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Comparaison des CBDC avec les cryptomonnaies traditionnelles

14 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
Apprendre Blockchain Technology & Innovation

Les monnaies numériques révolutionnent les systèmes financiers grâce à leur capacité à faciliter des transactions rapides et sécurisées. Les Central Bank Digital Currencies (CBDC) et les cryptomonnaies traditionnelles, bien que basées sur la technologie blockchain, diffèrent considérablement en termes d’objectifs, d’utilisation et de réglementation. Les CBDC, contrôlées par des banques centrales, visent à améliorer l’efficacité des politiques monétaires, tandis que les cryptomonnaies offrent une alternative décentralisée aux monnaies traditionnelles. Cet article explore leurs fondements technologiques, leurs objectifs, les aspects réglementaires, et leur impact sur les marchés financiers et l’économie globale.

Des CBDC et des cryptos

Les fondements technologiques et opérationnels

Les monnaies numériques des banques centrales (CBDC) et les cryptomonnaies traditionnelles sont deux formes de monnaie digitale qui reposent sur la technologie blockchain, mais elles diffèrent significativement en termes d’architecture et de gestion. Cette section explore les fondations technologiques et opérationnelles qui distinguent les CBDC des cryptomonnaies comme le bitcoin, en mettant l’accent sur leur structure et leur mécanisme de distribution.

Architecture sous-jacente

Les CBDC sont généralement construites sur une blockchain privée ou permise, contrôlée par la banque centrale du pays. Cette configuration permet aux banques centrales de maintenir un contrôle complet sur la monnaie, assurant ainsi la sécurité et la stabilité monétaire. Par exemple, une banque centrale peut ajuster la supply de la CBDC pour répondre à des objectifs économiques spécifiques sans subir les fluctuations du marché libre que connaissent les cryptomonnaies traditionnelles.

En contraste, les cryptomonnaies traditionnelles utilisent des blockchains publiques où les données sont complètement décentralisées et accessibles à tous. Le bitcoin, par exemple, repose sur une blockchain publique où chaque transaction est vérifiée par un réseau de mineurs. Cette ouverture favorise une transparence totale, mais elle peut aussi introduire des risques de sécurité et de volatilité que les CBDC cherchent à éviter.

L’utilisation d’une blockchain permise pour les CBDC permet également d’implémenter des règles spécifiques pour la gestion des transactions, telles que la vérification de l’identité des utilisateurs, ce qui est rare dans le monde des cryptomonnaies traditionnelles où l’anonymat peut souvent être préservé.

Processus de création et de distribution

Le processus de création des CBDC est directement contrôlé par les banques centrales, ce qui diffère considérablement des méthodes de distribution des cryptomonnaies traditionnelles. Pour les CBDC, la banque centrale émet la monnaie numérique en réponse aux besoins économiques du pays, ce qui peut inclure la gestion de l’inflation, le soutien à des politiques monétaires spécifiques ou l’amélioration des systèmes de paiement existants. Cette méthode centralisée assure une intégration fluide avec les politiques financières nationales et offre une réponse rapide aux crises économiques.

Dans le monde des cryptomonnaies, la création de nouvelles unités monétaires, souvent appelée minage, est réalisée par des individus ou des groupes utilisant la puissance de calcul pour résoudre des problèmes algorithmiques complexes. Ce processus est hautement compétitif et consomme beaucoup d’énergie, mais il est permet de maintenir la sécurité et la décentralisation du réseau. Bitcoin, par exemple, a un nombre maximum de pièces qui peuvent être minées, limitant ainsi l’inflation et augmentant potentiellement la valeur au fil du temps.

La distribution des CBDC peut également être plus ciblée que celle des cryptomonnaies. Les banques centrales peuvent décider de distribuer la monnaie numérique directement aux citoyens et entreprises, en utilisant des mécanismes comme les airdrops ou des programmes de subventions, ce qui peut accélérer l’adoption et l’utilisation généralisée dans toutes les couches de la société.

Les objectifs et utilisations

Les objectifs et utilisations des monnaies numériques émises par les banques centrales (CBDC) et des cryptomonnaies traditionnelles comme le bitcoin varient significativement, reflétant leurs conceptions sous-jacentes et les philosophies de leurs créateurs. Alors que les CBDC visent à renforcer la politique monétaire et l’infrastructure financière des pays, les cryptomonnaies cherchent à offrir une alternative décentralisée aux monnaies fiat traditionnelles. Cette section explore en détail les divers objectifs et utilisations de ces deux types de monnaies numériques.

