France : Le Premier ministre mise gros sur le budget 2025
François Bayrou semble bien décidé à précipiter son propre naufrage politique. À peine nommé, voilà qu’il dégaine l’artillerie lourde : un 49.3 en rafale pour imposer un budget 2025 déjà décrié de toutes parts. Entre la fronde des oppositions, des critiques acerbes et un déficit abyssal, le Premier ministre s’acharne à faire passer son projet coûte que coûte. Et si cette obstination signait son arrêt de mort politique ?
Budget 2025 : un passage en force sous haute tension
L’Assemblée nationale s’apprête à vivre une semaine électrique. Ce lundi 3 février, François Bayrou déclenchera l’article 49.3 pour adopter le budget de l’État, suivi de près par celui de la Sécurité sociale. Une manœuvre qui suscite un tollé général dans une France déjà à terre en raison d’un pic inédit du taux de chômage.
La France insoumise a déjà dégainé une motion de censure, les écologistes et les communistes s’y rallient, tandis que les socialistes hésitent encore.
Le Rassemblement national, lui, joue la carte du suspense. « Il doit préparer ses valises ! » ironise Tony Leprêtre sur X.
Mais ce qui coince le plus, ce sont les chiffres. Initialement estimé à un déficit de 16 milliards d’euros, le budget de la Sécurité sociale risque de plonger à 23 milliards, voire 30 en cas d’échec.
Pour tenter de sauver les meubles, le gouvernement propose :
- Une rallonge d’un milliard d’euros pour les hôpitaux ;
- La suppression du ticket modérateur (400 millions d’euros) ;
- Une hausse des taxes sur les sodas et les jeux en ligne (300 millions d’euros) ;
- Une taxation plus forte des mutuelles pour récupérer un milliard ;
- Une réduction du plafond d’indemnisation des arrêts maladies (400 millions d’euros).
De quoi donner des sueurs froides à ceux qui redoutent un alourdissement fiscal.
Jean-Louis cite ainsi Nicolas Beytout :
« C’est un très mauvais budget. Tous ceux qui se sont penchés dessus le disent ! »
Bayrou face à une opposition en embuscade
Si Bayrou pensait jouer une partie de billard tranquille, il risque de se retrouver avec une opposition en furie. À droite, Laurent Wauquiez souffle le chaud et le froid. Il se dit « fermement opposé aux hausses d’impôts » et attend toujours un geste de l’exécutif sur la sécurité et l’immigration.
Chez les Républicains, le soutien se décide « texte par texte », laissant Bayrou naviguer à vue.
Le RN, quant à lui, sent l’odeur du sang et prépare déjà son offensive. Jean-Philippe Tanguy estime que le budget est « pire que l’absence de budget » et plaide pour une censure. Marine Le Pen et Jordan Bardella auront le dernier mot, mais déjà, le parti anticipe une dissolution inéluctable. Une éventualité qui arrangerait bien leurs affaires.
À gauche, même confusion. LFI parle d’un « budget de droite », ce qui fait sourire William Thay :
« Que serait un budget de gauche alors que la France taxe déjà la moitié de la richesse nationale ? »
Un constat qui en dit long sur le bourbier dans lequel Bayrou s’est enfoncé.
L’économie française dans l’impasse ?
En misant sur une adoption express du budget 2025, Bayrou espère éviter l’enlisement. Mais le pari est risqué. En plus d’un déficit vertigineux, l’économie française peine à trouver son souffle. L’Europe observe de loin, tandis que la situation budgétaire nationale frôle l’électrochoc.
Si le gouvernement voulait rassurer, c’est raté. La nouvelle journée de solidarité, censée financer les aides aux personnes âgées, scandalise jusque dans les rangs de la majorité. Travailler sept heures de plus par an sans rémunération ? Une idée que Bayrou lui-même a fini par balayer. Mais cela suffira-t-il à calmer les tensions ?
Alors que l’exécutif tente de faire bonne figure, la défiance monte. Entre l’augmentation des prélèvements, la précarisation des finances publiques et un climat politique délétère, Bayrou marche sur des braises. L’opposition n’attend qu’une chose : le voir trébucher.
Ce n’est pas une surprise si Bayrou se heurte à un mur. Son passage en force avec le 49.3, couplé à une contestation généralisée, le place en position de faiblesse. Sa nomination en décembre dernier n’était-elle pas déjà le signe d’un effondrement de la République ?
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