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Économie : Une vague de faillites sans précédent frappe les grandes entreprises

18h00 ▪ 6 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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Une crise sans précédent ébranle aujourd’hui l’économie mondiale : les grandes entreprises, souvent perçues comme des piliers de stabilité, vacillent sous le poids de défaillances records. Au troisième trimestre 2024, 127 sociétés qui affichent chacune un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros ont déclaré faillite. Cette statistique dépasse de loin les moyennes observées avant la pandémie, ce qui révèle une accélération critique des fragilités économiques. Un tel phénomène s’insère dans un contexte marqué par les séquelles de la crise sanitaire et une hausse rapide des taux d’intérêt, deux facteurs ayant mis à rude épreuve les trésoreries des entreprises. Parallèlement, la fin des mesures de soutien mises en place pendant la Covid-19 a exposé de nombreuses sociétés à des coûts accrus et à des restructurations incontournables. Ces défaillances, particulièrement concentrées en Europe, posent la question des limites structurelles de certains secteurs et de la capacité des entreprises à affronter un environnement économique en mutation rapide.

Un bureau en désordre, avec des papiers financiers marqués de rouge et un graphique plongeant sur un écran. Un cadre supérieur, désespéré, tenant une pancarte « faillite » ce qui symbolise la défaillance des entreprises dans l'économie mondiale.

Un record pessimiste : les défaillances d’entreprises en chiffres

Au troisième trimestre de 2024, le nombre de grandes entreprises déclarées en faillite a atteint 127 cas, un chiffre qui dépasse largement les niveaux observés avant la pandémie. Selon une étude publiée le 15 octobre 2024 par Allianz Trade, cette hausse représente une augmentation de 42 cas supplémentaires par rapport à la moyenne pré-2020. « Nous sommes vraisemblablement sur une année record depuis que nous avons commencé à surveiller ces données », a déclaré Maxime Lemerle, analyste principal des défaillances chez Allianz Trade. Grâce à l’élargissement de l’analyse aux trois premiers trimestres de l’année, le bilan grimpe à 344 entreprises ayant cessé leurs activités, un chiffre qui excède ceux enregistrés au cours de plusieurs années marquées par des crises économiques, notamment entre 2015 et 2019.

Cette vague de défaillances s’explique en partie par la hausse rapide et prolongée des taux d’intérêt. Le durcissement monétaire a alourdi les charges financières de nombreuses entreprises, ce qui a affecté particulièrement les secteurs déjà fragiles tels que la construction et le commerce de détail. En parallèle, la fin des mesures de soutien économique instaurées durant la pandémie a privé de nombreuses sociétés d’un amortisseur essentiel face à leurs difficultés financières. Ces conditions ont exacerbé la vulnérabilité des entreprises n’ayant pas su s’adapter aux mutations du marché. Parmi les exemples emblématiques, le groupe Tupperware, autrefois leader industriel, a été fortement affaibli par un virage tardif vers le commerce en ligne. Ce cas illustre une tendance plus large : l’incapacité de certaines entreprises à anticiper les changements structurels dans leur secteur.

Les impacts régionaux et sectoriels d’une crise mondiale

L’Europe de l’Ouest reste la région la plus impactée par cette vague de défaillances, avec 276 cas sur 436 recensés au cours des quatre derniers trimestres. Cette prédominance reflète une conjoncture économique particulièrement tendue sur le continent, où les coûts élevés de l’énergie et les tensions sur les chaînes d’approvisionnement ont aggravé les difficultés des entreprises. Toutefois, la crise ne se limite pas à l’Europe. En Amérique du Nord, 73 grandes entreprises ont également été frappées, ce qui constitue un retournement de tendance après une décennie de baisse continue des faillites. Les projections d’Allianz Trade indiquent une hausse de 12 % des défaillances pour les États-Unis, un indicateur clair d’une dégradation économique. En Asie-Pacifique, les défaillances ont touché 62 entreprises, principalement sous l’effet de la pression sur le secteur immobilier chinois, déjà fragilisé par le resserrement des conditions de crédit.

Au-delà des chiffres, les conséquences humaines et économiques de cette crise sont considérables. En Europe et en Amérique du Nord, près de 1,6 million d’emplois sont directement menacés par ces faillites, une situation qui risque d’aggraver les inégalités sociales et d’accentuer les tensions sur le marché du travail. Les sous-traitants et les fournisseurs, qui dépendent souvent des grandes entreprises, subissent à leur tour un impact financier majeur, ce qui amplifie les effets en cascade sur les écosystèmes économiques régionaux. Ainsi, la Banque de France prévoit par ailleurs une aggravation de la situation en 2025, avec une estimation de 67 000 défaillances dans l’Hexagone. Ces perspectives renforcent l’urgence d’une réponse économique concertée pour limiter l’étendue des dégâts et stabiliser les secteurs les plus exposés.

Les défaillances record des grandes entreprises interrogent sur la capacité des économies mondiales à surmonter des crises systémiques de cette ampleur. Si les pressions liées aux taux d’intérêt élevés et aux coûts accrus perdurent, de nombreux experts anticipent un impact croissant sur les PME et d’autres secteurs stratégiques. Cette situation, amplifiée par les mutations structurelles de plusieurs industries, souligne la nécessité pour les entreprises de revoir leurs modèles opérationnels et de renforcer leur flexibilité face aux chocs économiques. Plus qu’un simple avertissement, cette crise constitue un changement majeur dans la manière d’appréhender la gestion des risques et la résilience à l’échelle mondiale. Sans actions rapides et coordonnées, le risque d’un effet domino pourrait mettre en péril une reprise économique durable.

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Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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