Comment le bitcoin (BTC) permet de se protéger de l’inflation ?

Le marché baissier que nous vivons actuellement ébranle depuis quelque temps les convictions (et les portefeuilles) d’une grande partie des investisseurs. Ces derniers, en particulier, voyaient d’une part le bitcoin comme un actif de choix pour des rendements substantiels. D’autre part, le bitcoin représente une alternative concrète aux potentielles crises monétaires, de par ses performances passées. C’est oublier un peu rapidement la notion d’horizon de temps et la mission de base du bitcoin : incarner, via sa très faible inflation, un contre-pouvoir idéal à long terme sur les politiques monétaires actuelles globalement inflationnistes, qui dévaluent les monnaies fiat. À ce titre, si les convictions de ces investisseurs restent intactes, les fluctuations à court terme spéculatives du prix du bitcoin n’auront pas raison de la vraie valeur pérenne du bitcoin, qui justifie sa mission fondamentale. Le bitcoin représente donc une stratégie concrète pour contrer la dévaluation de la monnaie orchestrée par les politiques monétaires actuelles.

Qu’est-ce que l’inflation ?

La définition « économique » de l’inflation se caractérise par l’augmentation de la quantité d’une monnaie en circulation. Elle reste nécessaire si elle est contrôlée : si l’inflation est trop forte, elle nuit à l’économie, en particulier si les salaires ne suivent pas cette inflation. La définition « vulgarisée » de l’inflation, incontrôlée en ce moment, est traduite par une perte de pouvoir d’achat, et ce, pour une raison simple : la masse monétaire augmente avec l’impression de monnaie sous forme de dette, et diminue mécaniquement la valeur de la monnaie en question. À titre d’exemple. Un euro en 2020 équivalait à 1,4 euro en 2000. Cette inflation a littéralement explosé en 2021 durant la crise du covid, atteignant des sommets jamais atteints depuis 40 ans. Cette augmentation de l’inflation sert paradoxalement le bitcoin, qui va devenir une assurance de portefeuille.

Bitcoin comme protection contre l’inflation

Si nous mettons en avant les arguments des détracteurs du bitcoin en qualité de protection contre l’inflation, les arguments de chutes fréquentes et spectaculaires du prix du bitcoin en marché baissier ressortent immanquablement : pourquoi se protéger de l’inflation avec un actif qui peut perdre subitement 75 % de sa valeur ?

Néanmoins, cette vision court-termiste empêche de prendre du recul et de réaliser le potentiel de cette révolution technologique. D’une part, il convient de considérer le taux d’adoption de masse en hausse constante exponentielle depuis 13 ans. En effet, le nombre d’utilisateurs actuels de cryptos (environ 300 millions) équivaut au nombre d’utilisateurs d’internet en 1998, si on compare de manière très pertinente deux technologies majeures disruptives. La première propriété qui permet de classer le bitcoin comme une protection contre l’inflation concerne donc la hausse de la demande.

Bitcoin comme réserve de valeur

D’autre part, nous le savons tous, les banques centrales ont émis énormément d’argent, notamment afin de renflouer les banques touchées par les crises de 2008 (crise financière) et 2020 (crise du covid) et ce, de manière totalement illimitée. En effet, depuis 1971 et la fin des accords de Bretton Woods par Richard Nixon en 1971, les états ont pu créer de la dette de manière quasiment infinie.

Bitcoin représente au contraire l’inverse de la politique inflationniste des banques centrales. Outre le fait d’être un réseau de paiement et un système monétaire complet, le bitcoin est régi par le fonctionnement de son protocole analogue à celui de l’or : il représente une ressource limitée à 21 millions d’unités, et donc un actif présentant une certaine rareté de l’offre, deuxième élément naturellement crucial dans les propriétés attribuées à une réserve de valeur.

En effet, les cycles haussiers et baissiers, rythmés par des cycles de halving (la rémunération des mineurs est divisée par deux tous les 210 000 blocs, à savoir tous les 4 ans environ), indiquent une raréfaction programmée de l’offre sur le long terme. Cette inflation contrôlée du bitcoin est immuable.

Si on inclut l’utilité sociale avérée du bitcoin, son efficacité opérationnelle, le potentiel de développement lié à sa petite part actuelle dans le marché monétaire mondial, et la valorisation depuis 2009 (augmentation du prix de 20 % en moyenne par an), le bitcoin sera de moins en moins corrélé au marché actions et davantage considéré comme une véritable valeur refuge.

Conclusion

Le bitcoin représente assurément une promesse technologique, qui va entre autres permettre d’inclure 90 % des gens non bancarisés, discriminés ou résidant dans un pays dont la monnaie locale est démesurément inflationniste. Mais il possède essentiellement, grâce à la rareté de son offre et l’engouement croissant de la demande, un potentiel pour devenir cette réserve de valeur à l’échelle mondiale, et un étalon monétaire, à l’image de l’or avant la fin des accords de Bretton Woods, marquant de fait l’arrêt de la convertibilité du dollar en or. Le bitcoin, grâce à sa protection contre l’inflation, sera une alternative d’investissement (bitcoin est l’actif le plus rentable sur ses 13 années d’existence), et surtout un garde-fou qui permettra de retrouver une certaine stabilité perdue depuis 1971. Les institutions d’ailleurs ne s’y trompent pas : elles ont investi massivement dans le bitcoin, à l’image de BlackRock et JP Morgan.