Comment le minage de bitcoin (BTC) devient un vecteur de développement économique majeur

Le rapport entre l’utilité sociale du bitcoin et l’empreinte écologique du minage a souvent fait jaser. Ce débat a longtemps relégué le côté disruptif de cette révolution technologique à son impact écologique, souvent exagéré. La loi Mica, visant à interdire le Proof-of-Work dans l’Union Européenne, en est un parfait exemple. C’est oublier un peu vite la vitesse à laquelle le bitcoin opère, malgré toutes ces critiques, sa transition écologique. En effet, il incite d’une part à ne pas consommer ou reporter sa consommation, en qualité de réserve de valeur. D’autre part, la part de consommation d’énergie renouvelable ne cesse d’augmenter au fil des années. Elle tend surtout à réduire progressivement l’inefficience de l’exploitation des énergies renouvelables, afin d’être plus rentable. Le minage de bitcoins représente ainsi une véritable batterie énergétique dans de nombreux pays, contribuant ainsi à leur développement économique.

Quel est le véritable impact écologique du réseau bitcoin?

En janvier 2022, le bitcoin consommait environ 220 TWh, à savoir 0.14% de la consommation d’énergie totale dans le monde. La vraie consommation du minage de bitcoins en juin 2022 correspond davantage à 133 TWh, et à 80 TWh aujourd’hui. De nombreux détracteurs tentent néanmoins de biaiser cette information en comparant cette consommation à celles de l’Argentine ou la Norvège. Cela ne fait aucun sens, dans la mesure où le réseau consomme également autant que toutes les illuminations de Noël. Sans parler de la comparaison avec le système financier actuel ou de l’industrie des métaux précieux extrêmement énergivores.

Le réseau bitcoin utilise 60% d’énergie renouvelable aujourd’hui (25% en 2015), dont une grosse partie comme utilisation de dernier recours. Les mineurs recherchent la rentabilité de leur activité, donc une baisse des coûts d’énergie, principale source de dépenses. Ils fuient de plus en plus l’énergie carbonée devenue trop chère. Se tourner mécaniquement vers les surplus de l’énergie verte qui seraient gaspillés, car non stockables, est économiquement plus profitable. Le véritable impact écologique du minage de bitcoins se situe au niveau du potentiel de développement économique. Il se situe donc à l’opposé de ce qu’on veut bien nous faire croire.

Le minage de bitcoins, une batterie énergétique

En effet, l’énergie consommée par le réseau bitcoin, quelle que soit son origine, aurait une meilleure utilité, si consommée autrement. Toutefois, il faut prendre en considération le potentiel de production des infrastructures électriques, bien souvent inexploité. Cela dépend bien évidemment des endroits. Dans les pays développés, les excédents énergétiques sont moins importants que dans les pays en voie de développement. En effet, ces derniers, qui vont retenir l’essentiel de notre attention dans cet article, n’ont pas d’infrastructures électriques centralisées. Et, par voie de conséquence, aucun maillage optimal des réseaux de distribution électrique n’y est véritablement opérationnel. Pourtant, il existe bel et bien dans ces pays une capacité de production d’énergie inexploitée … jusqu’à l’arrivée des mineurs.

Le problème inhérent aux pays en développement réside dans les investissements déployés pour la construction des sites de production d’énergie. En effet, contrairement aux pays occidentaux, ces projets sont bien souvent déficitaires. L’installation d’un barrage hydroélectrique doit être dimensionnée suivant une demande à long terme dans les quarante prochaines années. Il faut dimensionner à la même échelle les infrastructures qui soutiennent les réseaux de distribution électrique.

Le minage de bitcoins, une batterie de développement économique

Il faut donc pouvoir amortir non seulement les coûts d’installation de ces centrales, mais également ceux des infrastructures de distribution. Et les mineurs représentent une alternative parfaite pour rentabiliser et tirer parti de l’excédent d’énergie de ces sites surdimentionnés. Ils se déplacent facilement dans les endroits reculés, et ont la possibilité de démarrer et d’arrêter très facilement leurs machines. Ils s’installent ainsi près des sites de production électrique. Ceci afin de compenser la demande non satisfaite par les infrastructures de distribution manquantes. Ils valorisent l’énergie inutilisée et produite par ces centrales, en attendant que les réseaux de distribution électrique soient effectifs. Ce soutien économique et flexible apporté par les mineurs permet aux projets de réduire le risque financier. Il aide ultimement à finaliser la mise en opération des réseaux de distribution. Le minage de bitcoins constitue un accélérateur de développement économique, dans des endroits initialement non favorables à la croissance.

L’exemple du minage de bitcoin comme vecteur de développement économique au Congo

L’électrification des pays en développement en Afrique et en Asie du Sud-Est est une illustration parfaite de l’utilité du minage. La demande reste faible, et les habitants utilisent le charbon de bois comme source d’énergie. Cela n’incite pas les investisseurs à s’impliquer dans le financement d’infrastructures coûteuses et non rentables. Au Congo, les responsables du parc national de Virunga, directement impacté, tentent de répondre à cet enjeu.

