KlapCoin : Le Web 3.0 comme moteur de financement pour la création audiovisuelle
Le cinéma français était resté jusque-là relativement distant de la révolution Web 3.0. Cependant des acteurs phares ont décidé de changer les choses et de révolutionner le financement audiovisuel avec un nouveau produit, KlapCoin.
La vision du projet
L’offre cinématographique est de plus en plus riche, mais aussi de plus en plus concentrée. Des géants, souvent américains, possèdent une force de financement massif et peuvent ainsi offrir un choix varié aux spectateurs. En effet, 70 % des films à succès en 2021 étaient américains, contre seulement 30 % de films français. La Diversité du cinéma français, la DCF, veut voir émerger plus de films français en haut du podium.
L’objectif de ce projet est de donner aux créateurs les moyens de s’exprimer tout en satisfaisant les attentes du public. À cet effet, plusieurs points doivent être mis en avant :
- Sélectionner des projets qui deviendront les succès de demain ;
- Aider les nouveaux talents à s’exprimer en finançant le développement de leurs œuvres ;
- Associer le public aux projets en couveuse ;
- Rendre le spectateur acteur de l’audiovisuel de demain ;
- Soutenir la diversité ;
- Proposer des produits rentables qui répondent aux attentes des spectateurs devenus investisseurs et de l’industrie de l’audiovisuel.
La genèse du projet remonte à octobre 2021, lorsque Sarah Lelouch (fille de Claude Lelouch), qui est productrice, Joël Girod, également producteur, Sabine Tellier et Fabien Berger ont créé La Diversité du Cinéma français. Après avoir échangé avec des professionnels du métier, ils ont tiré trois conclusions :
- La première étape de la création audiovisuelle, le développement, est sous-financée bien que vitale pour la réussite des projets. La part du budget qui y est consacrée est la plus petite de toutes (3 à 5 %) et en net recul (- 16 % de 2010 à 2019).
2. Les financements traditionnels privés (SOFICA et OPCVM) ont atteint leurs limites.
3. Il faut un mode de financement alternatif innovant.
L’ICO de KlapCoin
Après avoir créé un partenariat avec Exaion, la filiale d’EDF fournisseur écoresponsable d’infrastructures et de solutions Web3, la DCF décide de lever des fonds de façon intelligente en passant par l’émission d’une cryptomonnaie, plus accessible et démocratique que les autres modes d’investissement.
La première ICO porte le nom de « Frères Lumières » en hommage aux inventeurs du grand écran. Cette première levée de fonds est dédiée au développement des œuvres audiovisuelles françaises et a pour objectif de lever 8 millions d’euros entre le 28 avril à 13 h et le 9 juin. Tout comprendre sur le fonctionnement d’une ICO ici.
Il est possible d’investir dès 1 euro, car le groupe avait aussi pour objectif de donner accès à l’investissement au plus grand nombre. De plus, i sera possible d’investir dans l’ICO par paiement en carte bancaire, cryptomonnaie et virement.
Il existe 6 catégories différentes pour les investisseurs :
1. Strapontin : à partir de 1 euro, afin de participer aux votes de la communauté pour choisir les films ;
2. Fauteuil Jeune Talent : à partir de 500 euros, avec différentes loteries pour des avantages comme des goodies ou des NFT ;
3. Fauteuil Festivalier : à partir de 5 000 euros, avec 2 loteries en plus pour rencontrer les acteurs ou participer à une journée de tournage ;
4. Fauteuil scénariste : à partir de 15 000 euros, avec un NFT signé par l’auteur et une mention au générique ;
5. Fauteuil Acteur : à partir de 25 000 euros, avec un accès à une journée en coulisses ;
6. Fauteuil Producteur : à partir de 250 000 euros, avec un accès en avant-première au catalogue complet des films.
Bien entendu, chaque catégorie bénéficie des avantages des catégories précédentes. Cette ICO représente environ 10 % du financement global d’une année affecté au développement des films et séries.
Les deux tokens du projet KlapCoin
La DCF développe deux projets natifs, tous les deux basés sur la blockchain Tezos. Comme l’indique le litepaper : « Tezos apporte une solution peu coûteuse, respectueuse de l’environnement avec une empreinte carbone maîtrisée. Elle garantit la traçabilité des opérations et leur sécurité. »
Le KlapCoin, un stablecoin équivalant à 0,1 euro. Celui-ci permet d’investir sans prendre le risque de s’exposer aux tendances du marché et permet un financement plus clair pour les projets.
Le LUX, le token de gouvernance. Il donne accès à des droits associés et permet à l’investisseur de plonger dans les coulisses du cinéma (accès avant-première, nom au générique, participer à une journée de tournage, être figurant, recevoir l’affiche d’un film en NFT), participer aux votes de la communauté (orienter les porteurs de projets vers les films/séries que la communauté veut voir), participer aux évolutions de la plateforme.
Il y aura aussi un programme de staking pour récompenser les personnes qui croient dans le projet.
Les « NFT Contrats »
Dernièrement, nous allons parler de l’aspect juridique, comme expliqué dans le litepaper : « Tezos assure, au travers de smart contrats adaptés, la création des “NFT CONTRATS” de La DCF qui rassemblent l’intégralité des éléments liés aux développements (juridiques et artistiques). »
En effet, ici il existe une diversification du risque particulièrement intéressante pour les investisseurs. Car vous n’investissez pas dans un unique NFT, vous investissez dans un NFT qui représente un « pool de film » et qui est backé par un comité expérimenté qui a déjà généré plus de 1 milliard de profit via ses films. Parmi les membres du comité, on retrouve Julie Gayet, Kev Adams, Fred Musa, Jean-David Blanc et Fianso. De plus, on peut noter que le célèbre réalisateur Claude Lelouch est parrain du projet.
Un « NFT Contrat » est la représentation numérique de droits d’auteurs d’une œuvre développée. Dès la contractualisation avec un scénariste, la totalité du contrat et des droits sera « NFTisé. Puis, lors de sa cession aux plateformes/producteurs, ce sera bien le NFT qui sera cédé. Le NFT représentera donc les droits d’auteurs associés. L’idée est de l’enrichir à chaque étape du développement et de la production avec la “notarisation” de l’ensemble des parties prenantes et des droits qui leur sont attachés.
Le projet veut aller plus loin en inscrivant tous les droits dans la blockchain afin de faire bénéficier les investisseurs de la DAO lors de chaque « transaction ».
Vous l’aurez compris, le projet est extrêmement ambitieux ! Nous ne pouvons qu’applaudir une telle utilisation de la technologie blockchain à des fins si nobles liée à notre belle industrie du cinéma français et au financement de jeunes artistes. N’hésitez pas à consulter leurs sites pour plus d’informations.
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Observateur de la révolution monétaire, économique et sociale.
Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.