Comment miner du bitcoin (BTC) avec du méthane ?

Le méthane est un déchet de l’industrie pétrolière et gazière. Sa combustion est à la fois un gaspillage et une source de pollution pour l’atmosphère. Comment le réseau Bitcoin peut-il aider à valoriser ce méthane inexploité ? Certaines entreprises de mining développent de nouvelles technologies pour transformer cette perte en ressource, grâce à des modules de mining mobiles.

Le méthane : un gaz à valoriser

Les États-Unis font partie des plus gros producteurs de pétrole et de gaz au monde. Ces industries produisent de grandes quantités de méthane en tant que sous-produit. Lorsque ce gaz est présent dans les gisements fossiles exploités, on parle de méthane d’enfouissement. Souvent, ce méthane excédentaire est rejeté dans l’atmosphère ou dans l’eau, créant des émissions nocives et inutiles. On préfère alors généralement le brûler : c’est le torchage (flaring). Mais cette combustion n’est pas sans effet. Elle émet à son tour du CO2, un autre gaz bien connu qui participe au réchauffement atmosphérique.

Comment Bitcoin peut-il aider à résoudre ce dilemme ? On sait déjà que la blockchain peut contribuer à la production d’électricité décarbonée grâce à l’énergie solaire, éolienne ou même volcanique. Bitcoin peut en effet permettre à des pays en voie de développement de financer leurs infrastructures électriques tout en contribuant au réseau décentralisé, grâce au mining (et donc, à la validation des transactions de manière sécurisée sur le réseau). Il en va de même pour le méthane. L’idée étant d’utiliser à son avantage cette énergie méthanière inexploitée.

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— Upstream Data (@upstreamdatainc) March 23, 2022

Un processus innovant

Comment capturer le méthane ? Plusieurs prototypes ont été développés avant d’aboutir à un procédé efficace qui a su dépasser les défis techniques initiaux. Concrètement, des systèmes captent le méthane avant son torchage. Pour cela, on utilise de grandes turbines qui vont capturer le gaz en surplus. À la manière d’un groupe électrogène, le méthane va ensuite être valorisé immédiatement sur place, en étant directement transformé en électricité. C’est ce que proposent des entreprises comme Vespene Energy ou encore EZ Blockchain dans le Dakota du Nord, aux États-Unis. Cette électricité immédiatement disponible alimente des RIG de mining Bitcoin. Pour en arriver à ce résultat, une nouvelle génération de datas centers a vu le jour : ils sont légers, mobiles, et peuvent être ainsi déployés rapidement sur les sites d’extractions.

Pourquoi cette énergie est-elle particulièrement adaptée au mining de bitcoins ? Pourquoi ne pourrait-elle pas plutôt être injectée dans le réseau domestique ? Car la construction d’infrastructures dédiées à la distribution du méthane n’est pas rentable : le coût de sa collecte et de son déplacement est plus élevé que ce pour quoi il peut être vendu. Tandis que tout ce dont le mining a besoin, c’est d’une connexion Internet. C’est donc une opération donnant-donnant qui permet aux producteurs d’énergies de valoriser leurs déchets tout en contribuant au réseau décentralisé. Si ce procédé est pour l’instant surtout utilisé aux États-Unis, d’autres pays comme le Mexique commencent à s’y intéresser.

Conclusion

Bitcoin est capable d’utiliser les déchets de la production de gaz pour alimenter son réseau à travers le mining de blocs. Le torchage du gaz sera-t-il bientôt une histoire ancienne grâce à la blockchain ? S’il s’agit pour l’instant d’une utopie, la valorisation du méthane laisse entrevoir de belles perspectives. Une forme de recyclage qui pourrait aider à optimiser l’utilisation des sous-produits de l’industrie gazière tout en profitant à l’écosystème crypto.