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Ethereum jette l'éponge dans la course au hashrate

sam 17 Sep 2022 ▪ 6 min de lecture ▪ par Nicolas T.

Ethereum a finalement jeté l’éponge dans la course au hashrate. Le pastiche de Bitcoin a fait sa mue, passant du Proof of Work au Proof of Stake.

Différence entre le PoS et le PoW

Le PoW, ou « preuve de travail », prouve de manière cryptographique qu’une certaine quantité d’énergie a été dépensée. C’est un mécanisme clé du protocole Bitcoin.

En somme, les mineurs cherchent par essai-erreur un « hash » particulier. Ils l’obtiennent en entrant un bloc de données dans le fameux algorithme SHA-256. Ce dernier prend en entrée n’importe quelle quantité de données et les convertit en un hash :

0000000000000000057fcc708cf0130d95e27c5819203e9f967ac56e4df598ee

Vous pourriez donner la bible en entrée que l’algorithme SHA-256 vous donnerait toujours un hash de 64 chiffres et lettres en sortie. Dans le cas du Bitcoin, les données fournies en entrée sont notamment :

  • Les transactions des dix dernières minutes (ou plutôt les racines de l’arbre de Merkel)
  • Le hash du précédent bloc (d’où l’expression BlockCHAIN)
  • Un nounce (un chiffre que les mineurs font varier frénétiquement pour générer des hash dans l’espoir d’en trouver un qui commence par le bon nombre de zéros)
  • Un Timestamp (horodatage)

Ce bloc (hash) est ensuite vérifié par des milliers de nodes disséminés aux quatre coins du monde. Il est automatiquement refusé s’il ne respecte pas les règles du protocole.

Or, l’énergie que les mineurs consomment n’est pas gratuite, si bien qu’ils sont incités à se comporter de manière vertueuse. Sans parler de la récompense de 6.25 BTC par bloc qui leur passerait sous le nez.

Ethereum fonctionnait de manière similaire avant le « merge ». Mais à ce qu’on dit, l’électricité utilisée par les mineurs serait une gabegie, sevrant la population d’électrons… Sans parler des émissions de CO2… Alors, ne serait-il pas possible de se mettre d’accord sur la véracité des transactions, sans aucune ambiguïté aucune, simplement en se parlant ?…

C’est ce que cherche à faire le système PoS d’Ethereum en employant seulement des nodes (validateurs). Devenir un node requiert de mettre 32 ETH en séquestre.

Les validateurs se rassemblent en comités toutes les 6.4 minutes selon un processus pseudo-aléatoire appelé RANDAO. Chaque comité comprend au moins 128 validateurs. Parmi eux, RANDAO en sélectionne un qui se charge de créer un bloc que les 127 validateurs restants vérifieront.

Les validateurs engrangent un taux annuel de 5 % par an, mais c’est surtout le système de punitions (le « slashing ») qui incite à suivre les règles. Selon la faute, un validateur peut perdre entre 0,5 ETH et la totalité de ses 32 ETH…

Cette façon de faire contraste fortement avec le Bitcoin. Les mineurs qui enfreindraient le protocole (bloc mal formaté, transactions invalides, fork…) ne risquent pas de se faire confisquer leurs machines… Le seul risque est de gaspiller un peu d’électricité.

« Nos propres lois de la physique. »
Le problème est que « nous » est malléable. Les mineurs d’ethereums faisaient partie de « nous », mais plus maintenant.
Je préfère Bitcoin et la vraie physique qui ne change pas sur un coup de tête. »

Là où le bât blesse…

Premièrement, la quantité d’ETH restera fixe. Par conséquent, la caste des validateurs vont aspirer une part de plus en plus grande des ETH, devenant ainsi de plus en plus riche, sans rien faire !… Soit dit en passant, 10 % des 120 millions d’ETH en circulation sont actuellement déposés en séquestre (Proof of Stake).

Par ailleurs, le slashing est une épée Damoclès qui incitera les validateurs à courber l’échine devant tout changement du protocole. Être un validateur ETH, c’est vivre dans la peur de se faire slasher sans avoir voix au chapitre (écrit par le camarade Vitalik).

Autre écueil : la centralisation. Une blockchain est centralisée lorsqu’une poignée d’acteurs peut exercer un contrôle unilatéral sur son fonctionnement et son développement, ad vitam aeternam.

N’est-ce pas ce qui risque de se passer avec Ethereum ? Qu’arrivera-t-il si jamais un groupe mal intentionné obtenait le contrôle de la majorité des nodes ?

Fin de partie. A contrario, dans le système de PoW, il serait possible d’acheter plus de machines de mining pour reprendre la main.

Trois entités seulement contrôlent plus de la moitié des nodes ETH : Lido, Coinbase et Kraken :

Pool distribution ethereum. Validator distribution by staking pool
Distribution des pools de validateurs ETHEREUM

Certains argueront que la situation est similaire si l’on se penche sur les pools de mining de BTC. Certes, mais les mineurs peuvent fuir en quelques secondes si leur pool se mettait à faire des choses peu catholiques, comme censurer des transactions. Il faut en revanche entre 6 et 12 mois pour sortir ses ETH de Lido…

Et alors que les mineurs sont présents dans plus de 130 pays et régions, les bureaux de Coinbase et Kraken sont aux États-Unis. La vulnérabilité face à une attaque étatique est immense.

Il est en outre beaucoup plus facile pour un attaquant d’acheter et de revendre des ETH que des machines de mining.

Enfin, peut-on parler de décentralisation alors que Vitalik Buterin continue d’influencer le protocole. Ce n’est pas pour rien si Satoshi Nakamoto a disparu et jeté les clés de son million de BTC.

Tout l’inverse de Vitalik qui ne s’est pas gêné pour pré-miner 70 % des ETH. N’oublions jamais que 18 % des 60 millions d’ETH pré-minés ont été offerts aux fondateurs. Et qu’une poignée de milliers d’insiders ont pu acheter le reste à 0.30 dollar l’ETH…

Bref, l’embarrassante et pâle imitation désarme et entre désormais dans la catégorie « security ». Fin de la mascarade. L’hégémonie monétaire est toujours un combat à mort.

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

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