Crypto : Le paysage concurrentiel des solutions Layer 2 en plein essor

La technologie blockchain a suscité un engouement massif en raison de la pertinence des solutions qu’elle propose. Dans un contexte où cet intérêt se renforce, un besoin croissant d’amélioration de l’efficacité opérationnelle des réseaux de blockchains émerge. Pour y répondre, les solutions de mise à l’échelle de Layer 2 se sont proposées comme des options efficientes. Ceci est particulièrement vrai pour les blockchains dites alors de première couche (Layer 1) comme Ethereum. Grâce aux solutions de mise à l’échelle Layer 2, les défis associés aux blockchains de type Layer 1 sont désormais relevés. Cependant, l’adoption croissante des solutions Layer 2 a donné naissance à un paysage complexe et concurrentiel. Une dynamique marquée par l’émergence de plusieurs projets proposant des approches variées pour résoudre les problèmes de mise à l’échelle. Alors que le marché des solutions Layer 2 est confronté à de nombreux défis, une analyse des dynamiques clés de ce marché s’impose.

Layer 2 : de quoi parle-t-on concrètement ?

Dans une récente analyse, nous évoquions des challengers menaçant de détrôner Ethereum en tant que leader du marché des Layer 1. Bien comprendre le protocole Layer 2 implique quelque peu de revenir sur la notion de Layer 1.

Ce dernier concept n’est pas sans rapport avec celui de Layer 2, objet de la présente analyse. Le lien entre ces deux notions réside dans leur interaction au sein de l’écosystème de la technologie blockchain.

Pour rappel, Layer 1, également appelé la « première couche », se réfère à la blockchain principale elle-même. Il s’agit en fait de l’infrastructure crypto fondamentale où les transactions et les contrats intelligents sont validés, enregistrés puis sécurisés. Ceci, via des mécanismes de consensus, comme la preuve de travail (PoW) ou la preuve d’enjeu (PoS).

Mais les blockchains de Layer 1 ont des limites fonctionnelles. Elles peuvent de ce fait rencontrer des restrictions. Leur capacité opérationnelle de traitement n’est pas optimale. La situation est pareille pour les frais de transaction qu’elles exigent. Ceux-ci sont généralement élevés pendant que le temps de validation des opérations est plus long.

C’est pour pallier ces entraves liées à l’exploitation des Layer 1 que blockchains de type Layer 2 ont été conçues. Elles intègrent diverses solutions de mise à l’échelle permettant de réduire la charge de travail sur la blockchain principale. Ceci, en déplaçant certaines activités en dehors de cette dernière. De plus, les protocoles Layer 2 travaillent en synergie avec la blockchain Layer 1.

Comme on peut le voir, la blockchain de couche 2 marque une avancée technologique importante. Un progrès intervenu dans un contexte de forte demande d’infrastructure blockchain efficace et jouissant d’une scalabilité performante. Un ensemble d’atouts uniques qui expliquent le développement soutenu du marché des protocoles Layer 2.

🔢[Ranking] TOP 5 Layer-2s With Highest #TVL | by @l2beat

1️⃣ @arbitrum: $5.6B
2️⃣ @optimismFND: $2.6B
3️⃣ @zksync: $405M
4️⃣ @dYdX: $338M
5️⃣ @BuildOnBase: $236M#Ranking #Layer2 #TVL pic.twitter.com/442ZaDDUdi

— BASE Daily News 🛡️ | #BuildOnBASE (@BuildOnBaseNews) August 22, 2023

Layer 2 : les tendances et les statistiques actuelles du marché 

Il faut dire que le marché des protocoles Layer 2 est extrêmement dynamique. Ceci en enregistrant une progression soutenue. Voici, en quelques données clefs, comment ce dynamisme s’exprime.

La valeur totale bloquée (TVL) des protocoles Layer 2 vaut plus de 10 milliards $

Le fournisseur de données cryptos Datawallet note une progression des solutions de Layer 2 au sein de l’écosystème Ethereum. Cette évolution est remarquable lorsqu’on observe la valeur totale bloquée (TVL) liée à cette technologie.

Depuis le mardi 8 août dernier, cette dernière a dépassé les 10 milliards $ de valorisation. La solution de mise à l’échelle de Layer 2 Arbitrum One est leader de cette tendance avec une TVL de 6,01 milliards $, pour une part de marché de 56,98 %.

Arbitrum One est suivi d’OP Mainnet qui représente 27,01 % du marché pour une TVL de 2,85 milliards $. Avec une part de marché de 4,06 %, le protocole Layer 2 zkSync vient en 3ᵉ position. Sa TVL est estimée 429 millions $. Elle est de 337 millions $ pour dYdX qui capte 3,19 % de parts de marché. Base clôt la partie, en conservant seulement 1,37 % de part de marché avec une TVL de 145 millions $.

Les protocoles Layer 2 massivement adoptés par les exchanges centralisés (CEX)

D’après Datawallet, les solutions de mise à l’échelle de couche 2 ont actuellement la cote. En particulier auprès des CEX comme Binance, Coinbase. Cette dernière par exemple a introduit sa couche 2 de base, un rollup utilisant la pile OP. La plateforme d’échange de dérivés de cryptos Bybit a fait pareil avec Mantle.

La liste n’est certes pas exhaustive. Mais ces exemples de manœuvres d’exchanges de premier plan autour des Layer 2 traduisent l’importance croissante de cette technologie. Celle-ci contribuant à renforcer l’évolutivité et l’efficacité de l’écosystème des cryptos.

Tendance migratoire vers les solutions Layer 2

Les solutions de mise à l’échelle de couche 2 sont techniquement si performantes que les blockchains alternatives de couche 1 y migrent. C’est le cas, par exemple, de Celo, un projet de blockchain développé par CLabs.

Selon les précisions de Datawallet, cette dynamique migratoire n’est pas juste une question d’interopérabilité. Au fond, ce sont les motivations financières, notamment de rentabilité économique qui sous-tendent l’adoption des Layers 2.

En optant pour cette solution technologique, les firmes cryptos veulent éviter les dépenses liées à l’émission de récompenses. Pour y arriver, elles veulent tirer parti de la sécurité de réseau Ethereum. Une stratégie qui promet d’améliorer le partage des liquidités, l’expérience des développeurs et la reconnaissance des avantages économiques de Layer 2. Par ailleurs, ce choix permet aux blockchains de Layer 1 d’allouer des ressources substantielles à l’innovation. Une politique qui marque un tournant dans l’évolution de la blockchain.

Conclusion

Il faut dire que les protocoles Layers 2 tendent à redéfinir le marché des cryptos, notamment celui de l’Ethereum. Ceci, en offrant une meilleure évolutivité qui permet de réduire les coûts de transaction. Il est clair que les solutions de couche 2 sont le fer de lance de l’évolution de l’écosystème d’Ethereum. Toutefois, comme pour toute technologie émergente, il y a des obstacles à franchir. En particulier, des problèmes potentiels de centralisation. Utilisateurs et développeurs doivent rester vigilants et comprendre les subtilités de chaque solution de couche 2. Un choix stratégique qui devrait leur permettre de faire des choix éclairés.