Monnaies virtuelles et crypto : Le scandale des géants du gaming manipulateurs éclate

Le Web3 progresse, se métamorphosant comme une chenille en devenir papillon. Pourtant, la révolution complète n’est pas encore là, et les transformations actuelles soulèvent des polémiques. C’est dans ce contexte que sept géants du jeu vidéo sont accusés de manipuler les consommateurs par l’usage de monnaies virtuelles. Des associations de défense des consommateurs ont déposé une plainte auprès de la Commission européenne, réclamant des mesures contre ces pratiques trompeuses pouvant impacter l’industrie crypto.

L’opacité des monnaies virtuelles : un piège pour les joueurs

Activision Blizzard, Ubisoft – qui propose des NFT Lapins Crétins sur The SandBox, et d’autres grands noms du jeu vidéo sont accusés de profiter d’une astuce bien rodée : l’introduction de monnaies virtuelles pour inciter les joueurs à dépenser sans en avoir pleinement conscience. Imaginez : vous voulez acheter une arme stylée ou un costume élégant pour votre avatar, mais, surprise, il faut d’abord convertir vos euros en pièces, gemmes ou autres devises virtuelles.

Le problème ? Ces conversions rendent le coût réel de vos achats difficile à saisir. Pire encore, il n’y a aucun moyen de convertir ces fameuses gemmes ou pièces en euros une fois que l’achat est effectué. 

Résultat : les joueurs se retrouvent à acheter plus de monnaie virtuelle que nécessaire, sans comprendre combien d’argent réel ils ont dépensé. 

Selon l’UFC-Que Choisir, ce système obscur biaise délibérément la liberté de choix des consommateurs. C’est là où les éditeurs, tout en masquant le prix réel des objets, poussent les joueurs à ouvrir leur portefeuille de manière inconsidérée.

Le poids des cryptos dans l’univers des jeux vidéo

L’affaire s’inscrit dans un contexte plus large où les cryptos et les monnaies virtuelles envahissent le gaming. Avec la montée du Play-to-Earn, un nouveau modèle où les joueurs peuvent gagner de la crypto tout en jouant, la frontière entre loisir et investissement devient floue. 

Mais attention, toutes les plateformes ne jouent pas franc jeu. Si certaines, comme SpaceCatch, récompensent honnêtement les joueurs qui attrapent des aliens en gagnant des cryptos, d’autres utilisent des pratiques douteuses.

Saviez-vous que 42 % des jeux PC utilisent des monnaies virtuelles, et que sur mobile, ce chiffre atteint 81 % ? Les consommateurs, notamment les plus jeunes, sont des cibles faciles. Chaque mois, ces derniers dépensent en moyenne 40 euros dans les jeux vidéo sans toujours comprendre la valeur réelle des objets qu’ils acquièrent. 

Pour ajouter à cette confusion, les objets proposés ne sont jamais affichés en euros.

• En 2020, les achats à l’intérieur des jeux ont généré 46 milliards d’euros ;
• 84 % des jeunes âgés de 11 à 14 ans jouent aux jeux vidéo en Europe ;
• 3,6 millions de joueurs français ont déjà converti de l’argent réel en monnaie virtuelle.

Avec de tels chiffres, les éditeurs n’ont pas fini de monétiser l’engouement des joueurs pour des armes virtuelles ou des skins flashy.

Alternatives plus transparentes et légales : que faire ?

Face à ces pratiques, les associations de consommateurs, soutenues par des organisations comme l’UFC-Que Choisir et la CLCV, demandent des réformes pour encadrer ces monnaies virtuelles. Ils appellent à plus de transparence : il est urgent d’afficher les prix des objets virtuels en monnaie réelle. 

« Les joueurs ne devraient pas avoir besoin d’une calculatrice chaque fois qu’ils souhaitent prendre une décision éclairée », s’insurge Agustin Reyna, du Bureau européen des unions de consommateurs.

Et si le Web3 et la blockchain offraient une solution plus juste ? Les cryptos, bien que critiquées dans certains cas, peuvent aussi permettre aux joueurs de mieux maîtriser leurs dépenses. Certains projets montrent que des modèles de jeux Play-to-Earn où l’on gagne réellement des cryptos sont possibles. 

Plutôt que de cacher le véritable coût des achats, ces alternatives proposent aux joueurs de gagner des monnaies en participant activement au jeu, tout en rendant les transactions transparentes.

Les joueurs peuvent aussi se tourner vers des altcoins liés aux jeux vidéo, offrant de nouvelles perspectives et des récompenses plus équitables. Voici quelques altcoins populaires dans cet univers :

• Enjin Coin (ENJ) ;
• Decentraland (MANA) ;
• The Sandbox (SAND).

Ces monnaies permettent aux développeurs de créer des écosystèmes plus ouverts et centrés sur les utilisateurs, loin des pratiques opaques des géants du gaming traditionnel.

Le Play-to-Earn repose sur un principe simple : reverser aux joueurs une partie de leurs gains. SpaceCatch l’a bien compris, en leur offrant la possibilité de gagner des cryptos en attrapant des aliens.