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Immobilier et placements : Voici comment les ultra-riches Français gèrent leur fortune

ven 14 Fév 2025 ▪ 6 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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Le fossé économique entre les Français se creuse à mesure que la richesse se concentre entre les mains d’une infime minorité. À l’heure où le débat sur la justice fiscale fait rage, une étude récente de la Direction générale des finances publiques (DGFiP) dresse le portrait des 0,1 % des Français les plus aisés, ce qui révèle une fracture de plus en plus marquée avec le reste de la population. Qui sont ces 74 500 foyers qui composent cette élite financière ? Quels sont leurs revenus, la structure de leur patrimoine (immobilier) et comment leur situation a-t-elle évolué ces dernières décennies ?

Un stratège immobilier dans son bureau luxueux, analysant ses investissements et placements en France avec vue sur Paris.

Des fortunes colossales et des revenus hors norme

Depuis deux décennies, la concentration des richesses au sommet s’est intensifiée, ce qui a donné naissance à une élite financière dont le profil se distingue radicalement du reste des Français. L’entrée dans ce cercle fermé des très hauts patrimoines (THP) nécessite de détenir un minimum de 2,7 millions d’euros en actifs (immobilier et placements financiers confondus). En 2016, le patrimoine moyen de ces foyers atteignait 10,2 millions d’euros, soit près du double des 5,3 millions enregistrés en 2003. Contrairement à la majorité des Français, qui privilégient l’immobilier, 79 % du patrimoine des plus riches repose sur des actifs mobiliers, principalement des placements financiers et des parts dans des entreprises. Une orientation stratégique qui leur a permis de capitaliser sur les évolutions des marchés financiers et d’accroître considérablement leur fortune.

Les très hauts revenus (THR), quant à eux, constituent l’autre moitié de cette élite. Pour faire partie du club, il faut justifier d’un revenu annuel supérieur à 463 000 euros. Mais la moyenne de ce groupe s’élève à 1,03 million d’euros par an, un chiffre plus de 30 fois supérieur au revenu moyen des autres Français. Leur particularité réside dans la diversité de leurs sources de revenus : salaires élevés, dividendes, bénéfices d’entreprises, revenus fonciers et pensions de retraite. Contrairement au reste de la population, dont 90 % des revenus proviennent exclusivement des salaires et des pensions, les THR optimisent leurs flux financiers par la multiplication les canaux de rémunération.

Une concentration de la richesse façonnée par la fiscalité et l’âge

Les choix fiscaux et démographiques jouent un rôle capital dans la structuration de cette élite. Ainsi, loin d’être homogène, elle se divise en catégories distinctes, avec des implications variées sur l’évolution de la répartition des richesses. Depuis 2003, les revenus des THR ont progressé de 119 %, alors que ceux des autres foyers n’ont augmenté que de 46 % sur la même période. Plusieurs facteurs expliquent cet écart. D’une part, l’introduction du prélèvement forfaitaire unique (flat tax) en 2018 a favorisé les gains issus des placements financiers en plafonnant leur imposition à 30 %, bien en deçà du barème progressif de l’impôt sur le revenu. D’autre part, les multiples ajustements de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF), remplacé par l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) en 2017, ont indirectement contribué à cette accumulation à travers l’exclusion des valeurs mobilières de la base taxable.

Le profil type des THP et THR diverge nettement du reste de la population française. 76 % des très hauts patrimoines ont plus de 61 ans, ce qui traduit une richesse souvent issue d’un processus d’accumulation sur plusieurs décennies, voire d’un héritage. À l’inverse, seuls 32 % des très hauts revenus dépassent cet âge, ce qui démontre que les revenus élevés ne garantissent pas toujours un patrimoine conséquent à court terme. Par ailleurs, 69 % des foyers très aisés sont mariés, contre seulement 42 % dans le reste de la population. Ce taux atteint même 74 % pour les THR, ce qui traduit une stabilité matrimoniale plus marquée parmi les grandes fortunes.

L’évolution rapide des richesses de cette minorité ultra-aisée provoque des interrogations majeures sur l’équité fiscale et la répartition des richesses en France. Si cette élite financière a su tirer profit des réformes fiscales et des placements financiers, son exposition accrue aux fluctuations économiques peut également être un facteur de vulnérabilité. Les crises de 2009 et 2012 avaient ainsi entraîné une baisse de 8,5 % et 6,4 % de leurs revenus respectivement, ce qui prouve que leur prospérité repose en partie sur des dynamiques conjoncturelles.

Alors que la question d’une réforme fiscale plus progressive refait surface, deux visions s’opposent. Faut-il imposer davantage ces 75 000 foyers ultra-riches pour réduire les inégalités, ou favoriser leur dynamique d’investissement pour maintenir la compétitivité économique ? La concentration extrême des richesses au sommet alimente un débat qui, à n’en pas douter, continuera d’animer les discussions politiques et économiques dans les années à venir.

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Luc Jose A. avatar
Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

DISCLAIMER

Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.