Économie : Le marché immobilier français en pleine débâcle

Le secteur immobilier français traverse une crise majeure, surpassant les scénarios les plus sombres. Les dernières statistiques des Notaires de France révèlent un ralentissement brutal des transactions et une dévaluation générale des biens immobiliers.

Chute historique des ventes

Le volume des transactions immobilières s’effondre. Avec seulement 793 000 ventes de logements anciens sur les douze derniers mois à fin mai 2024, on constate une baisse de 22,6% par rapport à l’année précédente. Le marché n’avait pas connu un tel niveau depuis décembre 2015.

Edouard Grimond, porte-parole du Conseil supérieur du notariat, exprime son inquiétude : « Nous anticipions une baisse des ventes, mais pas d’une telle ampleur« . Les prévisions pour la fin de l’été sont encore plus alarmantes, avec un risque de passer sous la barre des 750 000 transactions annuelles.

Cette dégringolade s’explique par plusieurs facteurs :

• Resserrement des conditions d’octroi de crédits immobiliers
• Conjoncture économique instable et inflation persistante
• Érosion du pouvoir d’achat des ménages
• Incertitude politique suite à la dissolution de l’Assemblée nationale

Dépréciation généralisée de l’immobilier

La baisse des prix s’accentue sur l’ensemble du territoire. Au premier trimestre 2024, les logements anciens ont perdu 5,2% de leur valeur sur un an en France métropolitaine, touchant tant les appartements (-5,5%) que les maisons (-4,9%).

L’Île-de-France est particulièrement touchée avec une chute de 8,1% sur un an. À Paris, le prix moyen au mètre carré est tombé à 9 490 €, soit un recul de 7,9%.

Les projections pour fin août 2024 prévoient une stabilisation de la baisse autour de -4,8% sur un an. Cependant, certaines métropoles comme Lyon, Nantes ou Tours ont déjà enregistré des baisses supérieures à 10% pour les appartements.

Le secteur de la construction neuve n’est pas épargné. Les mises en chantier et les permis de construire affichent des baisses respectives de 21,5% et 15% sur un an. Les mises en vente et réservations de logements neufs s’effondrent également de 38% et 25%.

Cette crise immobilière sans précédent soulève de nombreuses interrogations sur l’avenir du secteur et ses répercussions sur l’économie française. La rentrée de septembre 2024 sera décisive pour déterminer si le marché peut rebondir ou si la tendance baissière se poursuivra.