Objectifs des CBDC

Les CBDC sont conçues pour améliorer la politique monétaire et le système de paiement national grâce à une meilleure accessibilité et efficacité. En tant que monnaie numérique émise par la banque centrale, les CBDC visent principalement à compléter la monnaie traditionnelle, en offrant une option plus sûre et plus pratique pour les transactions numériques. L’introduction des CBDC peut également réduire les coûts liés à la production, au stockage, et à la distribution de l’argent physique, et peut aider à lutter contre les activités illégales en offrant un meilleur suivi des flux de transactions.

Les banques centrales envisagent l’utilisation des CBDC pour stimuler l’inclusion financière, en atteignant des populations qui n’ont pas accès aux services bancaires traditionnels. Par exemple, des pays avec une grande proportion de leur population non bancarisée pourraient utiliser les CBDC pour fournir des services financiers de base via des téléphones mobiles, réduisant ainsi les barrières à l’entrée pour les services financiers. En outre, les CBDC pourraient servir d’outil efficace dans les politiques de réponse aux crises économiques, permettant aux banques centrales de distribuer directement des aides financières aux citoyens.

Utilisations des cryptomonnaies traditionnelles

Contrairement aux CBDC, les cryptomonnaies traditionnelles comme le bitcoin n’ont pas été créées dans un objectif de politique monétaire, mais plutôt comme une alternative aux systèmes monétaires contrôlés par l’État. Elles servent principalement de moyen de transaction décentralisé et de réserve de valeur. L’anonymat et la sécurité offerts par la blockchain attirent les utilisateurs qui préfèrent des transactions moins sujettes à surveillance et à régulation.

Les cryptomonnaies sont également utilisées dans diverses applications de la finance décentralisée (DeFi), qui permettent aux utilisateurs de participer à des prêts, des échanges, et d’autres services financiers sans l’intermédiaire de banques ou d’autres institutions financières. Cette utilisation a été particulièrement transformative, ouvrant la voie à des innovations telles que les contrats intelligents et les applications décentralisées qui fonctionnent sur des blockchains publiques.

En outre, l’aspect spéculatif des cryptomonnaies en tant que classe d’actifs attire un grand nombre d’investisseurs et de traders. La volatilité des prix des cryptomonnaies peut offrir des opportunités de gains substantiels, bien que cela vienne également avec un niveau de risque élevé. Cet aspect a mené à une large adoption du bitcoin et d’autres cryptomonnaies parmi les investisseurs cherchant à diversifier leurs portefeuilles.

Les CBDC et les cryptos : des monnaies aux utilisations et propriétés diverses
Les CBDC et les cryptos : des monnaies aux utilisations et propriétés diverses

Les aspects légaux et réglementaires

La réglementation des monnaies numériques, qu’il s’agisse des CBDC ou des cryptomonnaies traditionnelles, joue un rôle crucial dans leur adoption et leur intégration dans les systèmes financiers mondiaux. Cette section se penche sur les cadres légaux qui encadrent ces deux types de monnaies, en soulignant les approches variées adoptées par différents pays et les défis inhérents à la régulation de technologies aussi innovantes et disruptives.

Cadre réglementaire des CBDC

Les CBDC, en tant que monnaies numériques émises par les banques centrales, entrent dans un cadre réglementaire bien défini et strictement contrôlé. Les banques centrales sont responsables de la mise en place des règles qui gouvernent la création, la distribution et l’utilisation des CBDC, alignées avec les politiques monétaires du pays. Ces régulations visent à garantir la stabilité financière, à prévenir la fraude et le blanchiment d’argent, et à protéger les utilisateurs finaux.

Dans des pays comme la Chine avec son e-yuan, ou la Suède avec l’e-krona, les gouvernements ont intégré les CBDC dans leurs systèmes financiers avec des règles spécifiques qui facilitent les transactions numériques tout en assurant une surveillance étroite des flux de capitaux. Ces initiatives sont souvent vues comme des bancs d’essai pour le futur des finances numériques, permettant aux autorités de comprendre et de maîtriser les impacts de ces nouvelles monnaies sur l’économie nationale.

La transparence est un autre pilier important de la réglementation des CBDC. Les banques centrales doivent communiquer clairement les aspects techniques et les politiques d’utilisation des CBDC afin que les citoyens et les entreprises comprennent leurs droits et obligations. Cette transparence est essentielle pour construire la confiance du public dans les monnaies numériques officielles et pour faciliter leur adoption à large échelle.

