Des escrocs ont volé environ 500 millions de dollars à des francophones, via les cryptos
La promesse des actifs numériques de multiplier rapidement les investissements a attiré des millions de personnes vers des plateformes de mauvaise foi, au cours de ces dernières années. On ne compte plus les arnaques, ni le nombre de victimes, tellement elles sont nombreuses. Récemment, des chercheurs ont découvert un système qui a réussi à prendre près de 500 millions de dollars, via des cryptos, à des utilisateurs francophones. Décryptage.
CryptoLabs, un système bien organisé et sophistiqué
Le monde des actifs numériques est habitué aux arnaques. Mais il y en a très peu qui ciblent spécifiquement le monde francophone. Il y a quelques jours, des chercheurs de Group IB, une société spécialisée dans la lutte contre les cyber-crimes a révélé dans un rapport, l’existence de CryptoLabs. C’est un vaste réseau d’escroquerie basé sur les cryptos.
Actif depuis 2018, le système aurait jusque-là, causé un préjudice de près de 500 millions de dollars, en ciblant uniquement les francophones. Les pays où il a fait le plus de victimes sont la France, la Belgique et le Luxembourg.
« CryptosLabs est une entreprise illicite bien organisée. Elle dispose d’une hiérarchie de caïds, d’agents commerciaux, de développeurs et d’opérateurs de centres d’appels. Collectivement, ils pourraient avoir gagné jusqu’à 480 millions d’euros depuis son lancement. D’un point de vue opérationnel, c’est une entreprise informatique rentable bien organisée et entièrement automatisée », indique le rapport de Group IB.
Quid de son modus operandi ?
CryptoLabs crée de faux sites internet censés appartenir à des banques et à des sociétés de crypto grand public. Group IB a indiqué que CryptoLabs contrôle pas moins de 300 faux domaines. Ceux-ci couvrent notamment des organisations de cryptos, de fintech, des entreprises bancaires et de gestion d’actifs. Ceci, afin de convaincre ses victimes d’acheter de fausses actions, des NFT et des cryptos. Les sites offrent généralement des retours sur investissements assez intéressants.
Le rapport fait remarquer qu’avec les interfaces logicielles bien développées de ses sites, CryptoLabs donne aisément un sentiment de légitimité. Le système investit tellement dans sa communication en ligne que les moteurs de recherche incitent les utilisateurs à cliquer sur ce qu’ils croient être une entreprise légitime.
« (…) Les visiteurs doivent d’abord saisir leurs coordonnées pour y accéder. Ensuite, le centre d’appels de l’escroc est prévenu et contacte ensuite la victime. De faux vendeurs, managers ou investisseurs guident ensuite les utilisateurs à travers un processus de vérification avec un droit d’entrée de 300 dollars et de multiples documents à signer. Une fois leur demande approuvée, les utilisateurs se voient présenter une plate-forme de négociation d’apparence lucrative. Si les utilisateurs souhaitent effectuer un retrait, ils doivent payer des frais supplémentaires », a-t-on lu dans le rapport.
Malheureusement, le système est toujours en activité et continue de faire des victimes.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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