Crypto et DeFi : Bientôt sous stricte surveillance en Europe ?

Plus aucune transaction crypto ne doit passer sous le radar de la Banque des règlements internationaux (BRI) ? En mettant au point un dispositif adéquat, la banque des banques centrales pense tracer les flux d’échange de cryptomonnaies sur tout le territoire européen. Une poignée de banques centrales européennes l’a rejoint dans cette initiative. Gros plan !

Tracer toutes les transactions de cryptos en Europe

Les cryptomonnaies ont gêné, gênent et continueront de gêner les banques centrales. Si certaines d’entre elles accélèrent le développement de MNBC (ou CBDC, en anglais), ne vous étonnez point. C’est à travers ces monnaies numériques de banques centrales que ces institutions pensent ralentir l’évolution des Bitcoin, Ethereum, Dogecoin et autres cryptos.

La BRI, comme la Réserve fédérale des États-Unis, se penche en ce moment sur un projet titanesque de MNBC de gros. La France, la Suisse et le Singapour ont adhéré à cette initiative baptisée « Mariana ».

Pour démontrer qu’elle n’est pas prête de donner un champ libre aux crypto-actifs, la Banque des règlements internationaux a également fait appel à d’autres banques centrales européennes pour développer un projet de surveillance des transactions d’actifs numériques. Grâce à l’appui de la BCE, la Banque de France, la Deutsche Bundesbak et la Nederlandsche Bank, la BRI a pu mettre sur pied une plateforme de suivi de flux de cryptomonnaies et de DeFi idoine, rapporte Cointelegraph.

La plateforme en question tracera toute transaction on-chain et off-chain des cryptos sur les bourses destinées à cet effet. Mêmes les échanges de devises crypto sur les blockchains publiques ne pourront pas échapper à ce dispositif basé sur le mécanisme de Proof-of-Concept (PoC). Idem pour les flux transfrontaliers qui sont récemment devenus une spécialité de Ripple.

Évaluer la pertinence macroéconomique des marchés des cryptomonnaies et des protocoles DeFi, tel est l’objectif principal de la BRI avec le projet « Atlas ».

« Les données permettront d’analyser les flux de manière structurelle et d’étudier l’influence des chocs de prix, de l’évolution des marchés financiers et des caractéristiques des pays sur les flux de cryptomonnaies », explique le porte-parole de la BRI.

Atlas, recherche de transparence ou ingérence des banques centrales ?

Les données publiées par BIS Innovation Hub démontrent que l’industrie crypto :

• manque de transparence ;
• comporte des risques potentiels d’instabilité financière (vu les effondrement de Terra et de FTX) ;
• etc.

Mais la première démonstration de faisabilité d’Atlas fut concluante. L’image ci-dessous met en exergue des données on-chain et off-chain des blockchain publiques comme Bitcoin (BTC) et des exchanges crypto à portée de main de la BRI. Grâce aux nodes, cette institution bancaire peut même aller jusqu’à recueillir les flux de cryptomonnaies dans n’importe quel emplacement géographique.

Atlas n’est pas encore à même délivrer des précisions quant à la localisation des bourses crypto. Les techniciens de la BRI penseront certainement à travailler ce volet dans un futur proche.

Leur méthodologie aussi pousse à choisir des flux plus ou moins inférieurs aux volumes de transactions crypto réels. Au stade où ils sont, l’interface d’Atlas comporte déjà des tableaux de bord fonctionnels via lesquels on peut accéder à :

• des résultats de l’agrégation et de l’analyse des données ;
• des données sur les transferts crypto on-chain ;
• des chiffres relatifs aux mouvements de fonds à l’échelle internationale ;
• etc.

Pour la suite, la BRI a promis de perfectionner Atlas par l’intégration d’autres sources de données, par le prélèvement de données issues des nodes d’Ethereum et d’autres protocoles DeFi. Comme quoi, les banques centrales, trop fières des CBDC, sont du genre à affectionner le « totalitarisme ».