Crypto : Accusé de pratiques opaques, Binance clarifie sa politique de listing

Alors que les exchanges centralisés subissent une pression croissante, une polémique autour de Binance éclate sur la transparence de ses politiques de listing. En effet, le cofondateur de Binance, Yi He, a pris la parole pour clarifier les pratiques de la plateforme en réponse à des accusations sévères lancées par Moonrock Capital, une firme de conseil spécialisée dans les investissements crypto. L’affaire révèle des tensions sous-jacentes autour de la gouvernance des exchanges et leur capacité à convaincre les investisseurs de leur impartialité.

Les clarifications sur la politique de listing de Binance

Yi He, cofondatrice de Binance, a pris la défense de la plateforme sur X, en réponse à des affirmations de Simon Dedic, CEO de Moonrock Capital, qui accusait Binance d’exiger 15 % de l’offre totale de jetons pour que certains projets puissent être listés sur l’exchange. Ainsi, Yi He a répliqué, et souligne que « Binance ne demande ni pourcentage de tokens ni frais fixes pour les nouveaux listings ». Elle a rappelé que, depuis 2018, toutes les donations associées aux listings sont entièrement reversées à des œuvres caritatives, et ajoute que chaque projet est libre de proposer lui-même le montant de sa donation sans aucun montant minimum requis. « Il n’y a pas de frais cachés ni de pourcentage imposé », a-t-elle martelé, et insiste sur la transparence des pratiques de Binance.

Cette prise de position de Yi He intervient alors que les exchanges centralisés sont de plus en plus scrutés par la communauté crypto en quête de pratiques éthiques et de transparence. Binance a choisi de mettre en avant une politique distincte, car la plateforme demande aux projets de décider eux-mêmes du montant de leur donation lors des listings, afin d’éviter tout soupçon de pratiques commerciales opaques. Grâce à cette indépendance laissée aux projets, Binance tente de se démarquer d’une industrie où les accusations de frais onéreux et de conditions imposées ont souvent terni la réputation des exchanges.

Les réactions et les implications dans l’industrie crypto

La déclaration de Yi He n’a pas suffi à calmer les critiques de l’industrie, et certains acteurs influents ont réagi. Ils soulignent ce qu’ils perçoivent comme un problème récurrent sur les plateformes centralisées. Andre Cronje, cofondateur de Sonic, a ajouté son point de vue au débat. Il critique Binance, mais aussi Coinbase pour des pratiques similaires, et rappelle que « les exchanges centralisés proposent souvent des frais élevés et des conditions restrictives pour leurs listings ». Ces accusations visent plus largement les exchanges centralisés et soulignent un mécontentement de la part de certains développeurs qui privilégient désormais des alternatives décentralisées pour échapper aux pressions des exchanges traditionnels.

De plus, ces critiques s’ajoutent à un contexte difficile pour les exchanges centralisés, dont les volumes de transactions sont en baisse notable depuis plusieurs mois. Selon les données de CCData, Binance a enregistré une chute de 23 % de ses volumes d’échange en septembre 2024, tandis que d’autres grands exchanges comme OKX, HTX, et Kraken ont observé des baisses similaires. Ce repli s’explique par plusieurs facteurs, notamment les incertitudes géopolitiques, la montée en puissance des exchanges décentralisés et la méfiance croissante des utilisateurs face aux pratiques des exchanges centralisés.

Face à une pression croissante de la communauté crypto, la nécessité d’une plus grande transparence et d’une meilleure éthique devient impérative pour les exchanges centralisés. Si Binance et les autres plateformes centralisées souhaitent regagner la confiance des projets et des investisseurs, ils devront sans doute repenser leurs pratiques et s’adapter aux nouvelles attentes des utilisateurs. L’émergence des plateformes décentralisées pourrait, en parallèle, devenir une alternative de plus en plus crédible, car elle met à l’épreuve le modèle des exchanges traditionnels dans les mois à venir.