Influence du bitcoin au Salvador : Des rallyes obligataires qui décoiffent !
El Salvador se donne 7 ans pour s’émanciper de la dette qui plombe ses finances et qui freine sa croissance depuis des lustres. Depuis l’arrivée du jeune Nayib Bukele à la tête du pays, la donne a quasiment changé : légalisation du bitcoin, projet de création d’un « Bitcoin City », émission de « Volcano bonds » adossés à la reine des cryptomonnaies… En dépit de tout cela, les Salvadoriens montrent un certain degré d’hésitation dans l’adoption du bitcoin. Heureusement pour le président Bukele que cet actif numérique a ses effets inattendus : le BTC est à l’origine d’un rallye des obligations salvadoriens.
En bref
- Les obligations du Salvador explosent les compteurs ; Santander estiment qu’elles défient la loi de la gravité
- Les bons du trésor salvadorien n’ont cessé d’épater les grandes institutions bancaires depuis l’adoption du bitcoin par le pays.
Salvador, ce paradis bitcoin réalise de belles performances financières
Nayib Bukele pourrait-il s’offrir un second mandat malgré ses initiatives risquées ? Bien sûr que oui. Car outre son choix d’adoption du bitcoin, l’instigateur des rallyes obligataires qui n’ont pas passé sous le radar de Wall Street, le jeune président salvadorien a aussi mis fin aux problèmes d’insécurité consumant le pays.
« NEW : Santander écrit un article élogieux sur la situation fiscale du Salvador.
‘Le rallye sur les obligations du Salvador défie presque la gravité’. »
Voici ce que la banque Santander par à ce sujet :
« Le rallye des obligations du Salvador défie presque la gravité avec des prix obligataires qui se situent désormais confortablement dans les années 70 et des rendements proches du seuil qui pourrait bientôt suggérer des accès au marché. Le Salvador a maintenant convergé avec les crédits à notation partagée B/BB comme les Bahamas et les rendements à 11%-12% sont peut-être à quelques points de se normaliser complètement pour accéder aux marchés des euro-obligations. Le redressement des princes des actifs s’est fait sur la base d’une série de mesures politiques qui, en fin de compte, témoignent d’un engagement à honorer les paiements de la dette. Les risques de solvabilité liés au déficit budgétaire de 2 % du PIB et à l’encours élevé de la dette ne sont toujours pas résolus : toutefois, la possibilité d’élargir l’accès au financement offrirait une plus grande flexibilité qui pourrait valider un cercle vertueux et réduire le risque de défaillance. »
En d’autres termes, le premier pays au monde ayant légalisé le bitcoin vient d’obtenir de bonnes notes de la part de la première banque espagnole, Santander. Cette dernière a notamment précisé que les stratégies établies par l’administration Bukele semblent efficaces pour honorer les dettes du pays.
Bitcoin, banques traditionnelles et fintechs à l’œuvre
D’après Reuteurs, la remontée des obligations du Salvador est propulsée par :
- l’extension de l’échéance de la dette ;
- et un accord avec Google Cloud.
Donc, pas de place pour le bitcoin, la crypto que chéri tant Nayib Bukele ?
Nous avons appris que le gouvernement salvadorien a accepté la proposition d’un groupe de huit banques privées visant à étendre les échéances des bons locaux à court terme. Cette extension se fera entre deux, trois, cinq et sept ans.
Le ministère de la Finance locale a parlé d’une enveloppe de 1,45 milliard de dollars pour parfaire cette mission.
« L’accord avec les banques privées montre une fois de plus que le gouvernement est prêt à prendre des mesures au niveau national pour continuer à respecter ses obligations extérieures », dixit Nathalie Marshik, directrice générale pour les titres à revenu fixe en Amérique latine chez BNP Paribas.
Également, Reuteurs a noté l’existence d’un partenariat stratégique de 7 ans passés entre Nayib Bukele et Google Cloud. Objectif : digitalisation de l’administration et modernisation des secteurs de la santé, de l’éducation. De quoi « améliorer de manière significative les fondamentaux macroéconomiques au Salvador au fil du temps », précise Katrina Butt, économiste senior chez AllianceBernstein.
Certains observateurs avancent par ailleurs qu’une bonne entente avec les États-Unis pourra compléter ce sentiment haussier avec les obligations du Salvador. Quid de l’effet d’un bull run bitcoin ? Le halving d’avril 2024 pourra changer complètement la donne dans ce pays.
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