Fin annoncée du dollar américain : un économiste et un politologue rejettent l’idée
À l’unisson, plusieurs analystes ont annoncé la fin de l’hégémonie du dollar américain. Bien que de récentes alliances géopolitiques semblent confirmer la donne, est-ce vrai pour autant ? Voici ce qu’en pensent un économiste et un politologue sur la question.
Fin du dollar : une spéculation exagérée ?
Au début du mois d’avril, l’éditorialiste américain Carlson Tucker a prédit la fin du dollar. Une prophétie que semblent confirmer les derniers remous géopolitiques au sein du BRICS. Pourtant, toute vraisemblable qu’elle paraisse, certains spécialistes n’y croient pas. C’est le cas du politologue américain Ian Bremmer. Pour lui, cette information, qui fait les choux gras des médias, est largement exagérée et doit être prise avec des pincettes.
L’expert ne conteste pas les tendances actuelles autour du dollar et de sa potentielle fin. Pour autant, le billet vert n’est pas remis en cause selon lui. Les raisons : le dollar coche encore toutes les cases de ce qui fait la viabilité d’une monnaie. Il s’agit notamment de la stabilité, la liquidité, la sécurité et la convertibilité.
Logiquement, une question se pose : jusqu’à quand le dollar reste-t-il viable dans les transactions internationales ? À cette dernière, l’économiste répond : « Cela ne veut pas dire que l’avantage du dollar ne peut pas s’estomper, bien sûr. Après tout, toutes les monnaies de réserve qui ont précédé le dollar ont été dominantes jusqu’au moment où elles ont cessé de l’être ».
Ne serait-ce pas là l’aveu de ce que la monnaie américaine égrène peut-être les derniers moments de son glorieux cycle ? Pour l’économiste Paul Krugman, qui lui aussi ne croit pas à la fin du dollar, d’autres arguments favorables existent.
Le dollar a encore d’autres cartes à jouer
D’après Krugman, la présence du dollar américain dans les transactions internationales « semble assez sûre ». Et la monnaie devrait selon lui maintenir sa présence sur l’échiquier financier global. Trois arguments favoriseraient ce maintien.
« Le premier, c’est son ancienneté. Puisque tout le monde utilise déjà le dollar, il faudrait des circonstances exceptionnelles pour les inciter à changer », explique l’expert. Et d’ajouter : « Le deuxième est que les marchés financiers américains sont ouverts. Contrairement à la Chine, nous n’imposons pas de contrôle aux personnes qui tentent de faire entrer de l’argent dans le pays ou de le faire sortir. Le troisième est l’État de droit ».
À moins d’être dans le déni, ne serait-il pas exceptionnel que les pays du BRICS mettent en place une monnaie commune ?
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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