Bitcoin and CBDC, Russia Wants Both
CBDC ou Bitcoin. Ou les deux ? Une chose est sûre, la Russie s’intéresse de près aux systèmes de paiement alternatifs.
Rouble numérique
La phase de test du rouble numérique va prendre fin. La CBDC russe sera bientôt un moyen de paiement venant complimenter le cash et les cartes à puce.
S’exprimant lors d’une réunion gouvernementale sur les questions économiques, le président russe s’est déclaré satisfait de la phase de test. L’objectif est désormais une mise en œuvre à plus grande échelle.
« Le rouble numérique a démontré qu’il est fonctionnel et efficace. Nous devons maintenant passer à l’étape suivante, c’est-à-dire une mise en œuvre plus large et à grande échelle du rouble numérique dans l’économie, dans les activités commerciales et dans le domaine de la finance », a-t-il déclaré.
L’idée d’introduire une monnaie numérique nationale date de 2020. La phase de test a démarré le 1ᵉʳ août de l’année dernière. Son but est de faciliter paiements nationaux et, surtout, internationaux. Il s’agit de contourner le réseau SWIFT dont la Russie est déconnectée depuis le début de la guerre en Ukraine.
« Il s’agit essentiellement d’une autre forme de notre monnaie nationale. Ce qui est particulier, c’est que les citoyens et les entreprises peuvent utiliser le rouble numérique quelle que soit la banque auprès de laquelle ils ont un compte », a souligné M. Poutine.
Il sera néanmoins difficile de séduire les masses. Pour deux raisons. La première est qu’il ne sera pas possible d’emprunter en rouble numérique. Deuxièmement, il ne sera pas possible de percevoir des intérêts sur les dépôts.
On voit donc mal pourquoi les citoyens russes voudraient garder leur argent en CBDC. Son seul avantage serait de pouvoir réaliser facilement des paiements vers l’étranger. Mais là encore, les possibilités sont pour l’instant quasiment inexistantes.
Un rouble pour l’international ?
Des tests ont déjà été menés avec un certain nombre de partenaires étrangers, a déclaré la vice-présidente de la banque centrale russe Olga Skorobogatova à l’agence TASS au début du mois.
La gouverneure de la banque centrale Elvira Nabiullina a suggéré en avril que l’adoption complète du rouble numérique pour un usage de masse pourrait prendre de 5 à 7 ans.
« Ce sera un processus naturel, car le choix des citoyens et des entreprises est fondamental : il doit leur convenir », a-t-elle déclaré à l’agence de presse RIA Novosti.
La Chine semble être aussi sur le point de terminer cinq années de test de l’eCNY. En effet, la mention « pilot » vient tout juste de disparaître des applications.
Et alors qu’à peine 34 000 transferts et paiements ont été réalisés en rouble numérique, l’eCNY a facilité 950 millions de transactions en 2023. Cela reste toutefois une goutte d’eau comparé aux 542 milliards de transactions réalisées via les systèmes de paiement traditionnels (0.0017 %).
Il reste à voir si les CBDC offriront des taux de conversion avantageux. Le fait que nous n’ayons aucune information à ce sujet suggère que ce n’est pas le cas. Seuls des volumes de transaction importants pourraient changer la donne.
Tout cela soulève de nombreuses questions :
-Quelle est la technologie utilisée ? Une blockchain sans proof-of-work ?
-Quelle est la plateforme faisant le lien entre avec les CBDC d’autres nations ? Mbridge ?
-Les BRICS vont-ils faire une annonce lors du sommet de Kazan en octobre ?
Et le Bitcoin ?
Vladimir Poutine a fait jaser quelques bitcoiners suite à ses avertissements aux mineurs. C’est toutefois un peu vite oublier que le président russe a protégé l’industrie du bitcoin lorsque la banque centrale russe a tenté de l’interdire en 2021…
En réalité, le tsar a logiquement mis en garde contre les pénuries d’électricité :
« La consommation non contrôlée d’électricité visant à produire des cryptomonnaies pourrait provoquer des pénuries d’électricité dans certaines régions. Nous pouvons déjà l’observer dans les régions de Irkutsk, près du lac Baïkal. »
La Russie est en effet un poids lourd du mining. L’analyste Jaran Mellerud estime que 40 % du hashrate provient des États-Unis, 15 % de Chine et 12 % de Russie.
Le président russe a révélé que « près de 1,5 % de la consommation totale d’électricité » est utilisée par les mineurs de bitcoins. Soit environ 17.6 TWh. Ce qui nous donne bien 12 % des 146 TWh consommés par le réseau bitcoin.
Soit dit en passant, un projet de loi visant à réguler l’industrie du bitcoin sera étudié le 25 juillet à la Douma. Les mineurs devront probablement rapporter la taille de leurs installations et se plier aux limitations visant à éviter les blackouts.
Un autre volet de la loi risque toutefois de ne pas plaire. Seuls les paiements internationaux en bitcoin devraient être autorisés. La loi prévoit d’interdire les paiements sur le territoire russe.
Pourquoi tant de craintes ? Le bitcoin n’est de toute façon pas compétitif face à Mastercard, Mir ou Visa. Les frais de conversion et de transaction sont trop élevés. Les volumes de transactions en bitcoins ne peuvent qu’être marginaux pour les petits paiements de tous les jours.
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Bitcoin, geopolitical, economic and energy journalist.
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