Il faut sauver le soldat SBF
De qui le jeune Sam Bankman-Fried (SBF) est-il la marionnette ? Un début de réponse se trouve du côté du Centre for Effective Altruism.
Altruiste ou tartuffe ?
La doctrine « l’altruisme efficient » se résume ainsi : Gagner le plus d’argent possible et s’en servir pour faire le plus de bien possible.
Ses nombreux adeptes, notamment dans le monde de la technologie, sont incités à s’enrichir pour ensuite mettre leur fortune au service de la bonne cause.
Ou comment garder bonne conscience tout en passant les données privées à la moulinette de l’IA. Tant qu’une partie du magot est reversé pour des œuvres « charitables », tout va bien…
Ce nouveau courant de pensée ressemble furieusement à un recyclage du mythe de la main invisible, cette théorie selon laquelle le bien commun découlerait naturellement de la recherche égoïste de l’intérêt personnel.
Pour le journaliste David Z. Morris (Coindesk), l’altruisme efficient ressemble surtout à « une carte de sortie de prison ». Fut un temps où l’on s’achetait des indulgences. Désormais, les puissants se distribuent des licences morales suggérant en filigrane que la fin justifierait les moyens.
Alors que la plupart des systèmes moraux soutiennent que la meilleure façon de soulager la souffrance humaine est de partager, l’altruisme efficient tente un inversement des valeurs. Et l’une des sources idéologiques de cette tartufferie se nomme William MacAskill (35 ans), un proche conseiller de SBF.
Cet écossais formule ses premières idées sur l’altruisme efficient pendant ses études de philosophie à Oxford. Ses thèses conduisent à la création de plusieurs organisations comme le Centre for Effective Altruism.
A priori, les affaires vont plutôt bien. D’après le récent portrait de Will MacAskill dans le New Yorker, les altruistes du monde entier contrôleraient environ 30 milliards de dollars de fonds philanthropiques.
MacAskill est un personnage clé de l’affaire FTX. Le NYmag nous apprend que c’est lui qui a suggéré à Bankman-Fried de faire un stage dans la société de trading Jane Street, là où l’étudiant du MIT découvre sa nouvelle passion : le « kimchi premium ».
Le kimchi premium fait référence à l’écart du prix du bitcoin entre les exchanges sud-coréens et d’autres exchanges étrangers. Ces différences de prix offrent de juteuses opportunités d’arbitrage. L’expression kimchi premium fait référence au plat de chou fermenté, un aliment de base de la cuisine coréenne.
C’est grâce au cercle des altruistes efficients que SBF a pu goûter au Kimchi premium. D’après le Venture Fund Sequoia, SBF a mis en œuvre cet arbitrage grâce à un « altruiste » japonais qui avait ses entrées dans le secteur bancaire nippon.
C’est via cette combine que SBF a pu faire fructifier un prêt de 50 millions de dollars offert par un autre membre du réseau de l’Altruisme efficient, le milliardaire et cofondateur de Skype, Jaan Tallinn.
Cette information nous est révélée par Mary Bent et Mike Krieger au micro de Withney Webb, pourle site Unlimited Hangout. Nous vous recommandons chaudement d‘écouter leur podcast intitulé The Network Behind FTX.
Cette généreuse mise de départ permet à SBF de rapidement lancer l’exchange FTX ainsi que son fonds Alameda. Ce dernier était d’ailleurs géré par sa maîtresse Caroline Elisson qu’il connaît depuis ce fameux stage chez Jane Street.
L’ex petite amie présumée de SBF fait également partie de la communauté des altruistes efficients. Son rôle dans cette affaire n’est pas à minimiser. Les médias américains parlent de plusieurs milliards de dollars qui se seraient évaporés en passant de FTX vers le fonds Alameda.
Espérons que la lumière sera faite sur la destination finale des dépôts des clients de FTX dont des milliers sont Français. Nous savons déjà que des dizaines de millions sont allés au parti démocrate pour qui l’exchange aurait aussi facilité le blanchiment d’argent via l’Ukraine.
Mais il y a plus. Le site web de la FTX Foundation est riche d’enseignements. Et notamment le « FTXFutureFund », où Will MacAskill officiait en tant que conseiller. Son rôle était essentiellement de distribuer les 160 millions de dollars que FTX avait prévu de dépenser en bonnes œuvres…
Nous pouvons y lire que FTX serait « ravi de financer des propositions susceptibles de progresser dans des domaines qui sont (selon nous) particulièrement importants pour l’avenir (de l’humanité) ».
Parmi les idées de projets, nous trouvons la création d’abris contre des attaques biologiques (virus), la rédaction de règles en cas de risques biologiques catastrophiques à l’échelle globale, ou encore d’un hiver nucléaire…
Concernant les domaines d’intérêts spécifiques, notons bien entendu l’altruisme efficient, l’intelligence artificielle (et surtout ses capacités prédictives), les risques liés aux armes de destruction massive biologiques, la gouvernance dans l’espace ou encore la baisse de la population.
Ces deux derniers sujets ne sont pas sans rappeler les petites marottes d’Elon Musk. D’ailleurs, MacAskill avait mis M. Musk en contact avec SBF pour que ce dernier achète des parts de Twitter.
Le rédacteur en chef de Semafor Ben Smith affirme que M. Musk a envoyé un message à M. Bankman-Fried le 5 mai en « l’invitant » à conserver sa participation de 100 millions de dollars dans Twitter une fois l’entreprise privatisée. Dit autrement, un siège à la table des grands.
L’intrigue s’épaissit encore un peu quand on sait qu’Elon Musk a tweeté au sujet du dernier livre de Will MacAskill : « C’est très proche de ma propre philosophie ».
Ajoutez à tout cela que la tante de SBF est une ponte du World Economic Forum. Que FTX a financé des organisations faisant la promotion des vaccins Mrna, et vous obtenez un beau scénario pour le prochain James Bond.
D’ailleurs, est-ce que MacAskill, qui est officiellement un chercheur au Global Priorities Institute d’Oxford, ne serait pas en réalité un agent des services secrets britanniques chargé de chaperonner SBF ?
Dans sa biographie The Big Breach : From Top Secret to Maximum Security, l’ancien agent du MI6 Richard Tomlinson révèle que les wanna be James bonds sont recrutés à la sortie des écoles prestigieuses :
« Les universités d’Oxford et de Cambridge ont toutes deux un « découvreur de talents » affilié au MI6 […]. La majorité des recrues du MI6 viennent de ces deux universités les plus prestigieuses de Grande-Bretagne. »
Est-ce qu’après avoir dilapidé l’argent de ses clients, FTX n’a pas été sacrifié dans un bouquet final visant à jeter l’opprobre sur le bitcoin ?
Quoi qu’il en soit, SBF sera autorisé à se pavaner lors de la conférence organisée par le New York Times ce mercredi. Il partagera le micro avec le président ukrainien, Larry Fink (BlackRock) et Janet Yellen. La boucle est bouclée.
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