Dollar en déperdition, dettes, inflation galopante… : La faute à Richard Nixon ?

15 août 1971 – 15 août 2023 : cela fait 52 ans que Richard Nixon a mis fin à la convertibilité dollar-or. Par cette décision, le président américain a tourné le dos au système étalon-or, vieux d’un siècle et demi. Et par la même occasion les accords de Bretton Woods volaient en éclats. Or, par la même décision, il pensait remédier à plusieurs maux affectant les États-Unis : fuite de l’or, inflation, etc. À partir de là, le billet vert a régné en maître à l’échelle planétaire. Sauf que son hégémonie est de plus en plus contestée 52 ans plus tard.

On n’a pas oublié le « choc Nixon »

À l’heure où les pays comme la Chine, la Russie et bien d’autres encore qui iront rejoindre prochainement les BRICS ne jurent que par la dédollarisation, un petit survol du « Nixon Shock » s’impose.

In 1971, growing costs of the Vietnam War and domestic programs caused inflation and a gold outflow from the US. To stabilize the economy, President Richard Nixon set a plan in motion known as the Nixon Shock.

On August 15, 1971, Nixon addressed the nation on TV, stating the US… pic.twitter.com/xwtQrLu5Fu

— Logan Ankenbrandt (@logananks) August 13, 2023

Dans ce tweet, le spécialiste de la Finance Logan Ankenbrandt résume la situation vécue par les Américains à l’époque de Nixon.

Il a notamment évoqué la soudaine apparition télévisée de ce dernier où il a déclaré que :

« …les États-Unis allaient temporairement suspendre la conversion des dollars en or, dévaluant ainsi le dollar ».

Parallèlement, Nixon a également pris des mesures afin de stopper les hémorragies liées aux dépenses astronomiques liées à la guerre du Viêt Nam, d’endiguer l’inflation galopante de l’époque et aussi de redorer l’image du « billet vert ».

Il y avait eu à la même époque d’autres décisions cruciales prises par le président Nixon : gel des salaires et des prix pendant 90 jours, réductions d’impôts, surtaxe sur les produits importés, etc.

Conséquences : le dollar a repris du poil de la bête. Les États-Unis ont également pu garder un certain degré de transcendance financière à l’échelle planétaire. Cela malgré la montée d’autres puissances comme le Japon et l’Europe…

En même temps, le pays de l’Oncle Sam s’arrogeait de droits de tirage spéciaux pour corriger les éventuels problèmes de parités et de disproportions excessives à l’origine des soucis économiques du pays.

Sauf que la fin des accords de Brettons Woods a remis les États-Unis sur les rails. « L’inflation diminua, de même que le chômage », poursuit Ankenbrandt.

Chez les alliés, cette décision de Richard Nixon inquiète.

« La nouvelle a stupéfié le monde entier et a fait chuter les marchés boursiers mondiaux. Les partenaires commerciaux y ont vu une violation des accords de Bretton Woods qui avaient stabilisé la monnaie et le commerce après la guerre. Les principaux détenteurs de dollars étrangers s’inquiètent de la valeur de leurs avoirs. Des voix se sont élevées pour demander la démission de Nixon », précise à nouveau Logan Ankenbrandt

52 ans plus tard, quid de la santé du dollar ?

52 years ago today, President Nixon suspended convertibility of the US dollar to gold. pic.twitter.com/ezKQUI0iuw

— Watcher.Guru (@WatcherGuru) August 15, 2023

« Il y a 52 ans aujourd’hui, le président Nixon suspendait la convertibilité du dollar américain en or. »

Logan Ankenbrandt a conclu son tweet par cette phrase :

« Le choc Nixon a révélé la puissance et l’indépendance de la politique budgétaire américaine. Les décisions unilatérales ont inquiété les alliés, mais ont apporté un soulagement à court terme, au prix d’une remise en cause du système monétaire international. Cet évènement a démontré l’interdépendance économique mondiale. »

Et il a raison d’évoquer ce « soulagement à court terme » car l’administration américaine actuelle, dirigée par Joe Biden, ne cesse de remuer ciel et terre dans sa lutte contre l’inflation. Certes, il y a eu ralentissement de l’inflation dans le pays, avec un taux de plus de 3 % (source : La Tribune), mais la bataille risque de perdurer.

D’ailleurs, les recours fréquents et sans limites de la FED à la planche à billets prouvent que les États-Unis peinent à gérer leurs dettes. Les hausses répétitives des taux d’intérêt américain, qui ont rendu le dollar puissant dans les années 80, ne pourront plus produire les effets escomptés. Le système américain semble vraiment malade.

Le pouvoir d’achat des Américains en a pâti, au point de pousser l’économiste Peter Schiff à dicter un abandon du dollar. À ces yeux, le gouvernement a menti sur les chiffres concernant l’inflation. Également, il a signalé que la Maison Blanche est en train de minimiser la récession à venir, et qui « va être grave ».

Les effondrements successifs de banques comme Silicon Valley, Silvergate, PacWest… en disent long sur ces nouveaux maux affectant l’économie américaine.

Comme solution, cet économiste propose de se tourner vers d’autres alternatives comme l’or.

Certains analystes comme Paul Rayan, ont déjà alerté sur l’immensité de la dette des États-Unis, ainsi que leur impact sur le monde. D’autres, plus avisés, comme Arthur Hayes et Robert Kiyosaki proposent le bitcoin comme solution.

D’ailleurs, d’autres cryptomonnaies viennent compléter cet actif phare créé par Satoshi Nakamoto. N’est-ce par pour cette raison que les Donald Trump et Robert F. Kennedy n’hésitent pas à en acheter et à séduire les électeurs avec ? Certainement, l’après-Joe Biden verra une ruée vers les crypto-actifs.