Julian Assange enfin libre !
Fin du calvaire pour Julian Assange. Le fondateur de Wikileaks a retrouvé les siens après 12 longues années d’enfermement à Londres.
Free Assange
Le journaliste de 52 ans a reconnu avoir participé à un « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale ». Il va sans dire que l’héritier de Mandela n’en pense pas un traitre mot et que son sacrifice restera longtemps une source d’inspiration.
L’accord trouvé avec les autorités américaines devrait être entériné ce mercredi par un tribunal fédéral américain. Il y a de grandes chances qu’il soit libéré puisqu’il a déjà purgé 1901 jours de confinement. Julian Assange croupissait depuis cinq ans dans la prison de Belmarsh. Et cela après avoir déjà enduré sept années cloitré dans l’ambassade d’équateur à Londres.
Son crime ? Avoir fait son travail de journaliste en divulguant notamment des documents révélant les crimes de guerre de l’armée américaine en Irak. Ces révélations furent relayées via WikiLeaks, une organisation que Julian Assange a fondé en 2006.
Wikileaks offre une audience aux lanceurs d’alerte en hébergeant les documents classifiés (les leaks (« fuites »)). Plusieurs millions de documents faisant la lumière sur des scandales de corruption, d’espionnage et de violations de droits de l’homme ont été mis en ligne depuis sa création.
Les États-Unis ont ciblé Julian Assange après la fuite de câbles diplomatiques sur les guerres d’Irak et d’Afghanistan. Certains se souviendront de la vidéo Collateral murder dans laquelle un hélicoptère Apache ouvre le feu sur des civils irakiens, dont deux reporters, Saeed Chmagh et Namir Noor-Eldin :
Wikileaks et le Bitcoin
L’un des derniers messages de Satoshi Nakamato fut pour Wikileaks qui, trahi par Paypal, comptait utiliser le bitcoin pour continuer à recevoir des dons.
« Le projet doit se développer progressivement pour que le logiciel ait le temps de se renforcer. Je demande à WikiLeaks de ne pas utiliser le Bitcoin. La petite communauté Bitcoin n’en est qu’à ses balbutiements. Vous n’obtiendriez pas plus que de l’argent de poche. L’attention que vous apporteriez pourrait nous détruire », avait-il écrit en 2010.
« Il aurait été préférable d’attirer l’attention d’une autre façon. WikiLeaks a tapé dans un nid de frelons et l’essaim se dirige vers nous », ajoutera-t-il plus tard.
Message reçu par Wikileaks qui attendra le 14 juin 2011 pour mettre en ligne une adresse bitcoin. À l’époque, WikiLeaks s’était fait geler son compte Paypal sur ordre du gouvernement US. Amazon, qui hébergeait son contenu, finira également par lâcher WikiLeaks.
Ce fut ensuite au tour du compte bancaire personnel de Julian Assange (banque suisse PostFinance) d’être gelé. MasterCard et Visa cessèrent aussi de traiter les transactions affiliées à WikiLeaks.
Faute d’alternative, WikiLeaks et le bitcoin ont fini par grandir main dans la main, tous deux puisant leurs racines dans la communauté cypherpunk. Cette alliance a permis de poursuivre le travail avec des révélations telles que Guantanamo Bay files, Spy Files, Global Intelligence Files, NSA spying, Macron email leak, etc.
Peut-être n’aurions-nous jamais entendu parler de ces scandales sans le bitcoin. WikiLeaks a sauvé une communauté bitcoin émergente d’une pression politique excessive. À son tour, Bitcoin a sauvé WikiLeaks d’un blocus financier visant à l’anéantir.
Adresse Bitcoin pour faire un don à Wikileaks : bc1qcme5u6v8a4ss855jsvgae59z20f05sky494qpa
Guerre, Bitcoin et liberté
Les destins croisés de Wikileaks et du bitcoin doivent nous rappeler qu’il n’y a pas de liberté sans liberté financière.
Les exemples sont légion. Gel de fonds de campagne de partis politiques, gel de cartes bancaires de manifestants, déconnexion du réseau SWIFT et gel des réserves de change de nations entières, etc.
Voilà pourquoi la perspective d’un monde où le cash serait remplacé par des CBDC (monnaie numérique de banque centrale) est effrayante. Il serait alors possible de faire taire n’importe qui d’un seul clic.
De nombreux scénarios orwelliens seraient envisageables. Le premier ministre britannique Rishi Sunak a d’ailleurs déclaré cette semaine que ceux qui refuseront de se soumettre à un éventuel service militaire pourraient être débancarisés.
A l’heure où les marionnettes politiques occidentales entretiennent la guerre à coup de centaines de milliards de dollars, remettons au gout du jour les sages paroles de Julian Assange :
« Presque toutes les guerres de ces cinquante dernières années ont été provoquées par des mensonges propagés par les médias. La presse imprime la propagande gouvernementale au lieu d’empêcher la guerre. Les populations n’aiment pas la guerre. Il faut les tromper pour les amener à supporter la guerre. Si nous avions de bons médias, nous vivrions en paix. »
A ce titre, ne perdons pas de vue que l’Ukraine, la Palestine, la Géorgie, Taïwan, etc., sont différentes facettes d’un affrontement dont le nœud gordien est la mainmise de Washington sur le système monétaire international. Et alors que les médias nous servent la propagande habituelle, peut-être que le bitcoin sera le Bretton woods 2.0 qui permettra de calmer les tensions géopolitiques.
Tout cela pour dire que Julian Assange est le héros d’une génération. Espérons maintenant qu’il pèsera bientôt dans le débat pour désamorcer ce climat de guerre froide.
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