États-Unis : Buffett met en garde contre un effondrement économique

Warren Buffett n’est pas un homme qui parle dans le vide. Lorsqu’il s’exprime, le monde de la finance écoute. À 94 ans, l’investisseur légendaire utilise sa lettre annuelle aux actionnaires pour adresser un message sans détour à Washington : les dérives budgétaires et l’instabilité monétaire menacent l’économie américaine. Ce signal d’alarme intervient alors que Berkshire Hathaway enregistre des performances financières spectaculaires, avec un bénéfice record et une trésorerie historique de 334,2 milliards de dollars. Ainsi, dans un marché où les opportunités d’investissement se raréfient, Buffett privilégie la prudence et se prépare à passer la main à son successeur désigné, Greg Abel.

Buffett met en garde contre la gestion budgétaire de Washington

Dans sa lettre aux actionnaires, Buffett adresse un message sans équivoque à Washington. Il critique les déficits budgétaires croissants aux États-Unis, exacerbés par la possible prolongation des baisses d’impôts initiées sous l’administration Trump. « La folie fiscale peut détruire la valeur de la monnaie papier », prévient-il, et insiste sur l’importance d’une gestion prudente des finances publiques. Il rappelle que la prospérité des États-Unis repose sur un dollar stable et que les erreurs monétaires peuvent avoir des conséquences irréversibles.

Alors que les déficits budgétaires explosent et que le débat sur la prolongation des baisses d’impôts de l’ère Trump fait rage, Buffett craint un affaiblissement du dollar. Il exhorte Washington à préserver un cadre économique stable, et de veiller à soutenir les populations les plus vulnérables : « prenez soin de ceux qui, sans faute de leur part, tirent les mauvaises cartes dans la vie. Ils méritent mieux ».

Une performance financière sans précédent pour Berkshire Hathaway

Berkshire Hathaway continue d’imposer sa domination sur les marchés. L’année 2024 s’achève sur un bénéfice net de 89 milliards de dollars, porté par des investissements stratégiques dans Apple et American Express. Le bénéfice d’exploitation bondit de 27 %, et atteint 47,44 milliards de dollars, un nouveau sommet pour l’empire de Buffett. Dans un contexte de valorisations boursières élevées, la société accumule une trésorerie record de 334,2 milliards de dollars, un niveau sans précédent. Cette accumulation reflète une approche prudente face à un marché jugé trop cher, où les opportunités d’investissement attractives se font rares.

Malgré ces résultats spectaculaires, Buffett reste réservé sur les perspectives d’investissement. Il constate une pénurie d’opportunités attractives, et souligne que « souvent, rien ne semble convaincant » et que les moments où il peut déployer massivement du capital sont de plus en plus rares. Cette prudence s’est traduite par la vente partielle de sa participation dans Apple, bien que la marque à la pomme reste le plus gros investissement de Berkshire Hathaway. Une telle stratégie illustre la gestion méthodique du conglomérat, qui préfère attendre plutôt que de surpayer des actifs surévalués.

Alors qu’il évoque son âge avancé, Buffett prépare la transmission de Berkshire Hathaway à Greg Abel, son successeur désigné. Il assure aux actionnaires que ce dernier a « largement démontré sa capacité à allouer le capital de façon avisée », ce qui garantit ainsi une transition sans accroc. Par ailleurs, Buffett confirme son intention de renforcer les investissements de Berkshire au Japon, notamment dans des conglomérats tels que Mitsubishi et Itochu, car il estime que ces entreprises offrent une valorisation plus attractive que les actions américaines.

Warren Buffett nous rappelle une règle essentielle de l’investissement : la prudence et la gestion responsable sont capitales en période d’incertitude. Son avertissement sur la dette publique des États-Unis et la stabilité du dollar pourrait bien se concrétiser si les dérives budgétaires américaines se poursuivent. En outre, son déplacement vers le Japon et la préparation de sa succession constituent une étape majeure pour Berkshire Hathaway, qui devra évoluer sans lui dans un monde financier de plus en plus volatil.