Freeze Corleone veut plus d'Ethereum que Vitalik

Freeze Corleone, le rappeur iconoclaste connu pour ses paroles tranchantes et son flow déconcertant, livre dans son dernier album une dédicace décalée au fondateur d’Ethereum, Vitalik Buterin.

Le clin d’œil de Freeze Corleone à Vitalik Buterin

Comme beaucoup d’autres, et fidèle à l’egotrip qui le caractérise, Freeze Corleone aime clamer qu’il « vise de ‘gros montants ». Mais ses morceaux se distinguent aussi par une certaine obsession pour l’univers des cryptomonnaies. Son dernier album ADC (acronyme de L’attaque des clones) n’y manque pas. Dans le titre « Isshin Ashina », le rappeur s’inspire du jeu vidéo Sekiro: Shadows Die Twice, se déroulant dans un Japon médiéval-fantastique. Mais l’artiste ne se contente pas d’évoquer l’imaginaire nippon. Il inscrit dans ses couplets une punchline d’une tout autre nature : une référence à Vitalik Buterin, le fondateur d’Ethereum. Une manière de se hisser au même niveau de prestige que cette figure emblématique de la deuxième blockchain la plus populaire.

Faut plus d’Ether que Vitalik, j’arrive raciste comme en Italie
Sous lin, très penché comme si j’écrivais en italique

Pas à son premier coup d’essai

Ce n’est pas la première incursion du rappeur dans le monde des cryptos. En effet, ses précédents titres sont truffés de références à ses (nombreux) wallets lorsqu’il parle de la « cryptomonnaie coffrée dans les wallets ». Le rappeur UK drill sous-entend qu’il « fait des sous grâce à la blockchain » comme dans le titre Maybach Phantom. Mais ces profits sont-ils fantasmés ou réels ? À première vue, Freeze Corleone semble avoir quelques connaissances des cryptomonnaies. Il glisse en effet des références à plusieurs d’entre elles moins connues du grand public : « Smart contract, Ether et Solana, jsuis toujours derrière l’équipe comme Onana ». Ou encore: « Tous les jours, faut qu’j’multiplie le contenu du MetaMask et du Phantom ». Des références qui montrent une certaine culture crypto de la part du rappeur, affirmant ainsi son intérêt pour cette technologie… ou plutôt pour son potentiel spéculatif.

Freeze Corleone, rappeur spéculateur

De combien d’Ethereum ou de Solona le rappeur dispose-t-il ? Difficile à dire. En revanche, on connaît mieux son attrait pour les NFT. Le rappeur avait acheté plusieurs de ces collectibles très spéculatifs. On les trouve encore aujourd’hui dans son wallet Opensea. Il était allé jusqu’à se faire tatouer un Mutant Ape, en référence au NFT acheté près de 26000 dollars. Il avait même proposé à ses fans de gagner des cryptos au cours d’une opération plutôt douteuse. Car le marché baissier n’a pas épargné les boursicoteurs de NFT, visiblement nombreux parmi ses fans.

La culture crypto et le rap français, un mariage prolifique

En citant Vitalik Buterin, Freeze Corleone s’inscrit dans le sillage des rappeurs intéressés par les cryptomonnaies. La crypto pénètre le monde du rap et devient une sorte de référence populaire. Booba avait par exemple choisi de mentionner la crypto dans son morceau Mona Lisa :

Saint-Martin, côté hollandais, paquets flottants, cocaina
Un cheat code pour la crypto’, mettez-moi deux Mona Lisa

Mona Lisa désigne à la fois un cocktail a base de Gin et le célèbre tableau de Léonard De Vinci. Et bien que l’oeuvre du maître ne soit pas déclinée sous forme de NFT, Booba fait clairement référence au crypto-art et aux Non Fongibles Tokens. Deen Burdigo, Sadek et bien d’autres agrémentent leurs textes du même genre de référence, inspirés par une scène US également prolifique sur la question. Ces rappeurs se font ainsi le porte-voix d’une génération en quête de compréhension face à ces technologies disruptives. Pourtant, rares sont ceux qui mettent en garde leur audience sur les dangers de ces actifs spéculatifs.

Comme d’autres rappeurs, Freeze Corleone trouve avec les cryptomonnaies une source d’inspiration pour satisfaire son besoin de rimes percutantes. Avec son dernier titre, le rappeur offre encore une fois une référence pointue quoique plus discrète à l’univers des cryptomonnaies. Une manière d’appuyer son parti pris anti-système… tout en affirmant son goût pour la spéculation.