Gary Gensler s'attaque frontalement à la crypto

Le président de la SEC, Gary Gensler, a exprimé son scepticisme quant à l’adoption généralisée de la crypto comme moyen de paiement, lors d’un événement à la NYU School of Law.

Gensler doute de l’avenir de la crypto comme monnaie courante

Gary Gensler, le président de la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine, a récemment exprimé son scepticisme quant à l’avenir des cryptos en tant que moyen d’échange largement adopté.

Lors d’un événement à la NYU School of Law, Gensler a déclaré qu’il était « peu probable que ce truc devienne une monnaie« , faisant référence au Bitcoin et à d’autres cryptos.

L’ancien professeur du MIT a appuyé son raisonnement sur des principes économiques historiques, remontant jusqu’à Platon et Aristote.

Gensler a notamment cité la loi de Gresham, un principe monétaire du XIXe siècle stipulant que « la mauvaise monnaie chasse la bonne ». 

Il a également souligné la tendance des nations à privilégier une monnaie unique, expliquant : « On veut une unité monétaire parce qu’elle est une réserve de valeur, un moyen d’échange, une unité de compte. Tout cela a un énorme potentiel économique de réseau. »

Selon Gensler, les cryptos pourraient continuer à être considérées comme des réserves de valeur, mais leur utilisation comme moyen de paiement quotidien reste improbable. Il a ajouté que leur valeur devra être démontrée « par la divulgation, par l’utilisation… De la même manière que l’on choisit parmi les milliers de titres cotés en bourse ».

La SEC maintient sa position ferme face aux dérives du secteur

Au-delà des questions d’adoption, Gensler n’a pas manqué de souligner les problèmes de fraude qui persistent dans l’industrie crypto. Il a notamment pointé du doigt certaines figures emblématiques du secteur, déclarant que « les sommités de ce domaine en 2024 sont soit en prison, soit en attente d’extradition ».

Cette déclaration s’inscrit dans la continuité des actions menées par la SEC pour réprimer les activités illégales liées aux cryptos. Gensler a réaffirmé l’engagement de son agence à protéger les investisseurs, soulignant la nécessité d’une présence policière sur le terrain pour faire appliquer les lois.

Le président de la SEC a également maintenu que le cadre réglementaire actuel, notamment le test Howey établi par la Cour suprême en 1940, était suffisant pour évaluer le statut légal des cryptoactifs. Il a expliqué en détail pourquoi ce test reste pertinent, même pour les actifs numériques modernes.

Gensler a souligné que la SEC adopte une approche « neutre en termes de mérite » concernant la technologie sous-jacente, laissant au public investisseur le soin de décider de l’utilité d’une cryptomonnaie donnée, à condition que les divulgations appropriées soient faites.

En conclusion, les déclarations de Gary Gensler soulèvent des questions importantes sur l’avenir de la crypto et leur place dans le système financier. Alors que certains saluent sa fermeté face aux dérives du secteur, d’autres y voient un frein potentiel à l’innovation. Le débat s’étend même au terrain politique, avec Donald Trump qui a promis de limoger Gensler s’il était réélu président.