Régulation des cryptomonnaies traditionnelles

À l’opposé des CBDC, les cryptomonnaies traditionnelles comme le bitcoin et l’ether opèrent dans un environnement beaucoup moins réglementé, ce qui pose des défis uniques en termes de régulation. La nature décentralisée de ces monnaies et leur utilisation internationale compliquent la mise en œuvre de réglementations uniformes, entraînant une grande variabilité dans les approches réglementaires d’un pays à l’autre.

Dans certains pays, les cryptomonnaies sont réglementées de manière à promouvoir l’innovation tout en protégeant les investisseurs et les utilisateurs. D’autres juridictions, cependant, ont adopté une approche plus stricte, mettant en place des restrictions sévères ou même interdisant complètement l’utilisation des cryptomonnaies, souvent par crainte de perturbation financière ou de risques liés au blanchiment d’argent.

Les gains réalisés sur les transactions de cryptomonnaies sont sujets à imposition dans de nombreux pays, mais le manque de reporting standardisé et la difficulté à tracer certaines transactions rendent l’application de la loi complexe. Les autorités fiscales et réglementaires travaillent donc à développer des outils et des méthodes pour mieux encadrer le marché des cryptomonnaies et assurer le respect des obligations fiscales.

L’impact sur les marchés financiers et l’économie globale

L’introduction des monnaies numériques, qu’il s’agisse de CBDC ou de cryptomonnaies traditionnelles, a commencé à exercer un impact notable sur les marchés financiers et l’économie mondiale. Ces technologies ne se contentent pas de proposer de nouvelles méthodes de transaction, mais remodèlent également les structures financières existantes et les comportements économiques à l’échelle mondiale.

Impact des CBDC sur les systèmes financiers traditionnels

Les CBDC, en étant intégrées dans les systèmes financiers nationaux par les banques centrales, offrent de nouvelles façons de conduire la politique monétaire et de gérer les économies. Leur capacité à faciliter des transactions rapides et sécurisées à moindre coût peut significativement réduire les frais de transaction, ce qui est bénéfique pour les consommateurs et les entreprises. Cependant, elles posent également des défis pour les banques commerciales traditionnelles, qui pourraient voir une partie de leurs dépôts et services de paiement migrer vers les CBDC.

En offrant une alternative directe aux comptes bancaires traditionnels, les CBDC peuvent inciter les banques à innover et à améliorer leurs services pour rester compétitives. Par ailleurs, elles peuvent également servir d’outil puissant pour les politiques de relance économique, permettant une distribution plus rapide et ciblée des fonds en périodes de crise, comme observé lors de récessions ou de réponses à des catastrophes naturelles.

Cryptomonnaies comme classe d’actifs

D’autre part, les cryptomonnaies traditionnelles, telles que le bitcoin et l’ether, sont devenues des actifs importants sur les marchés d’investissement. Leur acceptation croissante par les investisseurs institutionnels et individuels a conduit à une augmentation de leur valeur, mais a aussi encouragé l’émergence d’une nouvelle classe d’actifs numériques. Cette évolution est accompagnée d’une volatilité notable, représentant à la fois des opportunités et des risques pour les investisseurs.

La nature spéculative des cryptomonnaies peut entraîner des fluctuations de prix extrêmes, influençant les stratégies d’investissement et les décisions de marché. De plus, l’adoption croissante des cryptomonnaies par des entreprises et des consommateurs pour les transactions et les paiements renforce leur légitimité et leur intégration dans l’économie globale, ce qui peut à long terme stabiliser leur valeur et réduire leur volatilité.

Les cryptomonnaies stimulent également l’innovation dans les services financiers, avec l’émergence de la finance décentralisée (DeFi) qui propose des services financiers basés sur des blockchains, sans l’intermédiation des institutions financières traditionnelles. Ce développement pourrait remodeler de manière significative les pratiques bancaires et d’investissement dans les années à venir.

Conclusion

Les monnaies numériques, qu’il s’agisse de CBDC ou de cryptomonnaies traditionnelles, redéfinissent activement les contours des systèmes financiers mondiaux. Les CBDC améliorent les mécanismes de la politique monétaire et l’efficacité des systèmes de paiement, tandis que les cryptomonnaies traditionnelles encouragent l’innovation et offrent des alternatives décentralisées aux monnaies fiat. Leur intégration continue soulève des défis réglementaires significatifs, mais aussi des opportunités d’investissement et d’innovation financière.

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Luc Jose A. avatar
Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

DISCLAIMER

Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.