Crypto : Ethereum est une « dictature » contrôlée par Vitalik Buterin

La gouvernance des blockchains est un sujet complexe, où se jouent des visions concurrentes de la décentralisation. Alors qu’Ethereum se présente comme l’une des plateformes les plus influentes dans l’univers des crypto, le fondateur de Cardano, Charles Hoskinson, y voit un autre tableau. Selon lui, Ethereum ressemble davantage à une « dictature » où Vitalik Buterin concentre trop de pouvoir. Cette critique, bien qu’audacieuse, soulève des questions profondes sur la véritable nature de la gouvernance décentralisée et son application dans le monde des cryptos.

Ethereum : décentralisation ou centralisation déguisée ?

L’accusation de Charles Hoskinson est directe : Vitalik Buterin aurait trop d’influence sur le développement d’Ethereum, ce qui en ferait une sorte de « dictature ».

Pour Hoskinson, la véritable décentralisation ne peut fonctionner que si aucun individu ne devient la figure centrale d’un réseau aussi vaste.

Pourtant, Ethereum a toujours promu l’idée de la décentralisation, où la communauté et les parties prenantes ont un rôle essentiel dans la prise de décision.

Hoskinson compare cette situation à un dilemme que le réseau Bitcoin a su éviter. Pour lui, Bitcoin a choisi une voie plus simple, avec un protocole immuable et sans leader autoproclamé.

La communauté suit un consensus rigide, éloigné de l’évolution rapide de réseaux comme Ethereum. Selon Hoskinson, Bitcoin, bien qu’ayant ses propres défis, n’a pas cédé à la tentation de se reposer sur un leader centralisé. Ethereum, en revanche, semble avoir pris la direction opposée, en s’appuyant lourdement sur la vision de Buterin.

Il est vrai que Vitalik Buterin a toujours été une figure de proue dans le développement d’Ethereum, mais de là à parler de dictature ? Les partisans d’Ethereum rappellent que la blockchain utilise une combinaison de gouvernance hors chaîne et sur chaîne, avec la Fondation Ethereum, la communauté et des acteurs majeurs jouant un rôle crucial dans les décisions clés.

Mais comme le souligne Hoskinson, si Buterin était soudainement retiré de l’équation, quelle direction prendrait Ethereum ? Une question à laquelle peu sont prêts à répondre.

Cardano : une solution au trilemme de la gouvernance ?

Cardano, le projet de Charles Hoskinson, a souvent été présenté comme une alternative plus aboutie aux problèmes de gouvernance que rencontrent des réseaux comme Ethereum.

Toutefois, il est important d’aborder cette affirmation avec nuance. Hoskinson a évidemment un intérêt personnel dans la promotion de Cardano, et, comme toute « mère protégeant son bébé », il défend naturellement sa création avec ferveur.

L’idée centrale derrière la gouvernance de Cardano est de résoudre ce que Hoskinson appelle le « trilemme » de la blockchain : trouver un équilibre entre l’efficience, l’efficacité et l’intégrité.

Cardano s’appuie sur un système de représentants délégués, élus par la communauté, pour prendre les décisions clés.

Une organisation, appelée Intersect, assure la transparence de ce processus, en veillant à ce que le pouvoir ne se concentre pas dans les mains d’un seul individu. Cela peut sembler idéal sur le papier, mais la mise en œuvre de ces principes soulève plusieurs questions.

En théorie, ce modèle vise à limiter le risque de centralisation. Hoskinson soutient que, contrairement à Ethereum, Cardano ne dépend pas d’une figure centrale pour son évolution. Cependant, il est difficile de nier qu’il reste, pour l’instant, une voix très influente au sein de son écosystème.

Bien qu’il affirme que son importance s’efface avec le temps, cette transition n’est pas encore complète. L’avenir dira si Cardano peut vraiment fonctionner sans la supervision de son créateur.

De plus, il convient de souligner que la transition de Cardano vers une gouvernance totalement décentralisée est toujours en cours.

Hoskinson insiste sur le fait que, vivant ou mort, le projet continuera de progresser grâce à ses structures internes. Néanmoins, cette déclaration est à prendre avec précaution : une telle décentralisation complète est difficile à atteindre dans la pratique, et d’autres blockchains ayant tenté cette approche ont souvent rencontré des défis imprévus.