Grâce au minage, les habitants ont une alternative au charbon de bois, afin de satisfaire leur besoin en énergie . D’une part, éviter la déforestation préserve les espèces endémiques protégées vivant dans le parc. D’autre part, les mineurs rentabilisent les centrales EnR en achetant directement l’électricité qui y est produite en début d’exploitation. Cette manne financière permet de développer plus rapidement les réseaux de distribution électrique à destination des habitants.

La géothermie, une bénédiction pour le développement économique au Salvador via le minage de bitcoins

L’adoption du bitcoin comme monnaie légale au Salvador en Septembre 2021 a fait couler beaucoup d’encre. Le pays regorge par ailleurs de ressources géothermiques considérables au travers de ses volcans. Les centrales géothermiques ont pour objectif de transformer l’énergie thermique en électricité, à proximité des zones à forte activité volcanique. Cependant, il existe deux enjeux majeurs à considérer, ayant trait à l’exploitation de ces centrales géothermiques. La première question concerne l’augmentation des capacités de production des centrales, pour satisfaire la demande en hausse. La deuxième interrogation importante vise l’expansion parallèle des infrastructures de distribution électrique, en vue de répondre à cette demande croissante.

Cependant, l’augmentation des capacités de production d’une centrale géothermique engendre des coûts d’expansion des infrastructures de distribution beaucoup plus élevés. Il faut en effet déterrer et changer les câbles sur de grandes étendues, et remplacer les transformateurs en bout de chaine.

Le rôle du minage représente donc un aspect crucial de la solution au problème évoqué précédemment. La capacité de production additionnelle de la centrale géothermique ainsi agrandie permettra de générer des revenus additionnels. Ces gains issus du minage seront utilisés pour accélérer l’expansion du réseau de distribution lui-même. À l’image du Congo, les mineurs déplaceront leurs machines sur une autre centrale, une fois le projet d’expansion globale terminé. Le minage permet de gagner du temps concernant la réalisation de projets de développement et d’accroissement des capacités de production.

Utiliser les rejets de gaz à effet de serre

Le torchage traduit une combustion du méthane libéré lors de l’extraction du pétrole, afin d’éviter son émission directement dans l’atmosphère. L’exploitation de ce gaz naturel reste impossible, pour des raisons de logistique. Son stockage, son transport et sa distribution constituent en effet des obstacles rédhibitoires. Sa combustion reste néanmoins économiquement plus viable, malgré le fait qu’il représente une source d’énergie exploitable à l’état brut.

Les mineurs représentent des clients parfaits pour l’exploitation de ce gaz, en se connectant directement aux infrastructures sur place. Cette alternative a deux effets bénéfiques. D’une part, le gaz naturel transformé en énergie directement à la sortie de l’exploitation pétrolière est valorisé. D’autre part, la pollution environnementale des plateformes est réduite.

Des perspectives de développement économiques

Que nous révèlent les exemples décrits précédemment? La vraie question concerne le type d’énergie et l’approche sur la réduction de la pollution. Au lieu de réduire la consommation d’énergie, faudrait-il apprendre à mieux utiliser l’énergie présente sur la planète? Autrement dit, consommer davantage d’énergie revient il nécessairement à polluer davantage? Le réseau bitcoin est-il légitime pour consommer autant d’énergie? Le développement de l’humanité passe par l’augmentation de nos capacités énergétiques, mais d’un point de vue responsable et durable. La recherche et le développement sont donc la clé pour y arriver. Et le bitcoin, monnaie numérique saine, écologiquement neutre, transparente, impartiale, incensurable et décentralisée, montre toute son utilité sociale. La cryptomonnaie phare justifie pleinement cette utilisation d’énergie, et la création d’emplois et d’activités économiques nouvelles qui vont en découler.

La batterie énergétique que représente le minage fructifie l’énergie perdue pour inefficience, estimée à 50000 TWh en 2022. Ce gaspillage correspond au tiers de la consommation actuelle d’énergie totale dans le monde. Il est considérable et représente un potentiel gigantesque de développement de nouvelles activités partout dans le monde. Rappelons que le réseau bitcoin consomme actuellement 80TWh. En recherche de rentabilité, les mineurs vont inciter économiquement la recherche et le développement dans le secteur des énergies renouvelables. Le but est d’exploiter naturellement ce potentiel et de pérenniser ce cercle vertueux.

Conclusion

Les activités économiques sont liées à la capacité à canaliser et exploiter l’énergie disponible. Le contrôle des ressources énergétiques a toujours été un atout majeur des grandes puissances mondiales. La transition énergétique nécessaire s’accélèrera uniquement si elle est motivée par un intérêt économique puissant. Le réseau bitcoin représente une alternative qui offre de très nombreuses possibilités économiques.

Le rôle des mineurs est en pleine transformation. Leur mission consiste de plus en plus à participer au financement d’infrastructures de production d’énergie. Les ressources vertes sont souvent inexploitées et présentes en abondance. Outre le potentiel immense que cela représente, le modèle d’affaire du minage responsable doit avoir un but de développement économique. Les coûts d’exploitation du minage à partir d’énergie fossile ne permettront plus aux mineurs d’être rentables.

Enfin, il ne faut pas oublier la philosophie fondamentale du bitcoin : être une monnaie neutre, ouverte et juste. Le bitcoin représente un support de vérité monétaire transparente car décentralisée. Sans le consensus de Proof-of-Work, protégé par un bouclier d’énergie, ce ne serait pas possible.