Israël vs Iran - Le scénario inflationniste
Le conflit israélo-palestinien menace de s’étendre à l’Iran si les États-Unis mettent leurs menaces à exécution.
Israël déclare la guerre
Les Palestiniens ont déclenché l’opération al-Aqsa Flood contre Israël le 6 octobre. La date n’est pas anodine. Il y a cinquante ans jour pour jour, Israël affrontait une coalition militaire arabe emmenée par l’Égypte et la Syrie. La guerre du Kippour.
Les tirs aveugles du Hamas et d’autres organisations de résistance palestinienne sur des Israéliens, les enlèvements de civils, les tirs de roquettes sur Israël, les attaques de drones, sont le langage familier de l’occupant israélien, a justement déclaré le journaliste Chris Hedge.
Si la grande presse prend déjà la défense d’Israël, rappelons que la colonisation de la Palestine et le régime d’apartheid sont les causes premières de cette nouvelle effusion de sang.
Le journal israélien Haaretz le concède : « On ne peut pas emprisonner deux millions de gazaouis sans en payer un prix cruel ». De fait, Gaza est une prison à ciel ouvert.
D’où les nombreuses manifestations de soutien aux quatre coins du levant. Notamment dans les capitales turque, égyptienne, yéménite, libanaise, iranienne, irakienne, koweïtienne, jordanienne ou encore bahreïnie :
A contrario, les capitales occidentales ont mis en avant les couleurs du drapeau israélien. La tour Eiffel, la porte de Brandebourg, le siège de la de la Commission européenne et l’Empire State Building se sont tous drapés de blanc et de bleu.
Après une série de consultations avec le président américain Joe Biden et son homologue français Emmanuel Macron, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a confirmé avoir eu la pleine liberté d’éliminer la résistance palestinienne à Gaza.
Pour l’heure, on compte déjà plusieurs centaines de victimes et des milliers de blessés tant du côté israélien que gazaoui.
« Il n’y aura ni électricité, ni nourriture, ni carburant. Nous combattons des animaux et nous agirons en conséquence », a déclaré ce lundi le ministre de la Défense israélien.
Soutien des gouvernements arabes
Le royaume saoudien a rappelé « ses avertissements répétés sur le danger que représentent la poursuite de l’occupation, la privation du peuple palestinien de ses droits légitimes et la répétition des provocations contre ses lieux sacrés. Le royaume renouvelle l’appel de la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à activer un processus de paix crédible conduisant à la solution des deux États […] ».
Même son de cloche du côté russe. Le ministère des Affaires étrangères appelle à « un cessez-le-feu immédiat et un plan de paix fondé sur la création d’un État palestinien indépendant dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale ».
Avis partagé par le ministère des Affaires étrangères chinois qui estime que le seul moyen « de résoudre le conflit israélo-palestinien est la mise en œuvre de la solution à deux États et l’indépendance de l’État de Palestine ».
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est aussi rallié à la cause palestinienne, de même que le président iranien Ebrahim Raïssi qui demande aux nations arabes à faire corps :
« L’Iran soutient la légitime défense de la nation palestinienne. Le régime sioniste et ses partisans […] doivent être tenus pour responsables dans cette affaire. […] Salutations à la résistance de la Palestine, du Liban et de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan et du Yémen. Salutations aux organisations du Hamas et du Jihad islamique ainsi qu’à tous les groupes de résistance ».
L’Égypte s’est posée en médiateur et prévient qu’une invasion terrestre de Gaza déclencherait une réponse militaire du Hezbollah (Liban). Dit autrement, l’entrée de chars à Gaza pourrait provoquer une réaction en chaîne.
Les États-Unis mettent en garde l’Iran
Le sénateur Lindsay Graham a menacé l’Iran de représailles si le Hezbollah entre dans la danse. « L’Iran possède quatre grandes raffineries de pétrole. Si le Hezbollah attaque Israël, l’Iran le payera cher », a-t-il menacé :
L’ancien président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy s’est montré encore plus déterminé :
« Nous devons confronter l’Iran. Le Hamas est une marionnette de l’Iran. […] Nous devons affronter ce nouvel axe de pouvoir. Il s’agit d’un axe du mal composé de l’Iran, de la Russie et de la Chine. »
Le Wall Street Journal a également jeté de l’huile sur le feu en suggérant que Téhéran aurait donné « son feu vert ». Le Pentagone n’a pas non plus tardé à qualifié l’Iran de « complice », concédant toutefois ne pas avoir de preuves.
L’Iran a démenti toute participation aux attaques et prévient que « toute erreur de calcul à son égard entraînera une réponse destructrice ».
Quoi qu’il en soit, la mention des raffineries iraniennes est révélatrice. Il s’agit d’une menace à peine voilée envers la Chine qui, malgré l’embargo US, compte investir 400 milliards de dollars dans l’industrie pétrochimique iranienne.
Rappelons en effet que la Perse refuse de vendre son pétrole en dollar. Nous en revenons toujours au nerf de la guerre : le pétrodollar…
Le Détroit d’Ormuz
Une guerre avec l’Iran pourrait provoquer une stagflation mondiale (récession + inflation) en cas de fermeture du détroit d’Ormuz.
En effet, 20 % de la production mondiale de pétrole y transite. Sans parler du gaz. Plus de 2400 pétroliers passent chaque année dans ce goulot d’étranglement de 60 km, soit près de 50 % des exportations mondiales par voie maritime.
Ce scénario de guerre mondiale provoquerait une récession économique doublée d’une forte inflation. Les marchés le savent, d’où la hausse du prix du baril. Rappelons d’ailleurs que lors de la guerre du Kippour de 1973, le prix du baril quadrupla, passant de 3 à 10 dollars en quelques mois. Il atteindra même 39 $ en 1980…
Ces tensions internationales vont exacerber les déficits budgétaires. La guerre coûte cher et l’on voit mal comment nous pourrions financer tout ce gâchis sans planche à billets. Le « QE » fera son retour si les bourses flanchent et que les taux d’emprunt grimpent encore.
Il faudra alors s’attendre à ce que le bitcoin revienne au centre des débats. Décentralisé, apatride, non censurable, il maintiendra le lien en cas d’effondrement des relations internationales. Il est une assurance contre les pires scénarios inflationnistes qui semblent malheureusement prendre forme.
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