Crypto et nuisibilité environnementale : L’UE veut apprendre davantage !
L’Union européenne va débourser près de 1 million d’euros (en fiat ou en crypto ?) pour évaluer les impacts environnementaux des cryptomonnaies et des activités de mining de bitcoins. Cela veut-il dire que Bruxelles préfère une régulation stricte de ces activités au lieu du ban ? En tout cas, les crypto-enthousiastes ne manqueront pas de suivre l’évolution de cette étude, surtout la publication des premiers rapports. Le sort des activités de minage de bitcoin et des cryptos en Europe en dépendra en fait.
Minage de bitcoin et autres cryptos dans le viseur de l’UE
En juillet 2022, l’un de nos confrères a rapporté que l’administration de Joe Biden a mené une étude sur l’impact environnemental du Proof-of-Work (PoW). Le but étant de minimiser les émissions de CO2 et de faire en sorte que les cryptomonnaies deviennent éco-friendly. Ou plus précisément « développées de manière responsable ».
14 mois plus tard, l’Europe emboîte les pas des États-Unis, et annonce des investigations sérieuses sur les impacts des cryptos sur le climat.
« Les cryptomonnaies peuvent-elles devenir vertes ? L’UE finance une étude sur l’impact environnemental de la blockchain. »
D’après CNN, cette étude qui s’étendra sur une durée de 13 mois se limitera seulement à l’impact environnemental des cryptomonnaies.
Vous n’êtes pas sans savoir que les crypto-sceptiques ne cessent de colporter que les cryptomonnaies consomment beaucoup trop d’énergies. Le Proof-of-Work du bitcoin, surtout, ne fait que favoriser des émissions inutiles. Or, le camp adverse pense que le bilan avancé par les détracteurs du bitcoin est surévalué.
Troy Cross, membre du Bitcoin Policy Institute, a probablement donné une douche froide aux sceptiques dans son dernier rapport sur l’empreinte énergétique du mining de bitcoins. Pour ce professeur au Reed College, le minage PoW pourra réduire l’empreinte carbone du réseau Bitcoin, voire baisser les coûts de production d’énergie.
Ainsi, l’Union européenne doit rapidement trouver lequel des deux camps a raison. Trancher sur ce sujet délicat demande plus de temps et doit revenir aux experts de l’Environnement, aux meilleurs soumissionnaires.
Si vous faites partie des concernés, sachez que la date limite de soumission d’offres a été fixée pour le 10 novembre prochain.
Analyser les différents mécanismes de validation crypto
Voici une description de l’étude en question piquée sur la page de Tenders Electronic Daily :
« Il est prouvé que les crypto-actifs peuvent causer des dommages importants sur le climat et l’environnement et générer des externalités économiques et sociales négatives, en fonction du mécanisme de consensus utilisé pour valider les transactions. La demande croissante de crypto-actifs et l’expansion du minage de cryptomonnaies, y compris au sein de l’UE, pourraient compromettre les efforts déployés par l’UE pour atteindre les objectifs en matière de climat et de durabilité, conformément à l’accord de Paris. L’action vise à renforcer la capacité de l’UE à évaluer et à atténuer l’impact du mining de cryptos et à élaborer des normes de durabilité spécifiques. »
Cette « action préparatoire » a comme objectif de dégager une méthodologie permettant de :
- mesurer l’impact climatique et environnemental des mécanismes adoptés par les cryptos ;
- évaluer l’adaptabilité des normes de durabilité environnementale pour les crypto-actifs.
Une perspective de révision des réglementations en vigueur concernant les cryptos viendra après avoir dégagé cette méthodologie. Allons-nous vers un MiCa bis ?
Au mois d’août, nous avons rapporté des données très alléchantes concernant le BTC. Le document du Bitcoin Mining Council (BCM) a notamment mis en exergue une augmentation de 70 % du taux de hachage du minage de Bitcoin, en glissement annuel au premier trimestre 2023 et une hausse de 1 % de sa puissance durable. À cette époque, le réseau mondial de mining de BTC a eu recours à un mix énergétique durable évalué à plus de 63 %.
Autrement dit, le bitcoin, auquel est souvent associé le Proof-of-Work énergivore ne cesse de performer. Son impact sur le climat et l’environnement s’amenuiserait en conséquence.
Certains projets crypto, comme Tron et Ethereum, ont déjà pris une longueur d’avance dans le respect de l’environnement. Ethereum, qui a réussi l’année dernière le passage du Proof-of-Work à Proof-of-Stake (PoS) avec The Merge, se vante d’être écofriendly à 99,5%. Mais la blockchain de Vitalik Buterin s’avère plus énergivore que Tron de Justin Sun. Si Bitcoin consomme 83 millions kWh par an, et Ethereum 22 millions kWh, Tron (TRX) ne bouffe que 162 868 kWh. L’UE ne manquera certainement pas cette nette différence.
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