Javier Milei dévalue massivement le péso
Le président argentin vient d’assommer les Argentins avec une dévaluation massive. Toujours rien à propos du bitcoin.
Effondrement du péso
La thérapie de choc commence en Argentine. Javier Milei vient d’annoncer une dévaluation de 54 % du peso par rapport au dollar. Elle sera suivie d’une dévaluation supplémentaire de 2 % par mois jusqu’à nouvel ordre.
Le taux de change officiel passe donc à 800 pésos pour un dollar, contre 366 pésos auparavant. Soit un taux plus proche de celui du marché noir (~1000 pésos).
L’écart vient du fait que l’Argentine maintient depuis 2019 le taux de change du péso artificiellement haut via des contrôles de capitaux. Dit autrement, en interdisant certaines importations.
Soit dit en passant, les contrôles de capitaux expliquent pourquoi les exchanges locaux ne peuvent plus acheter des bitcoins à l’étranger.
« Nous allons nous retrouver dans une situation pire qu’avant pendant quelques mois, en particulier en termes d’inflation », a déclaré le ministre des Finances Luis Caputo.
M. Milei a lui admis que sa recette de stabilisation économique pourrait prendre jusqu’à deux ans pour réduire l’inflation. « Dire autre chose, c’est mentir », a-t-il avoué.
C’est une surprise non annoncée pendant la campagne… Les Argentins ne s’attendaient certainement pas à ce que l’inflation explose de plus belle si rapidement.
Pour rappel, l’inflation est supérieure à 150 % en Argentine. Elle fut de 40 % par an en moyenne au cours de la dernière décennie. Le pays est également confronté à de faibles réserves de change faute d’exportations suffisantes.
Et les promesses de campagne ? Le Bitcoin ?
Depuis son élection, le président s’est converti au judaïsme à New York, affiché avec le bon client du lolita express Bill Clinton sans oublier la marionnette américaine Zelensky. Mais pas beaucoup d’avancement quant à sa promesse phare de supprimer la banque centrale.
L’un des obstacles est que sa suppression et l’adoption du dollar comme monnaie légale nécessiteraient l’approbation du Congrès argentin, voire même une modification de la constitution.
Or, bien que M. Milei ait remporté la présidence haut la main, son mouvement Libertad Avanza n’est que la troisième force politique au Congrès.
Par ailleurs, encore faudrait-il que l’Argentine dispose des dollars nécessaires pour remplacer les pésos. Les experts estiment que cela pourrait nécessiter jusqu’à 50 milliards de dollars. L’Argentine ne les a pas. Au contraire, Buenos Aires doit 44 milliards de dollars au FMI…
D’où cette dévaluation. Milei a certainement dans l’idée de vendre le pays via des privatisations massive. De quoi éventuellement récupérer les dollars nécessaires à la dollarisation du pays.
Malheureusement, brader les bijoux de famille ne peut qu’être un effet richesse de courte durée. C’est comme vendre sa TV, son canapé et sa voiture pour une bouchée de pain avant de les louer juste après. Il n’y a pas de miracles.
Sans oublier qu’adopter le dollar signifie payer des intérêts à des banquiers américains plutôt qu’argentins. Par quelle magie cela pourrait-il profiter aux Argentins ?
Enfin, peut-on vraiment espérer que l’homme de paille de l’oncle Sam offre cours légal au bitcoin quand on voit le gouvernement Biden s’y attaquer de nouveau au Congrès ?
La suite au prochain épisode.
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