Finance : L’économie chinoise fragilisée ! Pekin aux avant-postes

Le réveil économique tant espéré se transforme en lourd soubresaut pour la Chine. Les statistiques de la finance des premiers mois de 2024 dévoilent une reprise anémique et déséquilibrée. La consommation des ménages marque le pas. L’immobilier s’enfonce dans la crise. Le chômage des jeunes explose. Malgré les mesures prises, Pékin peine à redresser durablement la barre de son économie fragilisée.

Une reprise qui peine à s’installer

Les chiffres sont préoccupants en Chine. En janvier-février, la croissance des ventes au détail n’a été que de 5,5%, un rythme ralenti par rapport aux mois précédents. Pire, les attentes ont été déjouées. La production industrielle, en hausse de 7%, est un bien maigre motif de satisfaction au niveau de la finance.

L’investissement fixe, à +4,2%, déçoit également. Particulièrement inquiétant, l’immobilier s’effondre avec un plongeon de 9% des investissements sur un an. Un séisme pour ce secteur névralgique longtemps moteur de la croissance de la finance chinoise.

Quant au chômage, il atteint des sommets dans les zones urbaines à 5,3%. Mais c’est chez les jeunes actifs de 16 à 24 ans que la situation vire au drame avec un taux famélique de 14,6%. Une génération potentiellement sacrifiée.

Pékin aux avant-postes de la finance

Face à l’urgence, les autorités chinoises sont montrées au front. Réformes, relances budgétaires, baisses de taux obligataires, rien n’a été négligé pour redresser la situation. Mais les résultats sur le plan de la finance se font attendre.

Lors de la session parlementaire annuelle de mars, les ministres ont dû reconnaître leurs difficultés. « La pression sur l’emploi reste forte », a admis Wang Xiaoping, ministre des Ressources humaines. Ni Hong, en charge du Logement, a souligné « la très grande difficulté » à stabiliser le marché immobilier.

Même la croissance 2024, avec un objectif revu à 5%, apparaît désormais un défi de taille selon les propres mots du gouvernement. Un aveu d’impuissance rarissime de la part de Pékin.  

Les poumons de la finance chinoise sont grippés. La reprise se fait désespérément attendre. À contre-courant de ses habitudes volontaristes, le régime semble cette fois quelque peu dépassé par les événements.

Les prochains mois s’annoncent critiques pour l’économie et la finance chinoise. Après l’euphorie anticipée d’un rebond viril post-Covid, la douche froide menace. Le rythme de reprise actuellement constaté laisse augurer le pire : une rechute dans la récession. Tous les signaux au rouge alertent Pékin du danger. Mais cette fois, les leviers habituels semblent grippés. L’immobilier s’enlise, le chômage des jeunes explose, la consommation des ménages est au ralenti. Un cocktail détonant aux graves répercussions sur la croissance future.