Le lobby des assurances se casse les dents sur la blockchain
Pour cause de « financement infructueux », la Blockchain Insurance Industry Initiative (B3i) a décidé d’arrêter ses activités dans le domaine de la blockchain. Dire qu’au départ, le concept a pu séduire une quinzaine de grands assureurs internationaux comme Allianz, Swiss Re ou encore Generali. Le lobby des assurances arrête le développement autour de la technologie blockchain.
B3i, les assurances et la blockchain
C’est par voie d’email et d’un communiqué sur son propre site que le consortium d’assureurs B3i Services AG a annoncé la mauvaise nouvelle à ses partenaires. « [B3i] a déposé un dossier d’insolvabilité suite à des cycles de financement infructueux. Les administrateurs, après consultation des actionnaires, ont collectivement conclu qu’il n’y avait pas suffisamment de soutien pour poursuivre l’entreprise à ce stade ».
« Je pense que c’était un effort de très grande qualité, mais au bout du compte, nous n’avons pas vu les volumes de la demande », regrette John Dacey, directeur financier du groupe Swiss Re.
Et pourtant, l’idée avait de l’importance à ses yeux.
« Conceptuellement, je pense que cela reste une opportunité très intéressante pour le secteur. Il se peut qu’à un moment donné, quelqu’un brise le code, mais à ce stade, avec cette plateforme, il ne semblait pas qu’elle allait progresser de manière rentable », ajouta-t-il lors d’une conférence de presse portée sur les résultats du premier semestre du réassureur.
6 années d’aventure pour les assurances
L’idée de créer un consortium regroupant des assurances capables de proposer des solutions basées sur la blockchain a vu le jour en 2016. À l’époque, 5 poids lourds ont intégré B3I, signifiant The Blockchain Insurance Industry Initiative. Il s’agit de Zurich, Swiss Re, Allianz, Munich Re et Aegon.
Un an plus tard, 10 autres entreprises décidèrent de faire partie de l’équipe : Tokio Marine, Achmea, XL Catlin (désormais AXA XL), Ageas, Hannover RE, Generali, Liberty Mutual, RGA et Sompo. Cela a donné naissance à la société B3i Services AG dont le siège est localisé à Genève.
En cours de route, le consortium a vu d’autres partenaires prendre le même train. Il y avait IRB Brasil Re, China Pacific Insurance, Africa Re, Deutsche Rück et Mapfre Re. Au total, une quarantaine de partenaires commerciaux rameutés derrière B3i.
Et il y avait de quoi les séduire. Car la mise en place d’une infrastructure de la technologie du grand libre distribué (DLT) ne les avait pas laissés de marbre. Grâce à elle, plusieurs possibilités ont été attribuées :
- Tests d’acceptation ;
- Formation des utilisateurs finaux ;
- Réalisation de transactions via l’application de B3i ;
- Création d’applications par les tiers à partir des API de l’entreprise ;
- etc.
« La plateforme de B3i montre des possibilités visant à faciliter considérablement le processus de placement pour toutes les parties concernées, et c’est très prometteur », avait expliqué le Dr Silvio Tschudi (Allianz RE) à l’époque.
Conclusion
À cette fin d’aventure pour B3i, nous pourrons conclure que du chemin reste à faire dans l’appropriation de la technologie blockchain. Or, ce n’est pas parce que les tours de tables rapportent des millions d’euros que nous pouvons dire qu’un projet est solide. Le consortium en a amassé depuis sa création. Et pourtant, cela n’a pas empêché sa fin. Néanmoins, on pourrait avancer l’idée qu’il faut toujours avancer, proposer des idées novatrices afin de justifier ce besoin de transparence que la blockchain nous a promis dès le départ.
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