Dakar Bitcoin Days : Top départ aujourd'hui !
C’est parti, le premier forum Bitcoin (BTC) a débuté ce matin avec déjà de nombreuses conférences qui ont permis d’entrer dans le vif du sujet. Les thèmes abordés ce jour ont permis de brosser un panorama étendu sur les questions liées à Bitcoin. Ce qui a été très bénéfique vu les besoins d’information que les cryptomonnaies nécessitent. Nous proposons ici une petite sélection de ce qui s’est dit dans quelques conférences de la journée.
Pour rappel, l’intégralité du programme de la manifestation est accessible ici.
Conférence La monnaie, son histoire, ses dérives et la naissance de Bitcoin
Abdoulaye Ndiaye, assistant professeur à l’université de New-York, explique que face au Franc CFA, relique coloniale et dont la valeur intrinsèque ne représente pas la réalité du Sénégal et des autres pays, on a le Bitcoin, qui est une monnaie globale universelle qui n’est pas exposée à l’inflation.
Pour Dominique Yamb Ntimba, philosophe et économiste, le Bitcoin préserve les libertés fondamentales des individus, ce que le système Fiat classique ne garantit pas. Il explique ensuite que le pourcentage de frais pour les transferts d’argent se situent en moyenne entre 6% et 8%. Avec parfois des pointes jusqu’à 22%. Et de révéler que ces frais ont baissé au Salvador depuis l’introduction du Bitcoin et la concurrence dans ce secteur que cela a induit.
La question du tiers de confiance a également été abordée. La collecte et la surveillance des données personnelles par entreprises et états pose un problème de liberté personnelle. D’une manière générale, les relations directes entre les individus sont combattues par les états, qui poussent toujours à passer par des intermédiaires afin de pouvoir garder le contrôle. Face à cela, la décentralisation est nécessaire.
Dominique Yamb Ntimba s’est ensuite livré à un plaidoyer contre le fonctionnement du Franc CFA et de son fameux compte d’opération, qui ponctionne une partie importante des ressources exportatrices des pays de la zone CFA. Comble de l’ironie, une partie de ces fonds servent à l’Agence France Développement (AFD) pour financer des opérations dites de développement à des taux consistants. Alors que ces initiatives auraient dû relever de la souveraineté nationale de ces mêmes états. On se trouve donc face à une double confiscation de souveraineté. L’exemple récent du Mali qui a décidé d’interdire les activités de l’AFD et des ONG qui gravitent autour est éloquent.
Le Bitcoin permettrait donc de s’affranchir du Franc CFA et de ne plus laisser de réserves à la Banque de France. Egalement, les détournements de fonds publics ne seraient plus possible. Selon lui, « le Bitcoin ne doit plus être vendu mais gagné ». On doit sortir du trading afin que les bitcoins puissent être versés sous forme de revenus et de paiements de salaire. Et de conclure : « Par sa résistance à la censure, Bitcoin est un outil de paix mondiale ».
Conférence Mutations de la Finance : TradFi, DeFi, Stablecoin, CBDC, Bitcoin
Toffene Kama, investisseur, a établi un parallèle intéressant entre Bitcoin et le commerce du sel en Afrique, où il y avait des échanges économiques entre le sud (grains) et le nord (sel), qui ont permis l’émergence des empires du Mali et d’Ethiopie. On s’échangeait le sel contre de l’or. Le sel avait donc à la fois une valeur transactionnelle et utilitaire, une idée que l’on retrouve dans les débats sur Bitcoin.
Conférence L’impact économique et géopolitique du Bitcoin dans le monde
Selon Abdoulaye Ndiaye, il est peu probable que les états développés se passent spontanément des FIAT. L’adoption se fera progressivement sur le terrain avec une acceptation progressive par les acteurs professionnels et particuliers.
D’autre part, au lieu d’une adoption en bonne et du forme, un état peut être tenté d’accumuler des réserves conséquentes de bitcoins afin de se prémunir contre d’éventuelles sanctions internationales, ce qui lui permettrait de continuer à commercer à l’extérieur.
Selon lui, les CDBC représentent une dérive vers l’autocratie. Par ailleurs, dans les systèmes traditionnels, le détail des transactions sont confidentielles alors que les acteurs ont l’obligation d’être identifiés. Alors que pour des raisons de transparence et de respect de la vie privée, çà devrait être l’inverse. Ce que propose justement Bitcoin. Ainsi, la CDBC e-Naira au Nigéria reste très peu utilisée alors quel le taux d’utilisation du Bitcoin y est très développé.
Car selon Abdoulaye, pourtant universitaire, ce ne sont pas les académiciens qui vont faire bouger les choses mais les activistes sur le terrain.
Conférence Bitcoin, Blockchain, CBDCs, antagonismes et/ou complémentarité ?
Débat animé, où l’on a vu Seydou Bocoum (PhD candidate), défendre avec zèle les vertus des CDBC et faire part de son scepticisme sur Bitcoin. Une tâche courageuse face aux autres panélistes déjà acquis à la cause. Un débat contradictoire qui aura permis au public de faire ses propres opinions.
La prochaine journée offrira d’autres débats tout aussi enrichissants, tout en étant plus orientée technique.
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Entrepreneur en informatique et résident en terres africaines depuis une quinzaine d'années. Dans ce monde incertain et vacillant, je considère le bitcoin et les cryptos comme l'une des meilleures opportunités face aux défis qui nous attendent.
Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.