Crypto : Pourquoi la sentence de CZ était si légère ?

L’ex-PDG de Binance, Changpeng Zhao, alias CZ, a écopé d’une peine de seulement 4 mois de prison pour des délits financiers. Retour sur les raisons qui ont conduit à cette sentence étonnamment clémente.

Comment la réputation de CZ lui a valu une peine minimale ?

Changpeng Zhao, alias CZ, a été condamné mardi par le tribunal de Seattle à une peine de 4 mois d’emprisonnement. Cette sentence peut sembler clémente au regard des accusations portées contre l’ex-dirigeant de Binance, la plus importante plateforme d’échange crypto au monde.

L’entreprise avait effectivement conclu un accord pour s’acquitter d’une amende historique de 4,3 milliards de dollars pour infraction au Bank Secrecy Act, la législation américaine anti-blanchiment.

Au cours de l’audience de détermination de la peine, qui a duré 2h30, le juge Richard Jones, les avocats de la défense et même le procureur ont unanimement dépeint CZ comme un délinquant atypique. Ils ont évoqué un homme philanthrope, bienfaiteur, père de famille et primo-délinquant qui a fait le choix de se rendre à la justice. Une image positive qui a pesé en sa faveur.

Le juge Jones a indiqué avoir consacré son week-end à passer en revue les nombreux courriers de soutien adressés par l’entourage de CZ, à tel point que le classeur les contenant s’est littéralement disloqué sous leur volume. Il a affirmé n’avoir jamais vu une telle quantité de témoignages aussi uniformément élogieux concernant un prévenu. Des circonstances atténuantes qui ont influencé sa décision.

Des manquements sanctionnés malgré tout

La défense de CZ a également souligné que bien que résident des Émirats Arabes Unis, qui n’ont pas d’accord d’extradition avec les États-Unis, il a volontairement choisi de coopérer sans réserve avec les autorités américaines. Sa collaboration « exceptionnelle », son casier vierge et sa bonne foi ont été jugés comme des éléments déterminants.

Le juge a néanmoins tenu à rappeler que la fortune et l’influence de CZ ne le plaçaient pas au-dessus des lois. Avoir son nom associé au plus important exchange crypto ne l’autorise nullement à décider des règles qu’il respecte ou non.

En somme, avec seulement 4 mois de prison à purger, CZ semble s’en tirer à bon compte. Cet épisode pourrait n’être qu’une parenthèse dans le parcours de ce milliardaire qui entend désormais se consacrer à des projets éducatifs d’envergure. Tout porte à croire qu’il pourra reprendre ses activités dès sa libération, probablement avant la fin de l’année.