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Dire « merci » à ChatGPT coûte une fortune à OpenAI, selon Sam Altman

11h00 ▪ 5 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
S'informer Intelligence Artificielle

Et si dire « merci » à une intelligence artificielle coûtait des millions ? Sam Altman, PDG d’OpenAI, révèle que les marques de courtoisie dans les requêtes adressées à ChatGPT pèsent lourd sur les coûts opérationnels. Derrière ces interactions humaines anodines se cache une tension inattendue entre convivialité et performance technique. Ce paradoxe pose des questions capitales sur le design des IA, leurs usages quotidiens et la soutenabilité économique d’un modèle en pleine expansion.

Un dialogue avec un humanoïde animé par l'IA et Sam Altman.

En bref

  • Sam Altman révèle que les marques de politesse adressées à ChatGPT engendrent des coûts opérationnels significatifs pour OpenAI.
  • Chaque mot supplémentaire dans les requêtes alourdit le traitement, augmente la consommation énergétique et pèse sur l’infrastructure.
  • Malgré ces surcoûts, OpenAI choisit de maintenir une expérience utilisateur fluide et naturelle.
  • L’entreprise vise une croissance rapide de ses revenus, mais n’envisage pas de rentabilité avant plusieurs années.

La politesse numérique, une charge bien réelle pour OpenAI

Lors d’une prise de parole relayée par Bloomberg, Sam Altman a révélé une conséquence inattendue des usages linguistiques dans les échanges avec ChatGPT :

Les gens disent s’il vous plaît et merci à ChatGPT, ce qui est charmant, mais cela nous coûte énormément d’argent.

Selon le PDG d’OpenAI, ces formules de politesse, bien que socialement valorisées, alourdissent le traitement des requêtes et entraînent des dépenses supplémentaires estimées à plusieurs dizaines de millions de dollars. Il souligne le 17 avril 2025 sur le réseau social X (ex Twitter) à quel point les comportements humains, même bienveillants, peuvent impacter les modèles économiques des géants technologiques.

Plusieurs éléments techniques expliquent cette situation :

  • Chaque mot compte : les formulations polies allongent les requêtes et augmentent le nombre de tokens traités, ce qui sollicite davantage les ressources de calcul.
  • Une consommation énergétique accrue : bien que certaines estimations font état de 3 wattheures par requête, des évaluations plus récentes indiquent une consommation d’environ 0,3 wattheure grâce aux améliorations de l’efficacité. À titre de comparaison, ce débat autour de l’impact énergétique rappelle celui qui entoure le bitcoin, souvent critiqué pour sa forte consommation liée au minage.
  • La scalabilité impactée : avec des millions d’interactions quotidiennes, la répétition de requêtes plus longues amplifie l’impact sur les infrastructures.
  • Un effet cumulatif : ce coût additionnel se manifeste sur l’ensemble de l’écosystème d’utilisation, des utilisateurs gratuits aux clients payants.

En somme, la politesse dans les interactions numériques, valorisée sur le plan éthique et humain, représente un défi concret en matière de performance technique et de maîtrise budgétaire pour les acteurs du secteur de l’IA.

Pourquoi tant de gentillesse envers une IA ?

Au-delà des chiffres, les motivations des utilisateurs à s’adresser avec respect à une intelligence artificielle sont multiples, et parfois inattendues. Une enquête menée en décembre 2024 par le think tank Future révèle que 67 % des utilisateurs américains se montrent polis avec les assistants IA.

Parmi eux, 55 % affirment que c’est tout simplement « la bonne chose à faire », tandis que 12 % admettent craindre d’être jugés ou pénalisés à l’avenir si l’on dotait l’IA d’une forme de conscience ou de mémoire.

L’ingénieur, Carl Youngblood, explique sa position sur la plateforme X ce 17 avril :

Traiter les intelligences artificielles avec courtoisie est pour moi un impératif moral. Je le fais par intérêt personnel.

Il estime que l’irrespect envers une machine pourrait rejaillir sur ses propres compétences relationnelles humaines.

Cette perception d’un lien éthique avec les machines révèle une tendance de fond : les utilisateurs projettent des normes sociales sur les technologies, comme si l’IA méritait d’être traitée comme un pair. Aussi, certains internautes expliquent vouloir « s’entraîner » à la gentillesse, même dans un cadre numérique, pour conserver une forme de civilité dans leur quotidien.

D’autres, plus pragmatiques, pensent que cette posture pourrait leur porter chance si un jour l’IA devenait capable de se souvenir des interactions passées. Cette projection interpelle sur notre rapport aux technologies et l’illusion de réciprocité que peut induire un chatbot performant.

Si, pour l’instant, OpenAI ne prévoit aucune mesure technique pour filtrer ou ignorer les mots de politesse, la question pourrait émerger dans les mois à venir. À mesure que l’IA s’intègre dans les usages quotidiens et que la demande mondiale explose, le besoin d’optimisation énergétique deviendra critique. Entre humanisation des interfaces et rationalisation des coûts, les développeurs devront peut-être trancher : la politesse a-t-elle sa place dans les requêtes adressées à une machine ? Et si oui, à quel prix ?

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Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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