Crypto : Le fondateur de Hex et PulseChain accusé de détournement !

Durant le premier semestre de l’année 2023, la Securities and Exchange Commission (SEC) a entamé une série de poursuites judiciaires contre les acteurs de l’industrie crypto. Ainsi, après Coinbase et Binance, c’est au tour des entités Hex, PulseChain et Pulse X d’être dans le collimateur du gendarme financier américain. Richard Heart, fondateur de Hex, PulseChain et Pulse X se retrouve au cœur d’une série d’accusations. En effet, la SEC lui reproche de s’être illicitement enrichi via ces entités en procédant à des offres non enregistrées de titres de cryptoactifs. Au total, il aurait détourné au moins 12 millions de dollars du produit de ces offres !

Quels sont les faits ?

Tout a commencé en 2018.

Cette année-là, Richard Heart s’est mis à commercialiser Hex, en présentant cette entité comme le premier « certificat de dépôt blockchain » à haut rendement. Il a promu les jetons Hex comme un investissement conçu pour enrichir les gens. Son argument principal ? Une promesse de rendements allant jusqu’à 38 % : de quoi attirer un maximum d’investisseurs.

Cette stratégie lui a permis de vendre, entre décembre 2019 et novembre 2020, un maximum de jetons Hex dans le cadre d’une offre non enregistrée. En retour, Heart a pu collecter plus de 2,3 millions d’Ethereum (ETH). Il en aurait même profité pour « recycler » des transactions et prendre furtivement le contrôle d’un plus grand nombre de jetons. Cette nouvelle est de loin la plus scandaleuse.

D’après l’enquête de la SEC, le fondateur de Hex ne s’en est pas arrêté là. En 2021 et 2022, il a orchestré deux nouvelles offres de titres de cryptoactifs non enregistrées qui lui ont permis de lever des centaines de millions de dollars supplémentaires en cryptoactifs. Ces fonds étaient censés être utilisés pour soutenir le développement d’un prétendu réseau d’actifs crypto, PulseChain, et d’une prétendue plateforme d’échange d’actifs cryptographiques, PulseX, par l’intermédiaire de leurs jetons natifs, respectivement PLS et PLSX.

Par ailleurs, Heart aurait également tenté d’échapper aux lois sur les valeurs mobilières. En effet, il a appelé les investisseurs à « sacrifier » leurs cryptos en échange de jetons PLS et PLX. Ces différentes actions ont fini par attirer l’attention de la SEC qui a déposé une plainte contre lui.

Que reproche-t-on donc à Richard Heart ?

Face aux agissements de Richard Heart, la SEC a déposé une plainte auprès du tribunal de district des États-Unis pour le district oriental de New-York. Il faut dire que cette plainte intervient après près de cinq ans d’avertissements de la part d’analystes crypto.

La plainte de la SEC prétend que Hex, PulseChain et PulseX ont violé les dispositions relatives à l’enregistrement de l’article 5 de la loi sur les valeurs mobilières de 1993. Aussi, selon cette plainte, Heart et PulseChain ont violé les dispositions antifraudes des lois fédérales sur les valeurs mobilières.

Comme l’affirme Eric Werner, le directeur du bureau régional de Fort Worth, Heart n’a pas fait qu’appeler les investisseurs à acheter des titres d’actifs dans des offres qu’il n’a pas enregistrées. Il aurait ensuite « escroqué ces investisseurs en dépensant une partie des fonds collectés pour acheter des produits de luxe exorbitants » !

Par exemple, à travers PulseChain, Heart aurait détourné plus de 12 millions de dollars du produit de l’offre pour des achats personnels. Au nombre de ces achats, on retrouve des voitures de sport, des montres ainsi qu’un diamant noir de 555 carats connu sous le nom de « The Enigma ». Il s’agirait du plus gros diamant noir au monde !

À travers son action en justice, la SEC souhaite « protéger le public investisseur » et « tenir Heart pour responsable de ses actes ». En conséquence, elle a demandé une injonction, la restitution des gains malacquis plus les intérêts avant jugement, des pénalités et d’autres mesures équitables.

Quelle est la réaction de Heart face aux accusations ?

Face aux accusations portées à son encontre, Richard Heart a réagi dans une vidéo plutôt controversée. En effet, il a affirmé qu’il essayait de rendre le monde meilleur et d’aider les gens à investir intelligemment leur argent. Pour lui, le véritable ennemi est plutôt le gendarme financier américain dont il trouve d’ailleurs les manœuvres plus que discutables.

Richard Heart response to Gary Gensler

This is a must watch pic.twitter.com/UaCmc1ya32

— borovik.eth (@3orovik) July 31, 2023

Cette tentative pour prouver son innocence ne convainc cependant pas la communauté crypto. Celle-ci a même fait une découverte passionnante : Heart possèderait en réalité plusieurs identités qu’il utilise comme bon lui semble. Ce détail ne joue pas en sa faveur, mais corrobore plutôt la version de la SEC.

HEX founder Richard Heart, and all his other names. pic.twitter.com/G6Fmy7GKuB

— Whale (@WhaleChart) August 3, 2023

En somme, la SEC a entamé des poursuites judiciaires contre Richard Heart, fondateur de Hex, PulseChain et PulseX. Celui-ci est accusé d’avoir dérobé des millions de dollars de fonds d’investisseurs à travers ses projets, puis de les avoir utilisés pour ses achats personnels. L’affaire est en cours de traitement et suscite beaucoup l’intérêt de la communauté crypto.

Conclusion

L’affaire SEC contre Richard Heart transcende le simple scandale financier pour devenir un miroir reflétant les défis et les dilemmes de l’industrie crypto toute entière. Accusé d’avoir détourné des millions et d’avoir violé plusieurs lois, Heart se retrouve au centre d’une bataille judiciaire qui pourrait bien tracer une nouvelle voie pour la réglementation des cryptomonnaies. L’enquête met à nu les lacunes actuelles et les vulnérabilités qui subsistent dans un secteur encore jeune, remettant en question la confiance et l’éthique dans l’écosystème crypto. Le jugement à venir ne concernera pas seulement Heart et ses projets, mais sera un jugement sur l’industrie elle-même. Son issue pourrait devenir un précédent, influençant les normes, les politiques, et peut-être même l’avenir de la crypto. Dans un monde où la technologie évolue plus rapidement que la loi, cette affaire rappelle à tous que l’intégrité et la transparence demeurent fondamentales.