Blockchain : qu’est-ce qu’un oracle ?

Dans le monde des cryptomonnaies, un oracle est un système qui permet de fournir des informations extérieures à la blockchain afin que les smart contracts puissent obtenir les données nécessaires à leur exécution.

Afin d’en savoir plus sur les oracles, nous allons vous expliquer leur fonctionnement et ce qu’ils apportent à l’industrie blockchain.

Qu’apporte un oracle à la blockchain ?

Lorsque les premières cryptomonnaies sont apparues, elles permettaient de faire des échanges de valeur de pair à pair sans tier de confiance. A l’époque, il s’agissait d’une révolution. Ensuite, les smart contracts sont apparus grâce à Ethereum et permettaient de réaliser automatiquement des opérations lorsque certaines conditions précises étaient remplies.

Cependant, un smart contract ne pouvait s’exécuter qu’avec des données qu’on pouvait retrouver sur la blockchain, comme un transfert de valeur par exemple. Toutes les informations qu’il n’était pas possible de trouver sur la blockchain ne pouvaient donc pas être prises en compte afin de permettre l’exécution d’un smart contract.

C’est alors que sont apparus les oracles. Grâce à ce système, il est possible de fournir des données qui proviennent du monde réel à la blockchain. Ainsi, les smart contracts peuvent avoir un champ d’action plus large qui ne se limite plus uniquement aux informations qu’on peut retrouver dans le registre public d’une cryptomonnaie.

Afin d’illustrer l’avantage des oracles, nous allons expliquer cela à travers un exemple. On peut prendre le cas d’une assurance qui rembourse les billets d’avion si ceux-ci ont plus de 2h de retard. Il est possible de coder cela dans un smart contract, mais il est nécessaire d’obtenir des informations externes de la part des oracles afin de savoir quand l’avion va effectivement décoller. Si celui-ci à moins de deux heures de retard, le smart contract ne rembourse rien à l’acheteur, tandis que si le retard est supérieur à ce délai, alors le prix du billet d’avion est automatiquement crédité sur le compte de l’acheteur.

Comment un tel système fonctionne-t-il ?

Le fonctionnement des oracles varie selon les projets cryptos. Cependant, nous allons nous baser sur l’oracle le plus populaire et le plus efficace du moment (novembre 2021), Chainlink. Il n’est pas exclu que d’autres acteurs arrivent sur le marché, mais pour l’instant il s’agit du projet le plus abouti dans cette niche.

Tout d’abord, il est nécessaire pour un programmeur de choisir les informations externes qu’il désire obtenir de la part de Chainlink. Si celles-ci sont régulièrement demandées, alors il existe de nombreux oracles qui peuvent la fournir. S’il s’agit d’une donnée qui est plutôt insolite, il se peut que seuls quelques oracles, voire aucun, ne puisse la fournir.

Chainlink demande alors à un groupe d’oracles de lui fournir les données demandées. Afin de s’assurer de la fiabilité des informations, le projet fait en sorte de les comparer entre elles, de juger celles qui sont pertinentes et de fournir des données agrégées qui correspondent le plus possible à la réalité.

Pour reprendre l’exemple de l’horaire d’avion, Chainlink peut demander à 20 oracles la même information. 10 peuvent donner 30 minutes de retard, 4 autres 25 minutes, 4 oracles 35 minutes et deux autres peuvent donner des informations farfelues comme 2h de retard ou à l’heure prévue. Les deux données qui semblent fausses sont alors écartées et on fait la moyenne des 18 autres, ce qui donne 30 minutes de retard. C’est cette information qui sera alors présentée au smart contract.

Peut-on faire confiance aux informations fournies par des oracles ?

Plus le projet qui fait fonctionner des oracles est populaire, plus il y aura d’acteurs qui fourniront des informations et plus celles-ci seront fiables. Cependant, lorsqu’on désire obtenir des informations insolites, il y a toujours un risque que les données obtenues ne soient pas conformes à la réalité.

Afin de résoudre ce problème et d’avoir des informations qui correspondent le plus possible à la réalité, Chainlink a mis au point un système de confiance qui permet de classer ses oracles par rapport à leur fiabilité. Si ceux-ci fournissent régulièrement de bonnes informations, alors ils gagnent en réputation et seront choisis plus régulièrement pour fournir des données. Leur pondération dans la moyenne du résultat final sera également plus importante.

Cependant, si des oracles fournissent de mauvaises informations, alors ils subiront un malus, recevront moins de récompenses, auront une pondération moindre et peuvent même être carrément exclus de Chainlink. En agissant de la sorte, le projet s’assure ainsi que les acteurs honnêtes soient mieux récompensés et que les personnes mal intentionnées soient éjectées du système.

Lorsque les informations qu’on désire obtenir ne sont pas fournies par énormément d’oracles, il se peut que la fiabilité soit moindre. Toutefois, Chainlink tend à demander ces nouvelles informations à des oracles qui possèdent déjà une bonne réputation, ce qui permet d’obtenir la plupart du temps des données qui correspondent à la réalité, même si c’est une information qui n’est pratiquement jamais demandée.

Conclusion sur les oracles

Le fonctionnement des oracles est en réalité bien plus complexe et peut varier d’un projet à un autre. Toutefois, nous nous sommes basés sur le projet le plus abouti du moment car nous estimons qu’il est l’un des plus fiables et des plus réputés actuellement. Cela devrait donc normalement servir de base de fonctionnement aux futurs concurrents potentiels.

Même si le système d’oracles est encore récent dans l’industrie blockchain, il permet néanmoins de réaliser des opérations qu’il n’était pas possible de résoudre il y a encore seulement quelques années. Désormais, la blockchain permet de communiquer avec le monde réel, ce qui va permettre de nombreuses applications dans l’amélioration de notre mode de vie.

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