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Économie : À peine réélu, Trump promet des tarifs douaniers inédits contre Pékin

ven 08 Nov 2024 ▪ 5 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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À peine réélu, Donald Trump fait part de ses intentions de poursuivre une politique protectionniste sans concession, et cherche à imposer des droits de douane records sur les importations chinoises. Une démarche qui rappelle son premier mandat, où de lourdes sanctions douanières avaient créé un précédent dans la guerre commerciale sino-américaine. Mais cette fois, dans un contexte post-pandémique où l’économie mondiale est encore fragile, les répercussions pourraient s’avérer plus conséquentes. Tandis que Pékin prône le dialogue, le monde se prépare à une nouvelle phase de confrontation commerciale aux effets potentiellement globaux.

Un dirigeant des États-Unis serrant fermement la main d’un homme d’affaires originaire de Chine. Leurs expressions sont sérieuses et tendues, donnant une impression de guerre commerciale malgré la poignée de main.

Un bras de fer tarifaire sans concession

Donald Trump, fraîchement revenu sur la scène politique, a exprimé sa volonté d’imposer des tarifs douaniers de 10 % à 20 % sur l’ensemble des produits importés aux États-Unis. En ce qui concerne les biens en provenance de Chine, les taux pourraient atteindre des niveaux inédits, entre 60 % et 100 %. Selon Steven Mnuchin, ancien secrétaire au Trésor sous Trump, ces mesures sont nécessaires, car selon lui, « la Chine ne respecte pas tout ce qui a été signé lors de la première phase de l’accord commercial ». À travers une imposition de telles taxes, Trump souhaite « forcer Pékin à revenir à la table des négociations » et rétablir une équité que son administration considère compromise par des pratiques commerciales chinoises jugées protectionnistes. Mnuchin précise : « nous avons des échanges commerciaux à sens unique. Notre marché est totalement ouvert à leur commerce et leurs investissements, le leur est fermé ».

L’objectif de cette stratégie est double. D’une part, elle vise à créer un levier pour contraindre la Chine à ouvrir davantage son marché aux entreprises américaines, et de l’autre, elle cherche aussi à financer les réductions d’impôts que Trump entend instaurer pour les sociétés américaines. En effet, cette politique protectionniste se place dans une vision économique où la taxation des importations chinoises pourrait, en théorie, permettre aux États-Unis de récupérer une partie de leur déficit commercial et de stimuler l’industrie domestique. Cependant, l’efficacité d’une telle approche reste débattue, car certains économistes avertissent des effets de rétorsion de la Chine et des conséquences potentielles pour le consommateur américain.

Un appel au dialogue et des avertissements de Pékin

Face à cette offensive américaine, la Chine a réagi via un appel à la « coopération ». Elle a mis en garde contre les effets d’une escalade. Pour le président chinois Xi Jinping, il n’y aurait « pas de gagnants dans une guerre commerciale », et celle-ci risquerait de nuire aux deux pays concernés, mais également à l’économie mondiale. En effet, Pékin tente de maintenir une position modérée, et souligne que l’ouverture des discussions est préférable à des confrontations qui pourraient mener à une spirale de mesures et de représailles. Toutefois, à travers le rappel des difficultés posées par la pandémie du Covid-19 qui ont empêché la Chine de respecter pleinement les termes de l’accord commercial de 2020, Pékin tente de temporiser et reste attentif aux intentions réelles de Washington.

Alors que Trump et son équipe tablent sur des sanctions douanières pour créer une pression économique, la Chine, elle, pourrait envisager des contre-mesures. Toutefois, Pékin semble miser sur un maintien des canaux de communication, conscient que les retombées d’un affrontement commercial majeur pourraient être dommageables pour son économie déjà en phase de ralentissement. La prudence affichée par Xi Jinping s’explique aussi par la volonté de renforcer les liens avec d’autres partenaires économiques, comme l’Union européenne, qui pourrait se retrouver dans une position stratégique face à ces tensions.

Si cette politique de durcissement se poursuit, les impacts pourraient dépasser le cadre d’une simple rivalité commerciale sino-américaine. L’Europe pourrait être tentée de renforcer ses propres barrières commerciales pour protéger son marché face aux fluctuations des tarifs mondiaux. Dans cette optique, les entreprises américaines et chinoises, quant à elles, devront ajuster leurs chaînes d’approvisionnement et leurs stratégies internationales pour répondre aux nouvelles contraintes. L’issue de cette guerre commerciale pourrait également influencer les politiques commerciales d’autres pays, qui devront naviguer entre les deux superpuissances pour éviter des répercussions économiques majeures.

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Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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