Cryptomonnaies : 3 bonnes raisons de réguler
Décentralisation, absence de contrôle, liberté de transactions… Ces quelques termes caractérisent fidèlement l’univers crypto depuis son apparition. Cela est encore vrai à ce jour. Du moins en partie. Les institutions de nombreux États à travers le globe se sont lancées dans un mouvement de régulation, avec la ferme volonté de dompter les flux de cryptomonnaies. Quelles sont leurs chances de succès ? Eh bien, pas si minces que cela. Cependant, il y a dompter et dompter. Voici ce à quoi il faut s’attendre lorsqu’on parle de règlementation ou de régulation des cryptos.
- Régulation : Un concept incompatible avec la nature des cryptos ?
- Les potentiels avantages d’une régulation douce
- Une porte ouverte pour l’investissement massif ?
Régulation : Un concept incompatible avec la nature des cryptos ?
Durant les confinements liés au Covid, les cryptomonnaies ont connu un succès fulgurant. À tel point qu’elles ont atteint une valorisation d’environ 2 300 milliards de dollars. Ce qui est bien supérieur aux fameux subprimes de 2008, de 1 200 milliards. Les cryptos sont avant tout considérées comme un parfait investissement alternatif, en particulier compte tenu des crises successives de l’économie traditionnelle. C’est précisément ce point qui fonde la crainte des institutions telles que la BCE ou la Banque d’Angleterre à travers le monde entier. Que la majorité de la population délaisse les investissements traditionnels pour miser sur les cryptos. Également que les flux d’argent deviennent majoritairement intraçables et incontrôlables. Des risques tels que la fraude ou le blanchiment d’argent sont sérieusement étudiés.
Mais s’agit-il là de véritables risques, ou de simples prétextes pour prendre le contrôle d’un secteur florissant ? Là est la question. Par nature, les cryptos reposent sur les blockchains. Donc un système pleinement décentralisé, sans la moindre entité de contrôle ni de régulation. C’est le fonctionnement de base de toute blockchain et de toute crypto. Or, les institutions visent justement à réguler ce qu’il se passe tant sur les blockchains que dans les transactions de cryptos. Oui, règlementation et sphère crypto sont deux concepts incompatibles par définition. Penchons-nous toutefois sur les potentiels liés à une régulation qui se voudrait douce.
Les potentiels avantages d’une régulation douce
Alors que certains puristes de la sphère crypto soutiennent que la règlementation pourrait être préjudiciable au secteur, il est indéniable qu’une politique raisonnable pourrait permettre l’intégration des utilisateurs et des institutions grand public. Malgré leur succès, il est vrai que les cryptos ne représentent encore qu’une infime partie de l’économie mondiale. De manière à ce que toute règlementation arrive probablement plus tôt que tard. Par exemple, les sénatrices américaines Cynthia Lummis et Kirsten Gillibrand sont des figures politiques pro-cryptos ayant travaillé ardemment pour introduire des règles équilibrées, afin d’empêcher une répression de l’industrie crypto.
Beaucoup d’experts s’accordent à dire que les États-Unis ont un rôle de premier plan à jouer dans l’élaboration d’une telle politique de régulation. L’objectif est bien de faire coexister régulation, innovation et protection des consommateurs. Cela toujours dans l’optique de maintenir la flexibilité nécessaire pour assurer l’évolution continue du marché des actifs numériques.
Une porte ouverte pour l’investissement massif ?
Rien qu’au cours des deux dernières années, finance traditionnelle et finance décentralisée (DeFi) se sont confrontées à plusieurs reprises. Tant du point de vue de leurs avantages respectifs que de celui de leurs limites.
L’opinion changeante du PDG de JPMorgan, Jaimie Dimon, en est un parfait exemple. Il y a encore peu, il affirmait publiquement que le bitcoin n’a « aucune valeur intrinsèque » et que « les régulateurs vont réglementer l’enfer ». Aujourd’hui, de nombreuses sociétés de capital-risque font le pari des cryptos, et n’hésitent plus à financer développeurs et ingénieurs à travers le globe. La richesse souveraine quitte ainsi les fonds de pension et les institutions pour se diriger vers les actifs numériques. Kevin O’Leary, un homme d’affaires canadien réputé, estime que des milliards de dollars seront injectés dans la sphère crypto une fois que les règlementations seront validées. En termes de chiffres, environ 90 % du capital investi sur Terre est détenu par des fonds souverains et des régimes de retraite. Lesquels ne possèdent strictement aucune crypto.
Le règne du Bitcoin (BTC)
Ainsi, Bitcoin atteignant une capitalisation boursière de 800 milliards de dollars n’est pas une ambition pertinente. Toutefois, les institutions ont déclaré vouloir allouer entre 50 et 100 points de base aux cryptos en indexation. Or, beaucoup de ces fonds gèrent des centaines de milliards de dollars, avec le but de rester diversifiés. Une allocation de portefeuille de seulement 1 % au bitcoin et à d’autres cryptomonnaies entraînerait donc une demande sans précédent pour les actifs numériques. Dernier avantage : la volatilité des prix pourrait enfin diminuer. Les fonds vendront lorsque les prix dépasseront leur niveau d’allocation, puis rachèteront lorsque les prix tomberont en dessous. Adieu la grande volatilité.
Oui, régulation et cryptos sont incompatibles par essence. Mais lorsque nous étudions le sujet de plus près et analysons les enjeux liés à une régulation équilibrée, il semblerait au contraire que cette dernière pourrait aider la sphère crypto à atteindre des sommets encore plus élevés.
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Actuel président du Club Français de la Cryptomonnaie, ma mission est d'accompagner les entreprises ainsi que les particuliers crypto francophones pour faire de la France la première crypto nation au monde.
Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.