine Lagarde, pour qui le bitcoin est « une échappatoire », Elvira Nabioullina préfère la CBDC. Elle existe depuis l’année dernière, mais personne ne l’utilise.

Cette défiance contraste avec l’opinion de Vladimir Poutine qui déclarait il y a quelques mois :

Qui peut interdire le bitcoin ? Personne. Quoi qu’il arrive au dollar, ces nouvelles technologies se développeront d’une manière ou d’une autre.

Vladimir Poutine, décembre 2024, Russia Calling

À quoi bon interdire les paiements en BTC ?

S’agit-il de préserver les marges des compagnies de paiement comme Visa, Mastercard ou MIR (Russie) ? Probablement pas, puisque le bitcoin est loin d’être compétitif : 6 dollars en moyenne par transaction en 2024.

Visa et Mastercard ponctionnent pour leur part 0.3 % sur chaque transaction réalisée par carte (c’est beaucoup plus en dehors de l’Europe et des États-Unis). Leurs paiements sont donc beaucoup moins chers dans l’écrasante majorité des cas.

Évidemment, il est possible d’utiliser le Lightning Network (LN). Les frais y sont de 0.02 % en moyenne pour les transactions d’une valeur comprise entre 100 et 1000 euros. C’est 0.24 % pour les transactions entre 1 et 10 euros.

Malheureusement, nous aurions du mal à tous utiliser le Lightning Network en même temps. La raison étant que verser des bitcoins sur son wallet LN nécessite de réaliser d’abord une transaction « on-chain ».

Dit autrement, il faudrait 50 ans pour que chaque humain puisse réaliser une seule transaction… Les frais de transaction exploseraient à chaque engouement pour le LN, ce qui empêcherait tout enthousiasme de perdurer.

Il n’y a donc pas grand-chose à craindre. Le bitcoin ne peut que rester une monnaie de paiement marginale à cause de la limite de 1 Mo par bloc qui est au cœur de sa décentralisation.

Par ailleurs, le bitcoin ne peut pas se substituer aux banques. Il faudrait déjà pour cela que les gouvernements acceptent d’abandonner leur planche à billets. Peu probable, mais admettons que ce soit le cas.

Le bitcoin peut-il se substituer au système fiat ?

Imaginons que le bitcoin soit la seule et unique monnaie sur terre. Faisons l’expérience de pensée en nous demandant comment financer les six EPR pour lesquels la facture est estimée à 70 milliards d’euros.

En temps normal, EDF irait faire un emprunt auprès de la BNP Paribas qui créerait ces milliards ex nihilo. Ces milliards seraient ensuite détruits au fur et à mesure qu’EDF les rembourse (sauf les intérêts, bien entendu). Tel est le fonctionnement « système fiat ».

Mais comment faire si la quantité de monnaie en circulation est fixe ? Comment trouver l’équivalent de 70 milliards en BTC ? Il faudrait littéralement persuader 7 millions de Français de prêter chacun l’équivalent de 10 000 euros pour 15 ans.

Le passage à l’échelle semble très difficile. Créer de l’argent ex nihilo paraît indispensable à toute société complexe.

Sans oublier les ressources énergétiques. Niveau de vie = Productivité = machines = énergie (et surtout du pétrole). Sans l’énergie abondante et peu chère que requiert la productivité, les salaires ne peuvent pas suivre l’inflation exacerbée par l’endettement débordant des gouvernements.

Tout cela pour dire que les banques centrales n’ont rien à craindre du bitcoin. Son faible débit de transactions et sa masse monétaire fixe l’empêche de remplacer les compagnies de paiement et les banques. Sa supériorité est ailleurs.

Le bitcoin permet avant tout de se protéger de l’inflation, qui impacte disproportionnellement ceux qui ne peuvent pas s’offrir des actifs rares comme l’immobilier de prestige.

A contrario, n’importe qui peut s’approprier la meilleure réserve de valeur de l’histoire de l’humanité (le bitcoin). Qu’importe que vous ayez un million d’euros, 10 000 euros, 1000 euros ou 100 euros d’épargne.

Le bitcoin est taillé pour devenir la monnaie de réserve universelle. Et c’est déjà beaucoup ! Ne manquez pas notre article : Bitcoin – Bientôt une réserve stratégique russe ?

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.