Crypto : L’IA pourrait booster les arnaques cette année !

L’industrie des cryptos, autrefois synonyme d’innovation financière, devient aujourd’hui un terrain de jeu privilégié pour des escroqueries toujours plus sophistiquées. Alors que 2024 a déjà été marquée par une explosion des fraudes numériques, Chainalysis tire la sonnette d’alarme : 2025 pourrait bien être l’année la plus lucrative de l’histoire pour les cybercriminels. L’intelligence artificielle (IA), autrefois perçue comme un atout pour renforcer la sécurité, devient désormais une arme redoutable au service des fraudeurs. Falsification d’identités, usurpation vocale, automatisation des manipulations psychologiques… les nouvelles stratégies des escrocs repoussent les limites du possible.

L’IA, moteur d’une explosion des escroqueries en 2025

Selon Chainalysis, les escroqueries liées aux cryptos ont généré environ 9,9 milliards de dollars en 2024. Mais ce chiffre, déjà colossal, pourrait franchir la barre des 12 milliards de dollars au cours de cette année 2025. La raison principale est l’essor rapide de l’intelligence artificielle générative, qui facilite la création d’arnaques de plus en plus réalistes et difficiles à détecter.

Elad Fouks, responsable des produits de fraude chez Chainalysis, explique que « l’IA générative permet désormais de créer des identités entièrement fictives, ce qui rend les contrôles KYC obsolètes et multiplie les attaques à grande échelle ». Les escrocs peuvent ainsi usurper des personnalités influentes, imiter à la perfection des voix humaines ou rédiger des textes d’une crédibilité troublante. Ces avancées technologiques leur offrent un moyen inédit de contourner les mesures de sécurité et de piéger les investisseurs les plus avertis.

Si les fausses promesses de rendement et les stratagèmes de type « pig butchering » restent les méthodes les plus utilisées, une mutation s’opère. Désormais, les escrocs ne se contentent plus d’arnaques de masse, mais développent des escroqueries ultra-ciblées, et manipulent psychologiquement leurs victimes avec une précision chirurgicale.

Une industrie du crime organisée en pleine expansion

Au-delà des avancées technologiques, c’est l’industrialisation des fraudes qui inquiète le plus les experts. Contrairement aux idées reçues, ces arnaques ne sont plus l’œuvre d’individus isolés, mais de véritables organisations criminelles, structurées comme des entreprises.

Des plateformes comme Huione Guarantee offrent par exemple un accès simplifié à des services légitimes, mais aussi à une infrastructure complète pour orchestrer des fraudes. Ces places de marché clandestines permettent aux cybercriminels d’acheter des kits d’escroquerie prêts à l’emploi, d’embaucher des développeurs spécialisés ou même d’externaliser certaines opérations à des « call centers » frauduleux.

Un tel modèle, basé sur la délégation et la professionnalisation, augmente considérablement l’efficacité des arnaques. Ainsi, les victimes tombent dans des pièges toujours plus crédibles, avec des supports marketing trompeurs, des interfaces de trading factices et un service client frauduleux, destiné à prolonger l’illusion aussi longtemps que possible.

L’enjeu est de taille : si aucune mesure préventive efficace n’est mise en place, les répercussions sur la confiance des investisseurs pourraient être dévastatrices. Face à cette menace croissante, les régulateurs et les plateformes d’échange se retrouvent sous pression. Certains envisagent déjà un renforcement drastique des protocoles de vérification et une régulation plus stricte des outils d’IA appliqués aux transactions financières. La question demeure : le secteur crypto saura-t-il s’adapter à cette nouvelle vague d’escroqueries ou sombrera-t-il dans une crise de confiance irréversible ?