Le Honduras prêt à légaliser le bitcoin (BTC)

Qui aurait pu penser en 2009 que le bitcoin, la première cryptomonnaie de l’écosystème aurait un jour cours légal dans un pays ? Bon nombre de ses détracteurs n’auraient pas parié en faveur de ce résultat. Un dénouement inouï pour l’ensemble des supporters de la blockchain et des cryptomonnaies. Un air de décentralisation poussé par des petits pays souffle sur le monde entier. Peut-être trop dépendant des grandes puissances, représentées notamment par exemple les États-Unis, certains pays font le choix du bitcoin. Après la décision du Salvador de donner cours légal à la première cryptomonnaie de l’écosystème en juin 2021, certains pays tendent à suivre l’exemple insufflé par son président Nayib Bukele Ortez.

It’s happening… pic.twitter.com/9RvtblXfoK

— Max💙🇸🇻 (@maxkeiser) March 18, 2022

Timothy Maxwell Keiser, ou plus connu sous le pseudo de Max Keiser est un journaliste crypto-enthousiaste et trader américain. Un peu moins d’un an après l’annonce du Salvador de donner un cours légal au Bitcoin, le Honduras serait-il prêt à marcher dans les pas de son grand frère ?

L’influence du Salvador

Pays frontalier au Salvador, le Honduras peut effectivement prendre exemple sur le tout premier pays à avoir donné cours légal au bitcoin. Une sorte de marche en avant afin de limiter la dépendance au dollar américain et aux institutions centralisés.

Plusieurs sources mentionnent des échanges entre les deux présidents Nayib Bukele et son homologue Hondurienne Xiaomara Castro au sujet de la légalisation du bitcoin sur le sol hondurien. Cependant aucune source officielle gouvernementale ne fait état de ces échanges.

Il est vrai que le Salvador tient tête au FMI et ne souhaite pas retirer la fameuse loi Bitcoin qui donne cours légal à cette cryptomonnaie.

Honduras, pays d’Amérique du Sud

Selon quelques sources, il serait possible que le Honduras annonce la légalisation du bitcoin, un an après que le Salvador ait adopté le roi de la cryptographie.

À l’heure actuelle, la monnaie nationale « fiat » de la République du Honduras est le lempira, un lempira est égal à 0,037 centime d’euros. La monnaie a reçu son nom en l’honneur du chef indien Lempira, qui a été tué dans la lutte contre les colonialistes espagnols en 1536.

Malgré la perception ironique du pays par certains compatriotes, l’économie du Honduras est assez indépendante et stable. Elle est basée sur la production de bananes, de café et de palme africaine. Le principal secteur économique est l’agriculture, suivi de l’exploitation minière et de la production de tabac. L’économie du Honduras est la dix-huitième économie d’Amérique latine en termes de produit intérieur brut (PIB) nominal et la dix-huitième en termes de PIB pour le pouvoir d’achat (PPA).

La présidente du Honduras

Cette décision aurait pour conséquence de renforcer l’impact de Bitcoin dans le monde entier. Effectivement, ce ne serait plus un petit pays (Salvador), mais plutôt deux pays avec le Honduras. La présidente Mme Castro aurait déclaré : « Nous sommes encore en avance ». Ou encore : « Nous ne devons pas permettre au Salvador d’être le seul pays à échapper à l’hégémonie du dollar. » Justement, l’hégémonie du dollar ne serait-elle pas le problème ? Une monnaie soi-disant adossée à l’or qui a malheureusement modifié son statut dans les années 1940.

Une décision lourde de conséquences qui a finalement provoqué la perte de valeur de cette monnaie. Historiquement, le dollar avait un taux fixe vis-à-vis de l’or, mais cette mention a été modifiée par les accords de Bretton Woods qui déterminent les grandes lignes du système monétaire international à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le dollar n’a plus l’obligation d’être émis via un taux fixe par rapport à l’or.

L’adoption de bitcoin comme moyen de paiement officiel peut garantir effectivement la solidité d’un État pour se prémunir d’un déséquilibre économique dans le monde entier. Dans un second temps, il peut augmenter considérablement l’intérêt pour les investissements dans l’économie du pays et l’attractivité du tourisme au Honduras.

Le premier guichet BTC

En août 2021, le Honduras annonce le tout premier guichet automatique bitcoin mis en service sur le territoire. C’est la possibilité pour tous les habitants d’avoir accès à cette cryptomonnaie plus facilement. Cela permet d’accroître son utilisation et de faciliter ses échanges, achats et ventes.

Cette action appelée « La Bitcoinera » avait été initiée par Juan Mayen, un jeune homme de 28 ans propriétaire du TGU Consulting Group. Elle avait pour but de permettre aux Honduriens d’accéder plus facilement à l’offre de bitcoin. Effectivement, la demande en cryptomonnaie sur le territoire était en constante augmentation, donner l’accès à ces guichets permet d’augmenter la sécurité pour les utilisateurs.

Contre-attaque CBDC

Suite à ces nombreuses rumeurs, la banque centrale du Honduras dément les allégations en faveur du bitcoin. Elle met en avant la possibilité de créer une CBDC, une monnaie numérique de banque centrale.

C’est bien ici que réside l’ensemble des questions et des zones d’ombres pour les décideurs et grandes institutions comme les banques et les États. Comment vont-ils pouvoir garder la souveraineté de leurs monnaies si tout le monde vient à utiliser le bitcoin ?

Cette même frayeur qui a même fait prendre la décision radicale au gouvernement chinois d’interdire totalement les cryptomonnaies de son territoire pour assurer la souveraineté de sa monnaie. Effectivement, la Chine a récemment vu l’introduction du Yuan numérique pour tous les utilisateurs. Une facilité d’utilisation, une simplicité d’exécution, mais surtout la capacité de garder de l’utilisation autour de sa propre monnaie pour ne pas mettre à défaut l’économie du pays.

Récemment, la banque centrale du Honduras a pris position. Elle a mis en avant quelle était la seule autorité régulatrice à émettre des billets et des pièces ainsi que la seule à autoriser et considérer des monnaies à avoir cours légal dans le pays. Elle se dédouane complément des cryptomonnaies et n’effectue aucune opération avec ce type d’actif.

Conclusion

Si cela se produit, alors le Honduras deviendra le deuxième pays souverain après le Salvador, qui a adopté la monnaie numérique comme monnaie légale il y a un an. Cependant, il s’agit toujours d’une guerre interne entre les banques centrales et les utilisateurs. Les Etats sont frileux concernant la perte de la souveraineté ou vis-à-vis de l’image de ce qui pourrait se passer dans le futur si une cryptomonnaie avait cours légal sur leur territoire. Le Salvador est un bon exemple dans le sens où cette solution permet de sécuriser le pays via une perte de valeur considérable du dollar. Ce qui pourrait être le cas si une crise économique venait à pointer le bout de son nez.