Israël vs Iran : Téhéran menace de bloquer le détroit pétrolier d'Ormuz

La tension monte au Moyen-Orient alors que l’Iran brandit la menace d’une fermeture du détroit d’Ormuz, voie maritime vitale pour l’approvisionnement mondial en pétrole. Cette escalade géopolitique pourrait avoir des conséquences majeures sur l’économie globale et les cours de l’or noir.

Le détroit d’Ormuz, un point névralgique sous haute tension

Les relations déjà tendues entre l’Iran et Israël se sont encore dégradées récemment. En réponse à une frappe ayant visé son ambassade à Damas début avril, Téhéran a promis des représailles par la voix de son guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.

Dans ce contexte, les déclarations du commandant Alirez Tangsiri, à la tête de la marine des Gardiens de la révolution iraniens, ont fait l’effet d’une bombe. Il a averti que l’Iran pourrait bloquer le détroit d’Ormuz, par lequel transitent quotidiennement plus de 20 millions de barils de pétrole.

Ce passage stratégique, situé entre le golfe Persique et le golfe d’Oman, est un véritable point d’étranglement pour le commerce pétrolier mondial. Selon les chiffres avancés par Tangsiri, plus de 85 navires et pétroliers empruntent chaque jour ce détroit. Entre janvier et septembre 2023, ce sont en moyenne 20,5 millions de barils de brut, condensats et produits pétroliers qui y ont transité quotidiennement.

Ce n’est pas la première fois que l’Iran brandit cette menace. En 2012 déjà, en pleine crise autour de son programme nucléaire, Téhéran avait évoqué une telle option. Une manière pour le régime iranien de peser sur l’échiquier régional, même si une fermeture d’Ormuz pourrait s’avérer à double tranchant, perturbant les marchés énergétiques tout en pénalisant l’économie iranienne elle-même.

Des conséquences potentiellement dévastatrices

Si l’Iran mettait sa menace à exécution, les conséquences pourraient être dramatiques. Une interruption du trafic dans le détroit d’Ormuz provoquerait un choc pétrolier majeur, avec une flambée des cours de l’or noir. L’Iran lui-même, dont les revenus dépendent fortement des exportations de pétrole, pourrait voir son économie déstabilisée.

Cependant, le commandant Tangsiri a tenu à nuancer ses propos lors d’une interview télévisée : « Si nous le voulions, nous pourrions fermer cette voie d’eau, mais nous ne le faisons pas… C’est parce que tant que nous utilisons cette voie d’eau et ce détroit, nos voisins devraient l’utiliser aussi. » Une fermeture totale et prolongée semble donc peu probable à ce stade.

Néanmoins, la situation reste extrêmement tendue. La présence d’Israël aux Émirats arabes unis et les frappes aériennes sur le consulat iranien en Syrie alimentent les craintes de Téhéran. Les marchés pétroliers sont donc en alerte, redoutant une escalade incontrôlée.

En somme, même si une fermeture prolongée du détroit d’Ormuz par l’Iran semble peu probable au vu de son coût potentiel pour toutes les parties, ces nouvelles menaces verbales illustrent la grande nervosité qui règne actuellement au Moyen-Orient. Dans ce contexte, la vigilance reste de mise pour les investisseurs sur les marchés pétroliers.