Crypto : Javier Milei, le président de l'Argentine, au cœur d’un scandale financier explosif

Beaucoup d’Argentins, qui espéraient un renouveau économique avec Javier Milei, commencent à déchanter. Leur président, héros autoproclamé de la lutte contre l’inflation, se retrouve aujourd’hui au centre d’un scandale financier d’envergure. Après avoir vanté les mérites de la crypto LIBRA sur X, il a vu sa valeur s’envoler à plus de 4,5 milliards de dollars… avant de s’effondrer de 94 % lorsque Milei a supprimé son post. Accusations de fraude, soupçons de « pump and dump », enquêtes judiciaires et menaces de destitution : le président argentin est aujourd’hui dans l’œil du cyclone.

Scandale crypto en Argentine : un « rug pull » présidentiel ?

L’affaire commence en fanfare le 14 février. Un simple post de Javier Milei sur X fait exploser la valeur du token LIBRA, projet présenté comme un moyen de relancer l’économie argentine via la blockchain. En quelques heures, le token atteint une capitalisation de 4,56 milliards de dollars. 

Euphorie générale… jusqu’à ce que Milei efface son post. Panique sur les marchés : le token Libra s’effondre de 94 %, et les investisseurs voient leurs économies partir en fumée.

Derrière cette chute, des mouvements suspects sont détectés. Selon Dex Screener, les sept principaux traders de LIBRA auraient réalisé en moyenne 4,95 millions de dollars chacun. 

Dès les premières heures, les insiders du projet auraient liquidé plus de 87 millions de dollars, laissant les investisseurs lambda sur le carreau. 

« Se acabó la joda ! » (« La fête est finie ! »), s’indigne l’avocat Agustín Rombolá, qui porte plainte pour escroquerie et manipulation de marché.

Face à ce chaos, Milei tente de jouer la carte de la transparence. Il demande à l’Office Anti-Corruption d’enquêter sur son propre gouvernement, assurant qu’il ignorait les détails du projet. 

Mais difficile de croire à l’innocence totale du président quand on apprend qu’il a rencontré les représentants de KIP Protocol, liés à LIBRA, en octobre dernier.

Le trading crypto au cœur du chaos

Derrière cette affaire, c’est tout le monde du trading crypto qui est pointé du doigt. Le LIBRA avait déjà tout du projet douteux : création du site web quelques heures avant le lancement, absence d’informations claires sur la tokenomics, et surtout, une large partie des tokens directement vendables dès le départ.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

• 57,6 millions de dollars en USDC cash-out par les initiés ;
• 249 671 de pièces de Solana retirés (soit 49,7 millions de dollars) ;
• Une capitalisation qui passe de 4,5 milliards à quasiment rien en 5 heures.

Hayden Mark Davis, conseiller sur le projet, accuse même Milei d’avoir déclenché la panique. 

« Je ne me sens pas à l’aise de confier ces fonds à l’équipe de Milei ou de KIP », affirme-t-il. Un coup bas qui n’arrange rien à la situation. 

Pendant ce temps, le crypto-influenceur « Ape » réagit avec philosophie à la perte de sa fortune : 

« Hâte de rencontrer Milei en personne pour en discuter ! ».

Javier Milei fragilisé par les plaintes et l’opposition

Alors que l’affaire LIBRA fait les gros titres, Milei doit désormais faire face à une véritable tempête politique. Plusieurs avocats, dont Marcos Zelaya et Jonatan Baldiviezo, ont déposé une plainte au pénal contre le président pour fraude et violation de la loi sur l’éthique publique. 

L’opposition, de son côté, ne se prive pas de jeter de l’huile sur le feu. Le député Leandro Santoro réclame carrément sa destitution, estimant que « ce scandale nous couvre de honte à l’échelle internationale ».

Sur X, la colère monte parmi les investisseurs. Certains dénoncent une énorme arnaque, estimant s’être fait piéger par un coup monté. D’autres tournent en dérision l’effondrement express du LIBRA, comparant sa chute à un véritable tour de magie financière.

Pour l’heure, aucun juge n’a encore été désigné pour instruire l’affaire, mais la pression ne cesse de monter sur Milei.

Pourtant, Javier Milei incarnait l’espoir d’une Argentine régénérée, libérée de l’étau de l’inflation. Même Elon Musk voyait en lui un vent de renouveau. En mai 2024, le milliardaire recommandait encore d’investir en Argentine, après une nouvelle rencontre avec le président. Mais après l’affaire LIBRA, il faudra plus qu’un tweet pour restaurer la confiance des investisseurs.