Économie : La Chine remodèle l’ordre mondial

L’hégémonie américaine et occidentale est remise en question par la montée en puissance de la Chine. Alors que Pékin continue de renforcer son influence économique à travers le globe, les perceptions varient fortement selon les niveaux de revenus des nations. Cette analyse explore comment la Chine redessine le paysage économique mondial et les réactions contrastées de différentes régions du monde à cette évolution.

La perception de l’influence économique chinoise

La Chine, déjà crainte par l’UE, exerce une influence économique considérable dans le monde entier, selon une récente enquête du Pew Research Center menée dans 35 pays. Cependant, cette influence est perçue différemment selon le niveau de revenu des nations.

Dans les pays à revenu intermédiaire, 47% des sondés voient cette influence d’un bon œil, tandis que dans les pays à revenu élevé, 57% la perçoivent négativement.

Aux États-Unis, par exemple, environ 75% des Américains jugent négativement l’impact économique chinois.

Depuis 2019, cette perception négative a augmenté dans des pays comme l’Argentine, le Brésil, Israël, le Japon, la Corée du Sud et la Tunisie.

Ce décalage dans les perceptions souligne les craintes que suscitent les pratiques environnementales et le traitement des travailleurs par les entreprises chinoises, particulièrement dans les pays à revenu intermédiaire.

Les investissements chinois et leur impact

Le lancement de l’initiative Belt and Road par la Chine en 2013 a marqué un tournant dans sa stratégie d’investissement mondial, atteignant aujourd’hui près de 3 trillions de dollars d’investissements directs étrangers. Cette initiative a permis à de nombreux pays de recevoir des financements pour des projets d’infrastructure, mais elle a également soulevé des controverses.

Bien que les populations de pays comme la Thaïlande (81%), le Kenya (80%) et le Bangladesh (79%) voient ces investissements positivement, des préoccupations demeurent quant à leur impact environnemental et social. On dirait les mêmes accusations contre le bitcoin (BTC).

Par exemple, au Ghana et en Afrique du Sud, une majorité de personnes estiment que les entreprises chinoises ne protègent pas suffisamment l’environnement.

De plus, dans plusieurs pays, on critique le traitement des travailleurs locaux par ces entreprises. Comme le souligne un expert :

« Le défi pour les entreprises chinoises est de prouver qu’elles peuvent être de bons citoyens d’entreprise, non seulement à travers leurs investissements, mais aussi par leurs pratiques éthiques. »

L’économie mondiale et les disputes territoriales en Asie-Pacifique

Les disputes territoriales de la Chine dans la région Asie-Pacifique exacerbent les tensions géopolitiques, notamment dans la mer de Chine méridionale et autour des îles Spratleys. Ces conflits préoccupent grandement les pays voisins.

Aux Philippines, par exemple, 91% des personnes sont inquiètes des tensions frontalières avec la Chine. Des incidents comme la collision entre des navires chinois et philippins amplifient ces inquiétudes. En Australie, au Japon, en Malaisie et en Corée du Sud, environ trois-quarts des sondés partagent ces préoccupations.

Toutefois, dans des pays comme la Malaisie et la Thaïlande, une majorité considère que la Chine contribue à la paix et à la stabilité mondiales.

Ces opinions contrastées illustrent la complexité des relations avec la Chine dans cette région stratégique.

Points clés :

• La perception de la Chine varie fortement selon le revenu des pays ;
• Les investissements chinois sont vus positivement dans certains pays, mais suscitent des préoccupations environnementales et sociales ;
• Les disputes territoriales en Asie-Pacifique soulèvent des inquiétudes sur la stabilité régionale.

La Chine s’impose de plus en plus comme un acteur économique majeur, modifiant les dynamiques mondiales. Toutefois, comme le souligne cette analyse de notre confrère, l’avenir des relations économiques mondiales dépendra de la capacité de la Chine à dissiper les inquiétudes environnementales et sociales liées à ses investissements.